En histoire des arts, six domaines ont été répertoriés pour englober toutes les formes artistiques. Il n’est pas question ici de mettre en cause ce classement théorique mais d’en faire l’analyse critique et finalement peut-être tâcher d’en trouver le mode d’emploi. C’est en travaillant sur un document destinés aux étudiants que je me suis posée la question suivante: un futur PE sera-t-il en mesure d’analyser les références artistiques de manière fine et produisant du sens à la lumière de ces domaines ?
les arts de l’espace : architecture, jardins, urbanisme, monuments ;
les arts du langage : littérature, poésie ;
les arts du quotidien : objets d’art, mobilier, bijoux ;
les arts du son : musique, chanson ;
les arts du spectacle vivant : théâtre, chorégraphie, cirque ;
les arts visuels : peinture, sculpture, cinéma, photographie, design, arts numériques.
Les arts de l’espace ont retenu mon attention. En effet peut-on affirmer que seule l’architecture, l’urbanisme, les jardins par exemple, sont liés à cette problématique de l’espace ? Qu’entend-on par espace dans cette classification en domaines spécifiques ? La peinture n’est-elle pas également concernée par ce concept avec par exemple la peinture murale ?
Pour éviter les confusions, car le terme « espace » est également une notion plastique dans nos programmes, il me paraît important d’en dégager les sens afin de comprendre selon quelle acception ce domaine a été pensé.
Espace:
« Le mot vient du latin spatium, qui a deux significations : elle désigne l’arène, les champs de courses mais aussi une durée. En ancien et moyen français, espace signifiait plutôt un laps de temps, une durée : le soleil occupait tout l’espace du jour. » Il est évident que ce n’est pas par rapport au temps que ce domaine a été pensé.
« Lieu d’intervention du plasticien; l’espace bidimensionnel est assimilé au plan, l’espace tridimensionnel se définit par la profondeur de son volume.
Espace en deux dimensions ou bidimensionnel. Sur un support en deux dimensions (espace littéral), il est possible de représenter la profondeur et l’espace (espace suggéré). L’artiste peut donner I’illusion que ce qu’il représente est en volume. Il peut également donner l’illusion que des volumes (des corps ou des objets) se trouvent à différents endroits dans cet espace suggéré, et cela sur une feuille de papier ou un autre support. L’espace littéral est, quant à lui, I’espace physique (réel) offert par le support brut. On parle de l’espace littéral d’une feuille de papier ou d’espace plan. Cet espace limité possède des dimensions et une matérialité propre qui dépendent totalement du support. Espace en trois dimensions ou tridimensionnel. L’espace en trois dimensions est physiquement bien réel et les sculpteurs sont confrontés aux rapports de leurs oeuvres avec cet espace. Il en est de même pour les architectes. L’espace suggéré est la profondeur représentée sur un support (papier, carton, toile, etc.) par différents moyens comme la perspective, la succession des plans,etc. » Collège Saint Helier
Quels seraient les synonymes qui nous permettraient d’éclairer le critère de classement de ce domaine ?
« Les six grands domaines artistiques sont définis comme « point de rencontres » des différentes formes d’art. Ces domaines dépassent les divisions disciplinaires et les classifications courantes. Non exclusifs les uns des autres, ils offrent de multiples possibilités de croisements, de recoupements et de métissages. » Académie de Bordeaux.. Mais la liste des oeuvres proposées par l’équipe des conseillers pédagogiques en éducation artistique de la Gironde au sujet des arts de l’espace recensent des oeuvres qui s’inscrivent dans l’étendue. (viaducs, jardins, tour, architecture, …)
Afin d’être juste, il est nécessaire de positionner son propos:
Mais aussi, il ne faudra pas limiter en arts plastiques le mot espace au paysage. Ce terme, comme le montre la définition du collège Saint Helier, est bien plus complexe dans notre discipline.
