Le doodling est cette manière de faire des petits dessins quand l’esprit est occupé à autre chose. C’est une fantaisie graphique qui permet de rester concentré et de focaliser son attention. Les griffonnages sont des dessins simples qui peuvent avoir une signification concrète de représentation ou peuvent simplement être composés de lignes aléatoires et abstraites.
Doodle de Luise von Mecklenburg-Strelitz , reine de Prusse, v. 1795
Une page typique du manuscrit de Pouchkine
M. Doodle passe ses journées avec un stylo marqueur dans la main, transformant le monde en toile.
Ses travaux sont inspirés de ceux de Keith Haring
Mais on pourrait remonter jusqu’à Dubuffet : La closerie Périgny
L’artiste japonais Sagaki Keita a ajouté à son portfolio de nouveaux et magnifiques dessins représentant des œuvres d’art classiques, des statues et des monuments. Chacun de ses dessins (dont certains ont déjà été publiés ) est composé de centaines, voire de milliers de petits griffonnages caricaturaux qui se mélangent pour former une image géante, vue de loin. Il réexploite des peintures célèbres avec sa technique du doodling. (2)
Danny Boy 2017
I’m Gonna Sit Right Down and Write Myself a Letter 2017
Visothkakvei en propose d’autres :
L’artiste Mike Parsons participe à la foire d’art contemporain «Artist Project».
Kesadi :
« Asian Fairy Tales », 2016 de Fabien VERSCHAERE – Courtesy GALERIE RX © Photo Éric Simon
Le doodling correspond en fait aux petits dessins que l’on fait lorsqu’on est occupé à faire quelque chose d’autre, typiquement dans les marges des cahiers d’écolier ou quand on est au téléphone. Un doodle est donc un petit dessin simple, abstrait ou représentant quelque chose de concret. On peut donc trouver des mots, des symboles, des formes géométriques, des formes végétales, de petits personnages ou animaux, etc. (1)
Exemples de doodle :
Sherrie Thai (Shaire Productions) – Faces & Patterns
Certaines peintures de Murakami peuvent faire penser au doodling :
Eunice (Creative Disorder)
Swing
Arlen Dean
Sting Chen
Kanos
Sam Cox : « J’adore dessiner. Mes carnets sont principalement de mix chargés de personnages, d’objets et de motifs. Je ne dors pas beaucoup, je « doodle » tout le temps et j’aime laisser place à l’humour, à la surprise et l’abstraction dans mes productions. Je dessine sur tout ce qui me tombe sous la main, du caisson de tiroir aux murs de ma chambre. J’aime travailler avec des stylos à encre noire fins, mais tâte aussi de l’aérosol, de l’aquarelle, des crayons, de l’acrylique et parfois je colorise mes œuvres sur Photoshop. »
D’autres peintres utilisent les griffonnages pour créer de nouvelles images. Robert Motherwell appelle « extension de la division » la simultanéité de l’acte de peindre et de celui de dessiner. Il ne dessine jamais à partir de la nature mais à partir de la « vie » intime de l’esprit et des émotions. Il utilise le dessin pour trouver de nouvelles images ou pour résoudre des problèmes picturaux. Ce qu’il appelle des « gribouillis » lui sert à donner naissance à de nouvelles idées.
On peut imaginer bien des séquences avec cette technique du doodling : le griffonnage qui devient spectaculaire et qui crée une relation avec l’espace, le doodle qui devient oeuvre, des doodle sur des supports déifférents, avec des outils variés, etc
« Il est vrai que le terme désigne un style de dessin fait presque machinalement… En marge des cahiers d’école ou en mode papotage téléphonique ! Issus de notre inconscient à défaut de tuer le temps, le doodle est à l’errance de la main qui dessine ce que Google est au clic machinal du promeneur de souris… »(3)
On pourrait imaginer des doodles en volume.
Gilles Barbier Le monde en forme d’histoires tissées (version 2 – La Goutte) (détail), 2010 méthacrylate, encre indélébile, métal 210x130x130cm
(1) https://noepapercraft.wordpress.com/2015/07/09/quest-ce-que-le-doodling-tutoriel/
(2) https://laughingsquid.com/doodle-drawings-that-form-classic-works-of-art-statues-monuments/
(3) https://www.fatcap.org/article/doodles-1.html