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Channel: Arts Plastiques
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Comment se déplacer en cours dans la classe ?

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Les déplacements et la posture du corps en classe jouent un rôle important dans la communication non verbale avec les élèves. De manière implicite, c’est la conception de l’autorité qui est transmise avec ces gestes qui parfois nous échappent. Ils sont liés également à la disposition des tables dans la salle. Le corps est révélateur de ce que nous sommes, un garçon, une fille, notre âge, le temps qui passe, les rides, les cheveux blancs… Le corps apparaît comme un point de passage de toutes nos expériences, lieu de nos émotions : « c’est par notre corps que nous percevons le monde. Ce corps vit, agit, ressent, voit. Il est en relation avec le monde » (Merleau-Ponty, 1976). (2)

Debout au tableau face aux élèves : c’est une posture de contrôle et de maîtrise globale de la classe. L’enseignant qui reste proche du tableau cherche à se protéger de la « masse informe d’élèves »(1) La relation de proximité avec les élèves ne peut pas être mise en place. Rester trop longtemps dans cette posture de contrôle est un leurre. Il n’est pas possible de voir comment les élèves s’emparent des apprentissages de manière précise tout comme il est illusoire de croire qu’on va contrôler les rangs les plus éloignés. Au tableau, le maître apparaît comme celui qui détient le savoir. La relation est asymétrique et ne permet pas de tisser des liens de proximité avec les élèves. Pour autant, cette posture est celle qui permettra de fédérer le groupe-classe à des moments stratégiques de son cours.

Se déplacer dans la salle : cela permet de faire varier les points de vue sur les élèves. Mais si l’enseignant reste tout le temps debout, la relation de confiance ne pourra pas se mettre en place. La domination persiste lorsque l’enseignant ne se met pas au même niveau que celui des élèves. Trop se déplacer sans but précis n’est pas constructif. Chaque déplacement doit être mû par un but et ne pas plonger dans l’errance. Trop de déplacements peuvent gêner la transmission des savoirs. Les déplacements doivent accompagner la parole et vice-versa. Jean-François Moulin considère qu’il existe « des places stratégiques dans la classe que le maitre devra investir, car ces places, à distance calculée de certains élèves, seront peut-être déterminantes pour gérer l’agitation de certains, la vivacité des uns, la passivité des autres »(1)

Se mettre au niveau des élèves : permet de créer une relation personnelle avec les élèves basée sur la confiance. L’erreur n’est plus vécue comme néfaste mais comme une étape à dépasser. C’est un moment où l’élève va ressentir l’empathie du professeur. Si l’on reprend les réflexions de Claude Pujade-Renaud, deux thèmes sont à articuler continuellement : contact/proximité/familiarité doivent être utilisés en alternance avec contrôle/domination/pouvoir, il s’agit de deux tensions de la mobilité de l’enseignant. (1) Le corps est ici un outil de travail à jouer comme étant le premier médiateur entre soi et les élèves, un corps qui met en scène le savoir dans un rythme, une respiration, des déplacements qui accompagnent cette transmission.(2)

Nous voyons bien que les déplacements de l’enseignant sont signifiants. Les élèves les interprètent instantanément.

(1) https://dumas. .cnrs.fr/dumas-01177140/document

(2) https://www.innovation-pedagogique.fr/article1136.html

Peinture de Henry Jules Jean Geoffroy (1853-1924) dit Géo


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