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la coulure dans l’art

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La coulure a été un motif récurrent dans la peinture. Les coulures de sang ont pendant la renaissance maculé les représentations des Saints. Discrètes ou plus marquées, elles font tache dans la peinture. Deux systèmes de représentation cohabitent dans ces mises en scène de martyr.

Dans cette peinture de Tintoret, deux coulures apparaissent de sang et d’eau surgissant de la plaie du Christ.

La plaie est presque au centre du tableau avec la lumière qui vient frapper sur elle. Toute la composition semble tourner autour.

Cranach lui aussi de manière encore plus spectaculaire, met en scène la coulure comme stigmate paroxystique de la souffrance du Christ.

Un jet de sang coupe la représentation en deux registres : l’un divin et l’autre terrestre.

Le Caravage dans Judith décapitant Holopherne représente une coulure jaillissant du cou de la victime.

Plus tard, Vermeer dans La Dentellière, transpose dans la réalité concrète la coulure dans sa peinture. Le fil informe non encore ouvragé est représenté par de vraies coulures sur le tableau.

Vermeer montre la genèse de l’image : du geste informe (la coulure) à la tache picturale plus travaillée répondant aux règles de l’imitation. La coulure se fait chair dans le tableau.

La coulure au XXème siècle s’empare de la totalité de la toile. Elle ne s’affiche que pour exprimer ses traces. Magistrale dans les toiles de Twombly, la coulure s’empare de l’espace de la toile.

Chez Brice Marden, la coulure est maîtrisée pour devenir un motif à part entière.

Morris Louis compose ses toiles avec des coulures, seul sujet du tableau.

Enfin, le roi de la coulure avec sa technique du dripping, Jackson Pollock qui fait de la coulure le moteur esthétique de ses toiles. La coulure est énergie pure. Compulsive, elle envahit la totalité de la surface de la toile. Elle est monumentale.

La coulure montre l’histoire de l’émancipation du geste pictural se libérant du carcan de la représentation illusionniste. Dans les peintures du passé, la coulure rappelle l’origine liquide du médium pictural. Au XXème siècle, c’est la nature de la peinture elle-même qui est magnifiée par les peintres qui tentent d’en montrer la nature expressive.

Mais on pourrait très bien faire la différence entre une coulure projetée sur un espace vertical et une autre déposée sur un plan horizontal. Est-ce la même chose ?

Maintenant que nous avons fait la distinction entre coulure verticale ou horizontale, il serait intéressant d’en dégager les différents principes et incidences dans le monde du visible. Ce sera l’objet d’un article ultérieur.


L’art et la dictature

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L’art est la première cible visée par les dictatures. L’histoire et l’actualité nous le montrent encore malheureusement. Nous allons voir à travers quelques exemples contemporains comment ces politiques à la main implacable imposent leur vision autoritaire sur l’art avec les mêmes artifices que dans le passé. (changement d’échelle, réalisme, emphase).

Roumanie:

En revenant de Chine en 1971, Nicolas Ceausescu ( dictature de 1969-1989) expose devant le Comité Exécutif du Parti Communiste roumain ses nouvelles mesures touchant à l’art: Un programme politique et de propagande est imposé aux créateurs. Ceausescu opère un véritable culte de sa personnalité en se faisant appeler  » le Génie des Carpates ». Dans les peintures le représentant, on voit toujours sa femme à ses côtés car il l’avait nommée Vice première ministre de son gouvernement.

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Corée du Nord:

Kim Il Sung a dirigé la Corée du Nord de 1948 à 1994. Le « Grand Leader » avait une vision totalitaire de l’art. Les peintures ou monuments le représentant exaltent sa grandeur.

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Visiteurs s’inclinant devant les statues de Kim Il-sung et Kim Jong-il sur la colline Mansu (Pyongyang)

La statue est imposante et sa posture grandiloquente. Les visiteurs ont la taille de lilliputiens face à cette sculpture. Le peuple doit se soumettre à la main de fer de ce dictateur. La facture est réaliste car tout le monde doit le reconnaître et l’identifier. Le « Grand Leader » a reçu le titre posthume, en 1998, de « Président éternel ». Les enfants chantent er récitent des poèmes à sa gloire.

Staline a lui aussi posé pour des affiches mettant en scène sa stature imposante.

Les enfants sont souvent instrumentalisés à des fins politiques.

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La lumière de sa veste blanche illumine la toile.

Staline mettait en scène lui aussi des enfants.

Birmanie:

Après le coup d’état de 1962, la Birmanie est dirigée par un régime de dictature. Le régime a été dominé de 1962 à 1988 par Ne Win. Les organisations internationales des droits de l’homme classent la Birmanie parmi les pires pays du monde en matière de libertés publiques : la liberté de la presse et les droits de l’homme n’existent pas. U Nyein Chan Su, peintre,  pense que le gouvernement et les différents conseils de la censure « n’autorisent que l’art qu’ils comprennent. Ils ont peur que les artistes fassent de la politique en passant par l’art contemporain. » Les artistes sont contrôlés et s’ils dénoncent des faits politiques ils peuvent recevoir une amende ou être exécutés.

La Tunisie et Ben Ali:

Ben Ali, président de la République tunisienne du 7 novembre 1987 au 14 janvier 2011, Sur le plan des libertés, des organisations non gouvernementales et des médias étrangers dénoncent régulièrement sa politique en matière de droits de l’homme, la qualifiant ainsi de dictatoriale, notamment par la répression, l’emprisonnement et la torture de ses opposants et les atteintes à la liberté de la presse. « L’État contrôlait tout ; le budget alloué à la culture était maigre, d’où une situation culturelle rachitique. » Nadia Khiari : Artiste peintre et caricaturiste.

Iran:

Propagande anti-USA en Iran.

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Bien que sous un régime de dictature, des artistes contemporains iraniens arrivent à exposer dans leur pays mais également à l’étranger.

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En 1999, un futur président déclarait à propos d’une oeuvre d’art contemporaine qu’elle était « absolutely gross, degenerate stuff. » soit « absolument brute (malade), dégénérée ». Cette expression « art dégénéré » a été inventée par Hitler pour qualifier l’art moderne qui n’était pas à son goût contre l’art « héroïque ».

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Liste des dictateurs encore au pouvoir:

(source wikipedia)

  • Ilham Aliyev – Azerbaïdjan
  • Issayas Afewerki – Érythrée
  • Gurbanguly Berdimuhamedow – Turkménistan
  • Idriss Déby – Tchad
  • José Eduardo dos Santos – Angola
  • Bachar el-Assad – Syrie
  • Omar el-Béchir – Soudan
  • Paul Kagame – Rwanda
  • Raúl Castro – Cuba
  • Ali Khamenei – Iran
  • Kim Jong-un – Corée du Nord
  • Alexandre Loukachenko – Biélorussie
  • Mswati III du Swaziland – Swaziland (monarchie absolue)
  • Robert Mugabe – Zimbabwe
  • Noursoultan Nazarbayev – Kazakhstan
  • Teodoro Obiang Nguema Mbasogo – Guinée équatoriale
  • Denis Sassou-Nguesso – République du Congo
  • Paul Biya – Cameroun
  • Ismaïl Omar Guelleh – Djibouti
  • Emomali Rahmon – Tadjikistan
  • Joseph Kabila – République Démocratique du Congo
  • Ramzan Kadyrov – Tchétchénie
  • Salmane ben Abdelaziz Al Saoud – Arabie saoudite (monarchie absolue)
  • Ali Bongo – Gabon
  • Pierre Nkurunziza – Burundi
  • Yoweri Museveni – Ouganda
  • Nicolás Maduro – Venezuela
  • Omar el-Béchir – Soudan
  • Ismaïl Omar Guelleh – Djibouti

(1) http://www.dw.com/en/trump-clinton-and-the-arts-what-would-their-presidencies-mean-for-culture/a-36286127

 

Le cyclone, TD tous cycles

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Cette séquence peut être adaptée à tous les cycles.

On pourra privilégier les changements de supports et outils en cycle 1.

En cycle 2, on pourra s’attarder sur la mémoire et la trace.

En cycle 3, la question de la représentation pourra être abordée.

En cycle 4, le rapport au corps, à l’espace, l’effet recherché pourront être travaillés.

Consigne N°1 : Trouver le plus possible de solutions différentes pour représenter le vent

Références artistiques :

L’air dans l’art.

Comment représenter l’invisible dans l’art ? Comment montrer l’intangible ?

Cet élément est un objet de recherches pour Léonard de Vinci dans ses carnets où il essaie de percer les mystères des éléments notamment l’air et l’eau.

De sa représentation à sa présentation dans l’art contemporain où il joue un rôle actif, l’air a traversé les époques en revêtant diverses formes.

L’air et sa représentation: la personnification

Dans la mythologie grecque, Ether est le Dieu de l’air. Lui-même personnifie le Ciel dans ses parties supérieures. L’air y est plus pur et plus chaud. C’est celui qui est respiré par les dieux, contrairement à l’Ær (en grec ancienἀήρ / aếr), l’air des parties inférieures du ciel, respiré par les mortels.

Zéphyr est aussi une autre représentation du vent.

Botticelli représente le Zéphyr dans La Naissance de Venus. Le vent est matérialisé par le mouvement de la chevelure et du tissu.

statue dans la cour de l’école nationale de la marine marchande à St Malo.

La vapeur :

Hans Haacke réalise un cube en verre avec de la condensation de l’air

MORRIS Robert (né en 1931), Steam (Vapeur d’eau), 1967 (photo de gauche) et 1974 (photo de droite), Bellingham, Western Washington University.

L’haleine :

Marcel Duchamp réalise Eau de voilette, belle haleine.

L’ouragan :

Philippe Charpentier représente une tornade avec la matière en peinture.

Le vent :

Jean-François Millet La Tempête

William Turner Tempête en mer

Un soudain coup de vent, d’Hokusaї

Jeff Wall de l’œuvre d’Hokusaї

Calder,

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Consigne N°2 : Choisir une solution. Le vent devient de plus en plus fort. Trouver des solutions variées (au moins 2) pour amplifier la force du vent.


Consigne N°3 : Une chaîne télévisée vous a commandé un reportage sur le cyclone qui s’est abattu dans votre région. Avec les moyens numériques, transformer les travaux précédents en reportage mis en scène de la tempête.


Les compétences mises en oeuvre dans cette dernière consigne :
– savoir raconter une histoire, relater un évènement
– savoir manipuler des outils numériques
– savoir interpréter une production plastique à des fins de narration
– savoir capturer un évènement : cadrage, point de vue, etc

La formation à distance, billet d’humeur

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Définir la formation à distance n’est pas chose facile : est-ce le support qui détermine la distance ou alors le fait que l’enseignant et l’apprenant n’agissent pas dans le même temps ? N’y aurait-il pas une autre façon de la définir ? Est-ce la séparation dans le temps de l’activité d’enseignement et du processus d’apprentissage ou les technologies utilisées qui définissent la formation à distance ? Mais « même à distance, l’individu se trouve en présence d’une situation complète d’apprentissage-enseignement. (…) Actuellement, nous définissons la formation à distance comme une pratique éducative privilégiant une démarche d’apprentissage qui rapproche le savoir de l’apprenant. »[1]. C’est bien dans cette volonté de me rapprocher au plus près de l’apprenant que j’ai conçu mon blog en 2011 avec le souci croissant de réduire les frontières entre savoir-enseignant-apprenant. « Si, au début du siècle, le développement du service postal comme le timbre poste, la production et l’utilisation du papier ont été à l’origine des cours par correspondance en Angleterre, aujourd’hui, grâce aux technologies de l’information et de la communication, sommairement appelés réseau, Internet et Web, les campus virtuels semblent s’imposer comme étant le dispositif technologique, pédagogique et communicationnel le plus utilisé. »[2]

La formation à distance existe depuis longtemps sous diverses formes qui, aujourd’hui, peuvent prendre une dimension dynamique. Internet à présent permet d’autres moyens de présentations de formations que celles traditionnelles autorisées par l’édition. Blogueuse depuis 2011 sur la plate-forme wordpress avec plus de 6 000 000 de visites et ayant eu une expérience de rédaction d’un manuel d’arts plastiques en direction des enseignants, je me suis posée la question suivante : comment faire pour qu’une formation à distance ne soit pas modélisante et laisse une grande marge de création, d’interprétation, d’appropriation de la part des collègues sans s’imposer comme un exemple à suivre ? En effet, même si le contenu peut devenir dynamique avec les moyens que permet internet, celui-ci n’est-il pas tout de même figé dans l’espace et dans le temps ? Comment une formation à distance peut-elle remplacer les interactions entre les différents acteurs d’une formation en présentiel ? Comment anticiper les échanges possibles entre formateur et stagiaires ?

La distance, en effet, sépare l’émetteur du récepteur et le premier ignore par cette frontière impossible à franchir les réactions de ce dernier. Le message déposé doit être suffisamment clair pour permettre une bonne interprétation du texte. Mais comment éviter les représentations erronées ? La formation a distance n’est-elle pas forcément, de par sa structure même, basée selon un modèle transmissif qui conduirait à la passivité du récepteur ?

A la lumière de la théorie des apprentissages, nous verrons comment il est possible de permettre de véritables formations actives à distance, où l’absence du formateur peut devenir un atout dans l’auto-prise en charge du sujet formé. L’absence physique du formateur peut en effet amener celui-ci à se poser la question de la lisibilité de sa formation, de sa visibilité, de son efficacité de manière aussi pointue qu’en présentiel.

Poster un article ou éditer un manuel comportent par leur essence propre une dimension liée au pouvoir et à l’autorité. En effet, toute forme d’échanges ou de négociations ne pouvant se faire de manière directe, le formateur est posé d’emblée comme celui qui détiendrait la science à dispenser aux stagiaires ou lecteurs. Comme le dit Alain Touraine dans sa sociologie de l’action : « toute relation sociale est donc inégalitaire et comporte une dimension de pouvoir ». Comment une formation ou plus précisément une relation à distance peut-elle détourner ce principe de « pouvoir » pour devenir une véritable expérience à la fois sensible et professionnelle menée ensemble ?

Pour répondre à ces questions, il m’est apparu indispensable de relater mon expérience de blogueuse reconnue sur internet ainsi que celle dans l’édition. Mon expérience est en effet depuis 2011 un vaste chantier de recherches et de réflexions sur la relation qu’on peut tisser avec les élèves mais aussi les enseignants désireux de se lancer dans cette pratique d’enseignement. « La philosophie et le but avoué de la formation à distance est d’offrir aux adultes une formation socialement pertinente et de créer de nouvelles situations d’apprentissage afin de surmonter la distance géographique, de réduire les barrières sociales et physiques qui empêchent les clientèles non traditionnelles d’accéder à l’éducation. » LA Revue internationale de l’apprentissage en ligne et de la formation à distance.[3]

La formation à distance : une plus-value pour nos enseignements ?

  1. Les blogs et plates-formes collaboratives

1.La création d’un blog, une aventure dans les choix éditoriaux

 Lorsque j’ai créé mon blog d’arts plastiques en direction de mes élèves, je n’avais pas pour ambition de monter un blog pédagogique ni didactique. Le cahier de texte numérique du collège pronote ne me convenait pas car sa présentation était ingrate et peu ergonomique. La plate-forme wordpress était beaucoup plus attrayante et correspondait à ce que je voulais poster dans mes articles : situations de cours avec la publication de mes consignes et diverses photographies de travaux d’élèves. Durant un certain temps, je me suis contentée de publier ces éléments et c’est grâce à la réaction des élèves et des parents que j’ai choisi de varier mes supports. La vidéo a été un moyen de rendre ces articles beaucoup plus dynamiques. J’ai pris des capsules vidéo de mise en commun avec les élèves pour rendre ce cahier de texte plus vivant. Puis rapidement, les réactions de mes collègues m’ont poussée à aller plus loin dans la rédaction de mes articles en prenant davantage en considération leur demande : répondre à des besoins pédagogiques. Pour cela, il me fallait mettre en place une politique éditoriale bien déterminée afin de répondre à ces attentes.

C’est ainsi que j’ai publié un article au moment des événement de Charlie Hebdo : bloguer c’est éditer. C’est pendant cette actualité que j’ai compris la portée de mes articles auprès de mes collègues. Plus qu’une simple information dispensée sur la toile, c’est une véritable formation à distance à laquelle je me livre depuis 6 ans.

2.Bloguer c’est éditer

Animatrice d’un blog qui a maintenant une bonne place sur la toile, je suis porteuse d’une expérience et d’une réflexion que je souhaite aborder avec les collègues.

Les évènements récents qui se sont déroulés en janvier 2015 en Métropole m’ont démontré qu’être animatrice d’un blog est indissociable d’une politique et d’une éthique éditoriale.

Oui, nous blogueurs et blogueuses sommes éditeurs de textes et d’images dont nous avons la responsabilité. Nous ne pouvons pas tout publier. Non par manque de courage mais parce que nous avons des obligations et des devoirs en tant qu’enseignants, envers notre public, les élèves d’abord et le reste des internautes.

Les premières questions à se poser sont les suivantes :

-à qui je m’adresse ? A des élèves, à des parents, à des artistes, à des enseignants ?

-pour qui je travaille ?

-qui sont mes lecteurs ?

-le sujet que je traite est-il de mes compétences ou sort-il de mon contexte d’enseignant ?

-ai-je le recul suffisant pour traiter d’un sujet d’actualité ?

-mes sources sont-elles fiables ?

-ai-je le droit de publier des images ? Lesquelles ?

-suis-je vraiment dans le cadre de ce que je publie relatif à ma fonction d’enseignant en arts plastiques ?

-ai-je le droit de publier ce texte, ces images ?

-quel est mon objectif ?

-ai-je copié un article sans cité mes sources ?

J’ai eu de nombreuses sueurs froides dans l’exercice de l’édition de mes articles. L’image était-elle assez floutée ? Cette reproduction est-elle libre de droit ? Suis-je bien dans le cadre strict de mon enseignement ? Ne vais-je pas au delà de mes compétences ? Une formation à distance passe forcément par ce type d’interrogations : son objectif, son contenu, son public, son dispositif. Durant ces évènements tragiques de 2015, je me suis retrouvée face à des questions d’internautes qui étaient en demande de formation en rapport avec cette actualité. J’ai essayé de répondre à ces besoins émanant des collègues.

J’avais dans un premier temps publié deux caricatures de Charlie Hebdo dont la dernière de Charb. Après réflexion, je l’ai retirée en me disant :

-était-elle nécessaire pour faire passer mon message ?

-le texte ne suffit-il pas pour exprimer cette image ?

-les élèves curieux ne peuvent-ils pas aller la chercher sur la toile, ce qui leur enseignerait la recherche sur internet ?

Je ne pense pas avoir manqué de courage. Je suis allée, selon mon avis à l’essentiel : l’affirmation de la laïcité à l’école et me reposer sur l’histoire de la caricature.

Tel était mon but premier. La problématique de ma formation était la suivante : comment répondre à la barbarie de ces attentats quand on est enseignant ? Quelles armes pacifistes donner à mes collègues eux aussi bouleversés par cette actualité ?

J’ai posté donc un article sur l’histoire de la censure avec quatre pistes de séquences autour de la liberté d’expression. « Non ! Si ! Non ! Si ! J’ai le droit de m’exprimer ! » : telle était la séquence proposée avec comme moyen d’expression la bande-dessinée. Par la suite, j’ai reçu des messages des internautes qui avaient repris la séquence dans leurs classes me remerciant de leur avoir donné des pistes de travail. En effet, tétanisés par la cruauté de ces évènements, ils ne savaient pas comment aborder l’actualité dans leurs cours.

3. Analyse de cette situation de publication

Il est évident que la formation à distance, à cause de ses supports pérennes et publics dans le cadre d’une publication sur internet, engage fortement la responsabilité du formateur. Le moindre faux-pas sera instantanément remarqué par les internautes. J’en veux pour exemple une photographie d’un bâtiment architectural que j’avais publiée sans demander l’avis à l’auteur et qui a tout de suite été identifiée par lui. J’ai reçu un mail assassin de sa part me demandant d’ôter cette image de mon blog. Ou alors une erreur faite sur l’attribution d’un tableau.

Lors d’évènements graves comme ceux de Charlie Hebdo, il est plus délicat d’exprimer son point de vue sur la toile alors qu’un enseignant pourra mener un débat avec les élèves ou stagiaires dans sa classe. En revanche, les paroles partent, les écrits restent, la publication à distance permet de conserver une trace pérenne de sa prise de position.

Un commentaire de M. Chazy, lors de ces évènements est intéressant :

J.C. on 18 janvier 2015 at 9 h 42 min

« Votre position citoyenne est très responsable,
Votre blog est très documenté et de très bon niveau.

La difficulté de la confrontation au sectarisme est réelle. La prudence est nécessaire.

Vous pouvez vous rapprocher des sociétés de droits d’auteur comme la SAIF et la DAGP qui peuvent donner des réponses à vos interrogations.

Un grand merci pour votre travail.

J.C
Artiste et enseignant »

Pour ma part, en tant que référence sur la toile, il n’était pas question pour moi de ne pas traiter ces évènements de l’actualité. Cela a été comme un devoir que celui de proposer des pistes pédagogiques pour deux raisons : tout d’abord par rapport à ma position citoyenne mais aussi parce que je recevais des mails de désarroi de mes collègues. Un formateur a des responsabilités qu’il doit assumer. C’est à ce moment là que j’ai vraiment pris conscience de la portée de cette formation que j’ai dispensée presque à mon insu sur internet.

  1. La vie d’un blog à la lumière des commentaires des internautes :

On aurait tort de penser que le seul modèle de théorie de l’apprentissage dans le cas d’un blog est simplement transmissif. Ce n’est pas compter sur la créativité des internautes ni leur esprit critique.

Ainsi l’enquête que j’ai menée pour cette étude au sujet de la formation à distance nous éclaire un peu. Une trentaine de personnes a répondu à mes questions.

A la question posée :

Je prends ces séquences comme des modèles ou je les retravaille avec ma sensibilité ?

Internaute 1 :« Je m’en suis beaucoup inspirée à mon entrée dans le métier en septembre mais je les ai adaptées à mes élèves, références, échecs/leurres/expériences etc »

Internaute 2 :« comme des pistes de travail, un regard différent, une ouverture à la recherche… »

Internaute 3 : « Je travaille toujours selon ma propre sensibilité, je pars aussi de mon expérience de créatrice, de mes références, mais j’aime les compléter et les renouveler en visitant entre autre, votre site. Parfois, un terme, une œuvre, un principe, vus sur votre blog vont être déclencheurs d’idées. D’autres fois, c’est la mise en œuvre d’un sujet qui m’inspire mais pas pour le même thème… Après avoir réalisé une séquence, il m’arrive de revenir sur votre blog pour m’aider à corriger ce qui n’a pas fonctionné comme je le souhaitais. »

On comprend bien à la lumière de ces réponses qui représentent bien celles des internautes que les articles n’ont pas un pouvoir transmissif sur les autres mais qu’ils vont au delà.

-La formation a distance est-elle efficace ?

Internaute 4 : « les mini vidéos de vie de la classe sont importantes… ( être au cœur du cours, gérer les réactions des élèves, le rythme des questions…la distance et le vocabulaire …) cela éclaire et donne le ton de l’oralisation… (qui je trouve est un moment parfois critique à gérer selon les classes…( avec trente, cela devient difficile, il vaut mieux couper en deux mais… cela augure d’autres distractions…) »

On voit bien dans ce témoignage que les petites capsules vidéo ont eu un impact. Dans des formations en présentiel dirigée vers les enseignants il n’est pas rare de projeter des moments de cours.

Les articles m’ont-ils aidé/e à concevoir des séquences ?

Internaute 4 : « Non, pas forcément car je trouve difficile de reprendre un sujet crée par quelqu’un d’autre…

Je garde les « titres » des sujets qui parfois me suffisent à construire mon sujet, le « ton » des sollicitations…  (Ex… ça déborde de ma feuille…), le vocabulaire… »

-Je prends ces séquences comme des modèles ou je les retravaille avec ma sensibilité ? : Internaute 4 : « Oh oui, je les retravaille à ma façon, mais l’idée, l’étincelle pour démarrer pour orienter vers tel ou telle direction c’est bien vous qui me la fournissez…, comme je le disais plus haut, trop compliqué de reprendre le document tel quel…

Mais c’est souvent en lisant vos sujets, que d’autres, avec ce que je suis, ce que je fais dans ma pédagogie, avec mon histoire de prof…viennent se construire très facilement… Parfois, je ne vais conserver que la sollicitation, ou bien les références par rapport à la notion…ou bien le dispositif… »

On voit bien avec les différentes réponses de cet « internaute 4 » qui plus haut avait spécifié qu’il/elle ne prenait pas les articles comme des modèles, qu’il/elle a établi une relation ambiguë avec le contenu des séquences. Mais on peut remarquer aussi qu’il/elle a su garder une distance avec ce qu’il/elle est venu/e chercher comme éléments d’information. Le blog est un point d’accroche qui permet à l’internaute de construire de manière personnelle ses séquences. Nous voyons bien dans ces réponses que la copie dénuée de sens n’est pas une pratique courante chez les collègues.

Mais en plus des réponses données à mes questions, il est intéressant de lire ce qu’il/elle a envoyé comme compléments d’informations :

« Bonjour Madame,

Je suis actuellement en pleine remise à jour personnelle de mes sujets d’arts plastiques qui vont se voir modifiés avec la nouvelle réforme…

Je reprends vraiment la chose depuis le départ, et me recompose des progressions …

Dur de tout revoir d’un coup, de prendre autant de recul pour envisager ces 4 années pour un élève de collège.

Et je suis beaucoup sur votre site en ce moment… je me sers de vos dossiers notions et thèmes… (en enrichissant ma banque de données) et je vais picorer certaines de vos sollicitations…

J’ai été formatrice quelques années et suis actuellement tutrice pour ces jeunes collègues qui débutent avec leur 8 heures au collège… Cette fonction me plait beaucoup, davantage que la formation adulte (et groupe de secteur) parce que trop éloignée du terrain…

Même si cela prend beaucoup de temps (en plus du temps plein sur deux collèges et des segpa…), la mission qui est d’aider au mieux un jeune prof pour débuter dans ce métier m’est chère… Peut être que je donne à autrui ce que j’aurai aimé recevoir cette année là pour moi…

En tout cas, mettre à l’aise quelqu’un qui débute en collège, donner des ficelles pour s’organiser au niveau du matériel, de la gestion de classe, de la posture, de la voix, des « tous ces petits riens » qui au final, permettent à un prof de communiquer plus facilement avec ces ados… me semblent essentiels…

Avec mes jeunes stagiaires, je n’hésite pas à les diriger vers votre site, à leur montrer aussi comment on fait ailleurs, et que l’on peut aussi faire autrement…

Et puis votre site est la preuve que ça marche… !

Tout est à construire dans notre matière, pas de bouquins, pas de sujets avec réponse type… c’est cette grande liberté qui parfois peut étourdir…mais c’est aussi ce qui fait la richesse de notre enseignement…

Je terminerai pour vous dire que vous faîtes un travail riche conséquent et très sérieux pour notre matière, que je viens consulter celui-ci pour me rassurer, me conforter, vérifier, m’ouvrir , m’inspirer… c’est pour cela que je ne sais trop comment répondre à la question « qu’attendez-vous… »

Je tiens un blog « mailart » depuis 10 ans et c’est cela ma bulle à moi… parce que notre travail nous prend beaucoup, en permanence, nous sommes en veille, à l’affut d’idées, de pistes, de nouveaux sujets, d’élèves à étonner, à mettre au travail … et nous avons aussi besoin de se ressourcer… Moi, je le fais à travers ce blog qui me tiens au fait des technologies… (je l’ai fait aussi pour cela, m’auto-former au numérique, gérer mes images, publier, rechercher…)

A ce propos, vous m’avez fait découvrir l’application ARART qui donne de la vie aux tableaux… excellent !!!!    Et je compte m’en servir en classe…

Alors un grand merci encore pour tout ce que vous avez fait…

J’espère que nous n’allez pas vous arrêter là… Votre site est BEAU … et BON… »

Il est intéressant de remarquer chez cette internaute que la formation dispensée dans ce blog a eu des répercussions dans ses propres formations. J’ai appris par ce mail que ce blog n’était pas seulement une formation en direction des enseignants mais aussi une référence pour mes collègues formateurs.

  1. La communauté des blogueurs : un échange permanent

Quand on est blogueur, on se tient à l’affût de ce qui se passe sur la toile de manière quotidienne. Par ce travail de curation, le contenu des publications se peaufine grâce à l’apport des autres. Madame Sylvia Ladic, qui tient un blog de grande envergure également, est en contact avec moi depuis longtemps. Nous échangeons nos points de vue sur nos pratiques. Cette collaboration se répercute dans nos travaux. C’est ainsi qu’une de mes séquences portant sur les différentes formes de représentations d’une paire de lunettes est devenue chez elle tout autre chose : « des lunettes pour être vu ! ». Son regard m’a enrichi et c’est avec un intérêt particulier que j’ai lu sa publication enrichissant la mienne.

Cette formation dispensée sur la toile par quelques enseignants est primordiale car nous n’avons aucun support pour nous guider. Bien des contractuels viennent puiser des ressources dans nos blogs. Qu’est-il préférable ? Qu’ils donnent des cours occupationnels ou alors qu’ils reprennent des séquences menées avec des situations d’apprentissages exploratoires et de réinvestissement ? Moi même, au début de ma carrière, j’aurais bien voulu voir ce qu’il se passe chez les autres collègues afin de me donner une direction. Mais d’ailleurs, les nouveaux-titulaires ne sont ils pas encadrés par des tuteurs dont ils assistent à leur cours ? Il y a une part de transmissif dans la formation à distance, c’est un fait, mais n’existe-t-elle pas dans les formations en présentiel ?

  1. Des gestes de métiers dispensés sur la toile

Dans une article publié sur mon blog, « Séquence d’arts plastiques, genèse d’un cours », je montre les gestes de métier que j’opère lorsque je monte une séquence d’arts plastiques. Cet article est le plus consulté sur mon blog.

Environ 57 000 visites de puis sa rédaction montrent combien les enseignants sont à l’affût de telles formations. Je montre toutes les coulisses d’une séquence du début jusqu’à la fin. J’explique comment mener une recherche sur internet avec de bons réflexes à avoir. Cet article est relativement unique sur la toile car peu d’enseignants expliquent leurs procédés facilement. Pour rédiger cet article, j’ai enregistré scrupuleusement tous les gestes que j’ai opérés du travail d’investigation à mon auto-correction. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit cet article en deux couleurs : le noir pour mon premier jet et en bleu pour montrer les réajustements que j’ai mis en place pour que cette séquence soit efficace.

« Merci pour la clarté de vos publications. C’est un plaisir d’échanger » m’écrit un internaute. Il est intéressant de remarquer que la lecture de cet article a été vécu comme un véritable échange constructif et pas simplement comme un temps de lecture. « Bonjour, je suis également professeur d’Arts Plastiques et je débute dans le métier cet article très détaillé est vraiment très bien fait ! ». Cet article est une véritable formation à distance en direction des nouveaux enseignants apportant une méthode complète pour construire des séquences appropriées. De nombreuses vidéos de verbalisation illustrent mon propos. « Votre site est remarquable, particulièrement la démarche d’expérimentation et de verbalisation en vidéo qui est d’une grande aide. » a posté un internaute dans un commentaire.

  1. Le présentiel est transmissif lui aussi !

Lors d’un TD avec les étudiants de M2, il m’a été posé la question suivante : « Quelles sont les différences entre arts visuels et arts plastiques ? ». Ce type de question réclame une réponse claire et riche de sens. Après avoir demandé à l’ensemble des étudiants ce qu’ils en pensaient, je me suis rendue compte que leurs représentations étaient erronées. Ils se contentaient de donner une liste de domaines appartenant à l’un ou à l’autre. Il a bien fallu que je leur apporte des éléments de la connaissance pour pouvoir distinguer les deux. A la suite de ce constat, j’ai rédigé un article pour donner l’information au plus grand nombre. La formation qu’elle soit en présentiel ou à distance revêt un caractère transmissif à certains moments.

  1. La classe inversée : une formation à distance institutionnalisée

Le principe de la classe inversée est une sorte de formation à distance. C’est ce que j’ai expérimenté avec les étudiants de M1, M2 et DU lors des TD. J’ai publié le dispositif de ce TD à l’avance pour que le jour de mon cours, la lecture du document soit déjà faite par ceux-ci. Cela nous a permis de gagner du temps avec l’économie de la découverte des pièces postées sur le blog. (Voir annexe 1). J’ai décidé de laisser ces documents sur mon site car ils pourront être analysés par les internautes. Ce type de contenu est très formateur car aucune réponse n’est donnée. L’internaute aura la liberté de se positionner, de trouver la juste distance entre l’auteur et lui-même. Ce type de documents n’est pas transmissif. Ce qui serait intéressant c’est de collectionner les réponses des uns et des autres pour les mettre en commun. C’est ce que j’ai fait avec l’examen des consignes proposées par les étudiants.

  1. Une approche socio-constructiviste originale

Lors d’un TD avec les Professeurs stagiaires de DU, j’ai eu l’idée d’utiliser les commentaires de ma page Facebook pour animer mon cours. Dans ce TD, la recherche de consignes a été le questionnement principal. Les étudiants avaient pour tâche de travailler dans le silence et de me poser les questions via les commentaires. Volontairement, j’ai quitté la salle pour aller dans mon bureau, obligeant ainsi les PES à me répondre via Facebook. Perte de temps peut-on penser ? Je ne crois pas. Ces commentaires ont demandé aux étudiants de faire un effort au niveau de la rédaction de leurs consignes et ces travaux de plus allaient permettre aux internautes de suivre le déroulement de mon cours. J’ai pris cette initiative ce jour là car il y avait beaucoup d’absents à cause des éboulements sur la route du littoral. Le commentaire peut être un excellent moyen de conserver une trace de ce qui est fait en cours. De plus, les étudiants ont été invités à réagir sur les commentaires de leurs collègues. La possibilité de facebook de réagir sur un commentaire et de voir ceux des autres est très efficace. Tout le monde est averti quand il y a une publication. De plus, cette situation de cours permet d’utiliser de manière pédagogique et citoyenne cette possibilité de poster des commentaires sur cette page.

Les étudiants avaient la possibilité de me poser des questions auxquelles je répondais sur le champ. Cette contrainte liée à la publication m’a demandé d’être très explicite dans mes réponses. De plus, cela m’a permis de peser mes réponses afin de les rendre concises et de vérifier que je ne fermais pas le propos mais au contraire proposais des véritables pistes de réflexion. A la question posée : Que peut apporter un échange sur facebook par rapport à une discussion à l’oral ?

« Le silence ! »

« travailler avec les outils numériques »

« on peut interagir avec les autres groupes, l’interaction est possible en différé, c’est un travail sans se déplacer »

« une alternative à la route du littoral fermée »

« faut-il avoir facebook : c’est la limite »

« avoir l’accès internet ! »

« mener un travail en classe comme ça peut libérer les élèves en demandant par exemple de ne pas faire attention à l’orthographe, c’est l’univers des enfants »

« apporte une dimension ludique »

« on a un jeu en ligne et je fais partie de leur clan. Un jour, un membre a insulté un autre pour rigoler. On a quitté le clan. On a expliqué à l’auteur que ce n’était pas une attitude responsable et tout le monde a respecté le lieu d’échanges »

« ça permet de confronter les générations : on n’est pas que des vieux ! »

« L’intérêt de discuter sur facebook est pour nous de rester en contact après cette année de formation. Nous sommes isolés dans nos écoles et ce serait un moyen de rester en contact et d’échanger nos pratiques ! »

« On pourrait aussi créer un padlet avec nos séquences ! »

Comme on peut le constater dans ces commentaires, il y a des interactions entre les apprenants qui ont lu les commentaires des collègues, pas seulement ceux du formateur. La réflexion s’est construite dans le groupe et par le groupe et donné l’envie de mutualiser les expériences.

Une fois arrivée chez moi, le cours a continué car j’ai pu remarquer des zones d’ombres dans les consignes qu’ils m’avaient soumises. Ce point est une plus-value par rapport à un cours en présentiel où ces zones d’ombres ne sont pas forcément pointées ! Mais il ne faut pas que cela devienne chronophage pour autant ! Des étudiants ont posté des commentaires bien après le cours.

Le même travail a été réalisé avec les étudiants de M2 auxquels j’ai posé la question suivante – Quelle est la plus-value pour vous en travaillant de cette manière via les commentaires ? Qu’est-ce que cela apporterait aux élèves ? »

« On a mis en commun et laissé une trace du cours »

« On sait à quel moment revenir. »

« On n’est pas coupé dans notre réflexion »

« On a une preuve de tout ce qui a été dit. »

« En présentiel on aurait été interrompu dans notre travail. L’intérêt de passer par la toile est le suivant : on peut lire toutes les réponses au moment de l’élaboration de notre travail. C’est plus précis et on peut revenir dessus par la suite : ce qui n’est pas possible en présentiel. Et en présentiel, la prise de note est subjective, on ne retient pas tout alors qu’avec le numérique on conserve la trace de tout ce qui a été échangé entre le formateur et les étudiants ! » « Les théories interactionnelles considèrent que le but de l’éducation n’est pas l’assimilation des connaissances en soi mais plutôt le fait d’apprendre à les utiliser.(…) L’apprentissage repose sur un processus par lequel l’apprenante ou apprenant recueille l’information et se l’approprie pour lui donner un sens. (…) La tendance académique est le symbole de la tradition et de l’ordre établi alors que la tendance interactionnelle, et plus spécifiquement les théories psychocognitives, sont porteuses de changement.» [4]

  1. Les principes à respecter pour des publications de formation de qualité :

Il est important de construire une sorte de gabarit du contenu dispensé. Par exemple, dans de nombreux sites ou blogs pédagogiques, il manque des informations importantes comme les objectifs de la séquence, son déroulé, ses différentes phases. Je suis la seule à avoir posté des vidéos de mes cours avec les paroles de mes élèves commentant leurs travaux par exemple. Si on fait une analyse critique de ce qui est publié par mes collègues, on remarque une certaine ambiguïté : pourquoi hésitent-ils à poster des moments forts de leurs cours alors qu’ils en livrent le contenu ? Pour ma part, j’ai souhaité ouvrir le plus possible la porte de ma salle de classe en acceptant par exemple de poster un temps fort à l’oral à propos d’une production de faible niveau. Une internaute a d’ailleurs posté un commentaire à son sujet « Vous faites des mises en commun de qualité même sur des productions indigentes ! ». Pourquoi ne montrer que les productions les plus riches ? Pourquoi la toile ne représenterait-elle pas tous les élèves, tout le monde ? Je pense que c’est à cause d’un complexe par rapport aux inspecteurs que la totalité des blogueurs d’arts plastiques ne postent que des « bonnes » productions pour montrer la qualité de leur enseignement. J’ai eu une toute autre politique : que l’ensemble de mes élèves se reconnaissent dans chaque article faisant fi de la qualité des productions. Nous nous adressons à l’ensemble des élèves. Et il m’a semblé important justement de montrer qu’avec des productions ordinaires une mise en commun de qualité pouvait émerger. Une formation à distance ainsi, par ce principe même démocratique laissant la parole et l’accès à tous, permet aux enseignants de se retrouver dans ces publications. En effet, nous avons tous des élèves rencontrant des difficultés et il s’agit de montrer comment faire émerger du sens à partir de leurs productions.

  1. Analyse des statistiques :

On voit bien avec ces statistiques qu’il faut de l’endurance pour acquérir de la visibilité sur la toile. Mais l’endurance ne suffit pas pour créer de l’audience. La qualité de l’information publiée permet aux internautes de venir et revenir sur le blog. Le référencement également. L’année 2016 avec 1 300 000 visites représente 20% du nombre total des visites depuis la création du blog. Le travail mené sur les mots clé a permis à ce blog d’être le mieux référencé. Ainsi il se retrouve avec un excellent positionnement en première place pour un nombre important de notions d’arts plastiques mais aussi artistiques. Mais c’est avec du recul que je prends en considération ce positionnement remarquable sur la toile : quelle place pour les autres blogueurs ? N’est-ce pas une façon de mettre une sorte de monopole dans l’enseignement des arts plastiques ? La toile n’est pas démocratique : en effet, lorsqu’on a acquis un bon positionnement sur la toile, celui-ci bénéficie à l’ensemble des articles. J’ai bien conscience de cette OPA faite sur l’enseignement des arts plastiques !

Sur 22 personnes qui ont répondu à la question :

Les articles vous-ont-ils aidé à construire des séquences ? Seule une personne a répondu non. Ce qui nous fait 95% d’internautes satisfaits contre 5% d’insatisfaits.

A la question : La formation à distance est-elle satisfaisante ?

8 sans réponse, Parmi ces réponses, en regardant la suite du questionnaire on remarque que ces mêmes internautes sceptiques, quant à la portée de la formation répondent certes que rien ne vaut le contact humain mais que les articles les ont aidés à faire des séquences !

14 oui. Un enseignant exerçant en Chine précise que le site lui a permis de rester en contact avec l’enseignement de notre discipline, un autre précise qu’il en discute avec ses amis.

  1. Une formation à distance méconnue des internautes

Surfer sur internet, quand on est enseignant pour chercher des éléments pédagogiques, est souvent considéré comme l’équivalent d’une lecture d’un ouvrage et pas comme une formation reçue de la part du collègue. Cet état de fait est plutôt rassurant dans un certain sens. Ainsi 8 personnes sur 22 n’avaient pas d’avis sur cette formation. Un blog, selon eux n’est pas formateur car, d’une part car il n’est pas estampillé par l’Education Nationale et d’autre part parce qu’il y a une ambiguïté de la part du blogueur qui ne se pose pas en tant que formateur. Je ne me suis pas posée comme telle durant 4 ans mais c’est après avoir pris du recul sur mes productions et l’analyse de ces questionnaires que j’ai postés quand j’ai été mutée à l’ESPE pour savoir si je continuais ce chemin, que je me suis rendue compte que ce travail fait sur la toile était un véritable acte de formation pour mes collègues. 14 internautes ont compris cette dimension formative de ce blog. Ma politique éditoriale a changé et c’est avec beaucoup plus de précision que j’ai travaillé mes articles. La liberté pédagogique est primordiale pour moi et c’est ce que j’ai envie de transmettre à mes internautes. Mais, depuis que je suis enseignante à l’ESPE, le ton de mon blog a changé : en effet j’ai posté des vidéos informatives sur des questions pédagogiques comme « la place de la référence artistique », « la différence entre séquence et séance » et bien d’autres. Une étudiante d’ailleurs à ce propos m’a dit « votre vidéo très claire m’a permis de comprendre cette différence entre séance et séquence. ». Pourtant en cours j’avais dit la même chose ! La possibilité de publier des vidéos qui reprennent les éléments du cours permettent aux élèves qui n’ont pas compris en présentiel de quoi il était question de revenir tranquillement chez eux sur ce point développé en cours. Dans le calme et non dans la vie trépidante qui règne en cours ; l’étudiant grâce à cette formation à distance peut revenir sur de nombreux points : ce qui m’évite de faire et refaire le même cours.

La formation à distance permet également aux étudiants salariés de suivre le cours. Ainsi j’ai eu la joie d’attribuer un 15/20 à un étudiant salarié qui avait lu mes articles dont il avait su tirer la substantifique moëlle. Notre présence n’est pas, pour certains, indispensable. Bachelard est bien autodidacte !

  1. Conclusion : 

L’animation d’un blog pédagogique nécessite de la part de celui qui le tient une grande honnêteté morale et pédagogique. Il ne s’agit pas de se montrer comme étant un cador des arts plastiques mais en tant que vrai pédagogue. Il est important de varier ses documents et de les adapter à son public. Les élèves doivent pouvoir retrouver la trame de leurs cours avec suffisamment de précisions pour les collègues en demande de formation. A la fois transmissif mais aussi suivant le modèle constructiviste voire socio-constructiviste, un blog dispense une réelle formation vivante et dynamique. Comme le dit Piaget, l’intelligence n’est pas innée mais se construit. Le blog complète les formations en présentiel dispensées dans notre carrière. Je ne crois pas que l’impact des blogs soit aussi fort que cela : 10% des étudiants en M1 et M2 à l’ESPE ont copié sans réfléchir des situations de cours piochées sur internet ce qui me laisse penser que la plus grande majorité élabore elle-même ses cours. On ne pourra pas changer la nature des enseignants : il y aura toujours une minorité qui prendra pour argent comptant ce qu’elle a trouvé sur internet ou ailleurs. En revanche, nos disciplines ont tout à gagner en partageant ce type de ressources car c’est un bon moyen de se tenir à l’affût des nouvelles méthodes d’enseignement. En effet, on n’est pas blogueur dans son coin isolé. On publie toujours au sein d’une communauté qui réfléchit à l’enseignement.

[1] http://cqfd.teluq.uquebec.ca/distances/D1_1_c.pdf

[2] https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a0609b.htm

[3] http://ijede.ca/index.php/jde/article/view/215/639

[4] http://ijede.ca/index.php/jde/article/view/215/639

 

Des trucs pour monter des séquences d’arts plastiques …

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1er truc : ne jamais stresser, l’idée vient toujours. Face à l’échéance, faites-vous confiance l’idée (bonne ou moins bonne viendra). L’urgence permet parfois de créer de véritables pépites. Le tout est d’avoir confiance en soi.

2ème truc : chercher sur internet des artistes en tapant des mots clé variés ‘ex: lumière art contemporain ; corps art contemporain ; souffle art contemporain etc

3ème truc : aller faire des stages. En effet, le repli sur soi n’est pas bon. Ces moments de formation permettent de nous renouveler. Et nous ne mesurons parfois instantanément la portée d’une formation. Pour exemple, une formation à laquelle j’ai assisté a eu un impact sur moi à retardement mais pour des années.

4ème truc : monter un blog ! Il ne faut pas avoir peur de se lancer dans une telle entreprise même si elle est chronophage … Les retours des internautes sont très importants et revivifiants !

5ème truc : bon cela ne va pas, les idées n’arrivent pas. Vous pouvez vous appuyer sur le contrat d’expression : 1objet + 1idée = une situation d’apprentissage qu’il faudra adapter aux programmes.

6ème truc : les programmes nous invitent à créer des problèmes ouverts invitant les élèves à trouver plusieurs solutions. Et bien, rédigez vos consignes en appliquant cette directive : « chercher le plus possible de solutions différentes pour faire voir un carré léger »

7ème truc : trouver une notion riche en réfléchissant à des adjectifs : léger, bruyant, épais, lourd … et tricoter sa séquence pour amener les élèves à se poser des questions sur ces propriétés.

8ème truc : petit à petit se faire une « culture » personnelle didactique en visitant les sites et blogs disciplinaires. Regarder ce qui se fait dans le primaire, au collège et au lycée même si on est à l’université !

9ème truc : éviter de se dire « je vais faire faire ça aux élèves ! » : on risque de sombrer dans de l’occupationnel !

10ème truc : aller au Musée, sortir, regarder l’architecture, les paysages …

Si vous avez d’autres trucs, renseignez-les dans les commentaires !

 

La plume dans l’art

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La plume dans l’art

La plume se fait poésie et finesse dans l’art occidental. Elle apparaît dans les natures mortes où figurent des oiseaux ou dans les portraits de personnages importants. Elle est appréciée pour sa moirure, sa légèreté, ses courbes et contre-courbes, sa texture. Noble ou plus modeste, elle peut devenir symbole mystique et même politique et incarner bien des secrets. Découvrons-la dans toutes ses facettes dans l’art d’hier et d’aujourd’hui mais aussi d’ici et d’ailleurs.

Cet article volontairement n’a pas classé les oeuvres d’un côté artistiques et de l’autre émanant des arts appliqués. C’est le charme de la plume qui a guidé l’ordre de présentation de ces références.

Louis XIII vers 1616 par Pourbus le Jeune : la plume symbolise le pouvoir et la grâce. Ses lignes courbes évoquent le raffinement et l’élégance.

Mais elle devient tragique dans La Mort de Marat de David où elle joue un rôle symbolique important. Il y a deux plumes dans le tableau. La verticale pourrait être l’évocation de l’âme de Marat prenant son envol.

On la retrouve pétillante, légère et dans toute sa splendeur dans les masques de Venise où elle peut exprimer diverses émotions. Elle évoque également la grâce et une certaine noblesse.

En revanche chez les indiens elle incarne la force et le pouvoir mais aussi la relation de l’homme à la nature. Chez les Indiens, la plume d’aigle n’est pas un ornement gratuit. Chaque plume d’aigle portée par un guerrier symbolise un acte de bravoure. Les rares indiens autorisés à porter une coiffe ornée de dizaines de plumes étaient investis d’une immense autorité. La plume d’aigle est un symbole de sagesse.

 

Conquering Bear. An Oglala Sioux man. 1899. Photo by F.A. Rinehart.

Anin Kasan Cikala aka Little Bald Eagle – Lakota

(Ces images proviennent du site http://www.firstpeople.us/)

Dans ce masque africain Dan de Côte d’Ivoire, les plumes encadrent le visage pour incarner la force également et le pouvoir.

Coiffe aka en plumes :

Art de la plume en Amazonie : Guirlande avec couvre-nuque rikbaktsa, Mato Grosso. Fils de coton, plumes d’ara et de hocco (mutum), fibre de palmiers tucum et reina, cheveux humains. Hauteur : 81 cm ; largeur : 71 cm ; profondeur : 10 cm. « Principale manifestation esthétique des Indiens, l’art de la plume requiert des techniques complexes dont l’une des plus étranges, le « tapiragem », consiste à teinter les plumes des oiseaux vivants. » (1)

LA MAÂT, SYMBOLE DE JUSTICE ET DE VÉRITÉ EN AFRIQUE. Le terme « maât … Il signifie Vérité-Justice : en Egypte antique, la Maât était le symbole « de l’ordre cosmique, de la justice et de la vérité. …. Ses emblèmes sont : une dame portant à sa tête une plume d’autruche et la balance.

 

Revenons en Occident …

Gustav Klimt met en scène des plumes d’autruche dans Femme au chapeau et au boa de plume

Bilibine dans ses illustrations des contes russes représente des plumes blanches dont les courbes installent la composition de l’image.
Toujours dans le registre de l’illustration :
Auteur inconnu, les plumes organisent la composition de l’image :
Dans ces illustrations ci-dessous, l’encre et sa diffusion représentent le plumage du paon
Un petit saut dans le temps

Rebecca Horn avec ses plumes d’autruche en fait un habitacle, une intimité mise en scène. La plume devient une extension du corps. (lire cet article sur sa vie et la maladie)

Dans la haute-couture, la plume est exploitée pour sa noblesse et ses moirures. Le vêtement se déstructure grâce à elle. L’art de travailler la plume : la plumasserie.

Roger Vivier fait des chaussures en plumes …

Sculpture plume de Katharina Leutert. Art Contemporain Plumes Maya

Amy Judd en peinture rejoint la posture de Rebecca Horn avec des représentations de corps où la plume devient une extension de celui-ci.

Mais il existe aussi des peintres qui utilisent la plume comme support :

Julie Thompson

Basé à Washington, Chris Maynard est le roi de la minutie et de la précision. Il réalise des oeuvres à partir de plumes en les découpant pour créer de petits oiseaux. (matériau)

Damien Hirst dans Legend représente un cheval ailé écorché à la fois attirant et repoussant.

Julien Salaud avec son ours et ses plumes …

Une composition savante de Rina Banerjeese laisse admirer telle une fleur exubérante, totem multiculturel où sont associés des éléments disparates : petits animaux empaillés, métal, coquillages et plumes immenses. (assemblage)

Les fascinantes sculptures de l’artiste Kate MccGwire, basée à Londres, qui utilise principalement des plumes.

Pauline Guerrier, “Mandala Plumes”, nylon, bois et acier 120 x 130 …

détail des mandalas :

Bettie Nin, Immigrants, 2011 – Installation Valises, plumes, goudron © Bettie Nin /courtesy the artist, la plume incarne l’actualité. (la plume fait voir les valises différemment / corps/surface/recouvrement/apparence)

Lucy Glendinning’s Feather Children mêmes notions à l’oeuvre que dans la précédente:

Isa Barbier « Rencontre » – 2014
Commande des Rencontres Contemporaines pour leurs 20 ans
Œuvre in situ dans la Chapelle St-Jean-de-Dieu à Lyon, lors du concert du 5 octobre 2014
Mobile de plumes
« Plumes / points à la rencontre de notes / sons
Cinq lignes de câble fin, tendues au haut des chapiteaux sont la portée musicale soutenant les plumes. Sur la trame de fils prêts à scintiller dans un rayon de lumière, deux angles aigus face à face tendent l’un vers l’autre.
L’espace entre, pointe le lieu d’une possible rencontre. »

installation in situ
plumes de goélands, oies sauvages, fil, cire
108 x 520 x 29 cm

Elyse de Lafontaine : land art, installation, paysage …

L’arbre à plumes d’Anne Sarda :

Installation de Chiharu Shiota contenant ailes et plumes.

Des sculptures de plumes par Alice Morlon :

Chez Brancusi, dans Le Coq,  l’oiseau stylisé pourrait bien être réduit à une plume. Le rapport au socle est important : il y a un contraste de matières.

Utilisée comme matériau, support, objet ou sujet de représentation, la plume est un élément plastique riche et aux possibilités variées.

L’attrape rêve est un objet où les plumes chassent les mauvaises pensées … Dans certaines cultures amérindiennes, un capteur de rêves ou attraperêves (en anglais : dreamcatcher) est un objet artisanal d’origine ojibwé (appelé asubakatchin ou bawajige nagwaagan dans cette langue) composé d’un cerceau, généralement en saule, et d’un réseau de fils en forme de filet.

Divers : permettant de trouver des pistes de séquences …

Une plume en string art …

Tableau Plume abstrait 50×150 Argenté. Peinture acrylique et feuilles métal, auteur non mentionné : ce qui est intéressant c’est le contraste entre le léger/fragile (forme/plume) et le lourd/dur (le métal)

Par Chalande, cette plume faite de décorations (cycle 1)

Des objets en plume :

En photographie : une photo macro de plume

Faites de beaux rêves … mais avant de dormir regardez cette vidéo incroyable où une plume joue un rôle déterminant :

Pour finir, cette performance dans sa structure fait penser au mobile de Calder : Plume bleue

Toujours de l’immense Calder, le paon

(1) http://www.somogy.fr/livre/lart-de-la-plume-en-amazonie?ean=9782850565069

D’autres thématiques ici :

https://perezartsplastiques.com/les-notions-dans-les-arts-plastiques/

La narration visuelle et plastique dans l’art

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La narration visuelle et plastique dans l’art.

Pour commencer cet article, il est nécessaire de définir les notions de récit, d’histoire et de narration. Ces termes sont présents dans les programmes et on peut se demander ce qui les différencie.

« Du point de vue de la création artistique, il existe trois types d’œuvres narratives: « Les œuvres qui racontent leur propre histoire », « Les œuvres qui racontent l’histoire des artistes », « Les œuvres qui inventent des histoires». On pourrait distinguer deux grandes catégories d’œuvres usant du récit: celles qui témoignent de la réalité et celles qui convoquent des données fictionnelles. » (1)

Le récit : Un récit (ou intrigue) est une forme littéraire consistant en la mise dans un ordre arbitraire et spécifique des faits d’une histoire. Pour une même histoire, différents récits sont donc possibles.

L’histoire : récit portant sur des évènements ou des personnages réels ou imaginaires

La narration : désigne un récit détaillé, mais aussi la structure générale de ce récit. « La narration implique le fait de raconter une histoire. En effet, elle entraîne tout à la fois la présence de personnages acteurs d’un événement singulier en train de se produire, ancrés dans un milieu social, saisis dans une situation dramatisée, indiquant qu’il se passe quelque chose, dans un lieu et à un moment précis. » (2)

J’ai tenté – mais c’est peut-être déjà fait – de discriminer les procédés et techniques de narration visuelle ou plus précisément plastiques dans les oeuvres contemporaines. J’ai emprunté mes catégories à la fois à la méthode de l’interprétation des rêves de Freud avec la condensation mais aussi au langage informatique pour l’incrémentation et la décrémentation. Enfin, l’architecture carcérale a inspiré les dernières distinctions avec le concept de panotpisme. Ma cible est la suivante : comment discriminer les formes de récit dans l’art d’hier et d’aujourd’hui autres que le cinéma, la photographie, la publicité de manière plastique et pas seulement visuelle ?

Un bref exposé des formes de récit dans les oeuvres du passé permettra de mieux cerner les enjeux des formes plus contemporaines. Ensuite, des pistes de compréhension des oeuvres d’art plus récentes permettront peut-être au regardeur de pointer les incidences de la narration dans la forme plastique.

  1. Autrefois …

Durant la préhistoire, les images décrivent le récit du quotidien selon certains interprètes : certains évoquent la magie ou la préparation de la chasse, d’autres un récit religieux pouvant relever du chamanisme.

La grotte Chauvet

Nous avons perdu la grille de lecture de ces peintures mais il est évident qu’elles devaient transmettre un récit : témoignage ? histoires de chasses ? récit religieux ? apprentissage des techniques de chasse ? Nous avons perdu la clé pour pouvoir les interpréter.

Dans l’Egypte Antique, l’image est indiscutablement reliée au récit. Des hiéroglyphes se mêlent à l’image. Les personnages sont identifiables. Un site remarquable sur l’art égyptien ici : cliquez sur l’image. Peinture et récit sont indissociables. Les fresques sont composées dans le sens de la lecture. Les égyptiens de l’Antiquité n’avaient pas recours à la perspective mais à « l’aspective ». Le récit se déroule dans des directions bien déterminées.

Rê et la déesse de l’Occident – tombe de Néfertari

Chez les Grecs et les Romains

Les oeuvres d’art sont souvent narratives mais le mouvement et le culte du corps athlétique sont les axes majeurs de la représentation. La force, le courage, la bravoure, l’héroïsme sont les thèmes qui reviennent le plus souvent.

Dans la mythologie grecque, Laocoon siginifie « celui qui comprend le peuple et le fait d’entendre, comprendre. C’est l’un des protagonistes de l’épisode du Cheval de Troie.

« Les Troyens se divisent sur le sort du cheval : certains veulent le faire entrer dans la ville, en signe de victoire, d’autres sont d’avis de le brûler. Laocoon met obstinément en garde ses compatriotes (c’est la célèbre phrase que Virgile met dans sa bouche) : Timeo Danaos et dona ferentes  (« Je crains les Grecs, même lorsqu’ils apportent des présents »). Il lance un javelot au flanc du cheval, qui sonne alors creux, mais nul ne le remarque. On amène alors un esclave grec, Sinon, qui prétend avoir été abandonné là en sacrifice, tout comme le cheval.

Comme pour appuyer son récit, deux serpents arrivent de la haute mer alors que Laocoon sacrifie à Poséidon. Ils se jettent sur ses deux fils et les démembrent, puis s’attaquent à Laocoon lui-même, qui tentait en vain de les arrêter. Les serpents se réfugient ensuite dans un temple d’Athéna, se lovant au pied de sa statue colossale. Les Troyens pensent alors que c’est la déesse qui se venge de l’outrage fait à une offrande qui lui est consacrée et, rassurés, font entrer le cheval dans leurs murs. » wikipedia. Le groupe du Laocoon est une sculpture grecque antique conservée au musée Pio-Clementino, au Vatican, dans la collection Vaticane, Belvédère, n°74. Elle est en marbre à grains fins. 27 ap. J.-C.

La sculpture suit la trame du récit en montrant simultanément les deux passages de l’histoire : l’attaque des fils avec celle du père. Le récit est compacté. Les artistes doivent exalter dans des formes complexes la teneur du récit. Ici, le jeu des courbes et des contrecourbes montre les tensions entre les hommes et les serpents. L’artiste a choisi de représenter le moment paroxystique de la Grande Histoire.

Chez les Byzantins, les icônes représentent des « états » des personnages sacrés comme le Christ   et la Vierge à l’enfant. C’est l’éternité qui est recherchée dans ces icônes plus que le mouvement émanant de toute narration. AVE MARIA -Icône byzantine Hodighitria, 13° s., Kastoria, Macédoine

 

Le Christ et la Vierge ne sont pas inscrits dans la même a/temporalité : l’enfant jésus est représenté sous ses traits d’adulte. Le récit est disjoint : il y a une rupture de a/temporalité.

A la Renaissance, l’histoire est au centre des préoccupations. Elle s’installe et cela durablement dans l’espace du tableau. Alberti théorise sur l’historia : « je trace sur la surface à peindre un quadrilatère qui sera pour moi comme une fenêtre ouverte » à travers laquelle le spectateur contemple l’histoire.

Mais les artistes font cohabiter des personnages divins avec des personnages contemporains. Le récit est double : la petite histoire s’insrit dans la Grande Histoire.

Piero della Francesca,  La flagellation du Christ (v. 1455)

Dans le Nord, Van Eyck fait cohabiter Donatien, empereur romain, avec Saint Georges et le chanoine Van der Paele.  1436

Le récit est disjoint et ne respecte pas la règle des trois unités : unité de temps, de lieu et d’action.

Brughel dans la chute d’Icare, 1558 représente la noyade de celui-ci mais en le plaçant à l’arrière-plan. Le récit de la Grande Histoire devient anecdotique par rapport à celui de la petite histoire. Le titre est un complément d’information permettant l’interprétation du tableau. Le titre entre dans la narration.

Pendant la période classique, les artistes sont classés en fonction de leur capacité à rendre, restituer l’Histoire. Plus nobles sont ceux qui mettent en scène des passages de l’Histoire et des grands hommes.

Peintres de Grand Genre : capables de relater la Grande Histoire et les Textes sacrés. On retrouve en fin de classement les peintres de nature morte. Mais même dans ce cas précis de la nature morte, les objets renvoient à une histoire symbolique.

Le récit dans l’art jusqu’au XXème siècle ne fait que se perfectionner. Les artistes trouvent des solutions pour renouveler leur répertoire.

« Le degré de narrativité d’une œuvre figurative semble se déplacer à partir du XXème siècle, empruntant fortuitement les voies du récit, de manière fragmentaire et lacunaire, et avec plus ou moins de distance. L’art brut en est riche d’exemples. Plus que le contenu narratif, c’est l’expression d’une subjectivité qui prédomine. Les moyens plastiques expriment un point de vue singulier sur le monde. » (2)

2. Les techniques de narration plastique ou structures du récit dans l’oeuvre :

Il nous faut tout d’abord distinguer deux types plastiques de récit : celui qui se déroule concrètement devant le spectateur (happening/performance). Le récit se présente au public. En revanche, il existe des récits qui s’inscrivent dans des systèmes de représentation (peinture, sculpture, film, bande-dessinée etc).

La juxtaposition : lorsque des actions différentes sont représentées dans le même plan.

Véronèse, Les Noces de Cana, 1562-63

Félix de La chapelle, Le déluge, 

La superposition : lorsque des récits sont composés les uns par dessus les autres. C’est le cas du palimpseste. Mais on peut dire que c’est de l’ordre de la juxtaposition mais verticale.

Dominique Zoladz,

La réification : lorsque l’idée est incarnée par une chose. Par exemple « Fontaine » de Duchamp est la réification de l’intention et du discours plastique. Fontaine est un ready-made de Marcel Duchamp consistant en un urinoir en porcelaine renversé signé « R. Mutt » et daté 1917.

La condensation : lorsque plusieurs éléments, faits ou actions n’en forment plus qu’un/e. Opère la fusion de plusieurs idées de la pensée narrative.

Dans cette déposition de Pontormo 1526-28, on voit à la fois la déposition de Croix mais aussi les lamentations de la Vierge. Les deux cohabitent ensemble dans une grande harmonie. Cette peinture montre le passage de la Déposition aux Lamentations.

En revanche, dans la version de Annibal Carracci 1604, le Christ est à terre et mort, version plus classique.

Dans sa Crucifixion, Carrache, 1583 nimbe le Christ d’une auréole lumineuse annonçant sa future résurrection.

Un autre exemple de condensation cette fois-ci visuelle et narrative est donné par Magritte. L’oiseau est condensé avec le ciel.

Adel Abdessemed propose une condensation intéressante et plastique du Christ en crucifixion : le corps du Christ est métallique (sorte de fil de fer barbelé avec des épines). La couronne d’épines et le corps du Christ ont été condensés.

La compartimentation : lorsque les faits ou actions sont représentés dans des compartiments bien distincts. (polyptyques, bande-dessinée). Van Eyck, le polyptyque de l’Agneau Mystique, 1432

L’incrémentation : lorsque d’autres faits par exemple sont intégrés dans l’histoire de départ. Il y a une idée d’accroissement, d’augmentation. Notons au passage la mise en abyme dans le tableau ci-dessous. La mise en abyme est un procédé d’incrémentation.

La Vanité (genre de nature morte montrant la vanité des aspirations humaines) est augmentée par la représentation du portrait.

Dans la Chambre des époux Arnolfini, 1434, Van Eyck prolonge, accroît l’histoire et sa portée par le truchement du miroir.

Dans la publicité pour Nivea ci dessous, le récit est incrémenté par la présence du support tramé qui disparaît sur le visage de la jeune femme ayant utilisé cette crème. La peau est lisse et parfaite. Le pouvoir narratif de l’image est augmenté par la mise en scène de ce support. La référence à Roy Lichtenstein est une autre incrémentation.

La décrémentation : lorsque des éléments de l’histoire sont retirés ou mis en arrière-plan. C’est le cas de la chute d’Icare de Breughel où finalement c’est le titre qui nous met sur la voie de la compréhension du tableau. Mais le tableau de Breughel subit également une incrémentation : avec l’ajout de la scène de genre au premier plan.

La nature morte peut devenir la réduction de la dernière Cène avec François Barraud 1930 – Nature morte avec carafe de vin, pain et lunettes

Barthélémy Togo dans cette oeuvre avec des tampons gigantesques montre le poids administratif pour régulariser les situations des réfugiés. Il réduit à sa plus simple expression la condition des réfugiés mais présentée de façon monumentale.

Il y a le récit endogène : qui prend racine à l’intérieur de lui-même. Par exemple cette image de Stephen Kaltenbach, rien n’est révélé que la page blanche de l’image.

Pour revenir à l’incrémentation : elle peut être endogène (mise en abyme) ou exogène. En effet, la mise en abyme est une répétition de la même image dans une image.

Mise en abyme : c’est un procédé qui consiste à représenter dans un détail du tableau, le sujet du tableau tout entier. D’une façon générale c’est une image dans une image ou une œuvre dans une œuvre. L’exemple le plus connu étant l’image sur la boîte de La Vache qui rit.

Le récit exogène : qui provient du dehors, de l’extérieur du phénomène, de l’histoire.

La performance de Abramovic met en scène des spectateurs venant s’asseoir devant elle dans le silence. La performance a un récit : celui de la rencontre de l’artiste avec son public. (présentation/présence de l’artiste). Et même s’il ne se passe rien, que la transcendance, l’histoire minimaliste se déroule sous nos yeux. Elle ne s’attendait pas à la venue d’un ancien compagnon. Le récit est donc incrémenté par la présence de cette personne qui va modifier le cours de la narration prévue par l’artiste.

Les installations interactives répondent à ce schéma avec les aléas des interactions. Le film ci-dessous est une représentation de ce qui a été présenté le jour de la performance.

Un autre exemple : Chiharu Shiota a récolté environ 400 paires de chaussures et a demandé à leurs propriétaires d’associer un souvenir. L’installation est interactive et absorbe les mini récits (souvenirs) des spectateurs.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Une incrémentation peut être endogène comme c’est le cas dans la Chambre de Epoux de Van Eyck. Les personnages représentés dans le miroir sont inscrits dans le même temps que les protagonistes.

Le prêteur et sa femme 1514, de Metsys suit le même procédé.

Une incrémentation exogène : la nature morte à la chaise cannée, 1912 de Picasso,  : l’incrustation du papier de tapisserie ainsi que la corde formant le cadre du tableau proviennent d’ailleurs. La représentation est incrémentée par des objets qui se présentent.

La décrémentation peut être endogène : une oeuvre qui disparaît à cause de la nature de son matériau. Cette oeuvre est en glace faite avec de l’eau distillée et des feuilles d’or. La glace fond lors de son exposition. Charlotte Caragliu, Eau distillée gelée, feuilles d’or, 27 x 32 x 35 cm, durée 48H environ, 2012

La décrémentation exogène est différente. Ce peut être le cas d’une oeuvre qui est consommée petit à petit par le public. C’est le cas Félix González-Torres avec son tas de bonbons que les visiteurs peuvent prendre à leur guise. Mise en scène de la propagation des MST.

Une oeuvre peut suivre plusieurs caractéristiques : incrémentation/décrémentation/endogène/exogène comme les oranges pourrissantes de Michel Blazy.

« Le Grand Restaurant » Michel Blazy / Frac Ile-de-France / Le plateau

Les oranges pourrissent (décrémentation/endogène) mais de la pourrissure apparaît (incrémentation/exogène).

Les récits panoptiques et latents :

Il y a les récits panotpiques : qui incluent tout ce qui est visible en une fois et les récits latents : qui existent de manière diffuse, mais qui peuvent à tout moment se manifester.

Ainsi on peut dire que dans la chute d’Icare de Breughel, la noyade est latente car on ne la perçoit pas au premier abord tandis que dans la Cène de Léonard de Vinci, le récit est panoptique.

Récit latent : dans Les Ambassadeurs, 1533, de Holbein, l’anamorphose nous révèle la présence d’un crâne qui peut surgir à tout moment alors qu’on ne l’a pas saisi du premier coup d’oeil. Il y a incrémentation mais exogène : la technique de l’anamorphose vient s’ajouter à la représentation globale mais en perspective. Un système de représentation (anamorphose) vient enrichir un autre système (représentation mimétique).

Récit panoptique : on voit d’un seul coup d’oeil tous les personnages de la Cène de Léonard. 1495 à 1498

Pour approfondir la relation texte/image : lire cet article Les fonctions de l’illustration par rapport au texte.

Quelques exemples :

1er exemple :

Christian Boltanski, Saynète

compartimentation, incrémentation (le personnage augmente le décor représenté), panoptisme.

2ème exemple :

Annette Messager:

incrémentation exogène (augmentation de la carte de France avec des jouets divers), panoptisme

Exemple n°3 :

Tony Cragg

incrémentation endogène : la représentation de la bouteille plastique est augmentée mais par des morceaux de plastique. panoptisme

Exemple n°4 :

Toujours Tony Cragg:

incrémentation exogène (le personnage ne fait pas référence au monde du plastique). panoptisme

Exemple N°5 :

Hiroshi Sugimoto – Photography – Theater Serie – Cabot Street Cinema

Commencée en 1978, la série des théâtres l’a amené à photographier de vieux cinémas et drive-in . Sugimoto choisit d’exposer le film pendant toute la durée de la séance, le projecteur du cinéma fournissant l’unique source de lumière.

Le récit pourrait être le suivant : la projection d’un film dans une salle de théâtre. La photo est panoptique (on identifie d’un seul regard la salle). Mais le récit est latent (la projection du film). La narration plastique versus la narration du film ainsi perdue mais conservée comme trace lumineuse et source d’éclairage.

Un schéma qui a appuyé la rédaction de cet article :

 

(1)http://correspondances-lacriee.fr/les-ressources-pedagogiques/recit-narration-lhistoire-de-lart/

(2) http://www.musee-lam.fr/wp-content/uploads/2010/10/Parcours-autour-de-la-narration.pdf

Une vidéo très intéressante sur la narration visuelle et le récit iconique :

http://design.ensa-nancy.net/klaus-peter-speidel-les-images-du-projet-narration-visuelle-et-recit-iconique/

 

Le poisson rouge dans l’art

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C’est en navigant sur Facebook que j’ai lu une publication de Marie Lavin portant sur le poisson rouge. Et cette magnifique peinture proposée m’a interrogée. Et si nos élèves en cours d’arts plastiques avaient ce regard emprunt de curiosité, plongé dans un sentiment d’observation profonde ?

William Daniels. L’aquarium. C.1868. Ashmolean Museum, Oxford,(contraste, couleur, composition, mise en scène)

Le poisson rouge a fasciné des artistes de tous temps.

Tableau de 1917 du peintre britannique Philip de László intitulé « The Son of the Artist, » (le fils de l’artiste) représentant un petit garçon regardant des poissons rouges évoluer dans un bocal, posé sur une table à côté d’une poupée japonaise. (couleur, lumière’, composition, contraste)

Louis Toffoli, poisson, (composition, couleur, contraste)

Le poisson rouge fascine par sa couleur bien présente. Il évolue avec grâce dans son bocal. Matisse en a représenté dans ses peintures. (composition, touche, trace, pas de contours, couleurs vives et claires )

ci dessous (contours, couleurs vives, contrastes, composition, mouvement, geste)

Mais aussi Picasso ! La peinture est intéressante avec notamment les différents plans : dessus-dessous … (composition, symétrie, contraste, contour, geste, forme)

Le poisson d’or de Paul Klee est intéressant pour ses contrastes et sa composition :

Mais Miro apporte une dimension sonore à son poisson : poisson chantant (geste, trace, composition, mouvement, taches, contours, signe, trait)

Roy Lichtenstein – Still Life with Goldfish [Nature morte aux poissons rouges], 1972

Guy Lartigue, sculpture de poisson rouge (texture, satiné, forme, détail, lumière)

SandySkoglund , (mise en scène, point de vue, cadrage, contrastes, narration)

L’artiste japonais Riusuke Fukahori réalise de superbes compositions réalistes dans lesquelles il représente des poissons rouges à l’aide de peinture et de résine.

Une représentation réaliste de ce poisson rouge (détails, ressemblance, couleur, mouvement)

Eric Croes, Cadavre Exquis, poisson rouge, Glazed Ceramic, 46,5 x 22 x 30 cm, 2016

Yves Laloy : Les petits pois sont verts… les petits poissons rouges… (André Breton) (forme, composition, couleur, aplat, jeu de mots)

Juliette Gassies, (forme, trace, reflet, composition, minimalisme)

Un assemblage intéressant sur le poisson rouge (je n’ai pas trouvé l’artiste …) (texture, matériau, relief, ressemblance, etc)

Assemblage art – Gerard Collas – Le poisson-machine du professeur Robinet (assemblage, narration, composition, couleur, échelle )

On pourrait imaginer bien des séquences sur le poisson rouge, le plus rouge (couleur), un poisson rouge qui sort de son bocal (espace), un poisson rouge qui bouge (mouvement), etc !

Franck Gehry, poisson rouge monumental à Barcelone (espace, installation monument, échelle, corps)

Et de notre ami Francis Moreeuw, un poisson vert complémentaire du rouge ! Poisson amoureux (couleurs, complémentaires, contours, composition, assemblage, collage) Acrylique et collage sur toile   46 x 38   2009

Bonne préparation  !

Un document sur les poissons rouges :

D’autres thématiques ici :

https://perezartsplastiques.com/les-notions-dans-les-arts-plastiques/


Graphisme, dessin, écriture

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Pas facile de distinguer graphisme, dessin, écriture au premier abord. Qu’est-ce qui les différencie : le geste, la forme, la trace ?

« Il est désormais acquis que le dessin, le graphisme et l’écriture sont des activités différentes tout en ayant un point commun : elles sont de nature grapho-motrice, ce sont des tracés qui nécessitent l’usage d’un outil scripteur et une surface pour les recevoir, très souvent un support de papier. »(1)

Le graphisme :

  1. Manière de former les lettres, d’écrire, propre à une personne.
    Une écriture d’un graphisme arrondi.
  2. Manière de dessiner, d’écrire, considérée sur le plan esthétique.
    Le graphisme de Picasso.
    Keith Haring
    JonOne
    Passer du faire (centration sur l’action concrète) au dire le faire (organisation verbale de l’action) puis au penser le faire (organisation cognitive de l’action) Marie-Thérèse Zerbato-Poudou (3) Le graphisme utilise des enchaînements de lignes simples, rectilignes ou courbes, continues ou discontinues, et des alternances de couleurs qui se rythment et se structurent en motifs. Marie-Thérèse Zerbato-Poudou (3) Ces activités aident l’enfant à construire des habiletés perceptives et motrices, à développer des compétences utiles pour la maîtrise du geste d’écriture. (2)
    Les activités graphiques proposées sous forme de jeux aident le jeune enfant à construire des habiletés perceptives et motrices, à développer des compétences utiles pour la maîtrise du geste de l’écriture cursive. Le graphisme fait appel à un ensemble de signes qui n’ont pas de significations. (4)
     ________________________________________________________________________
    Le dessin renvoie à une autre notion :
    Le dessin est une technique consistant à représenter visuellement, en deux dimensions, personnages, paysages ou objets. Le mot s’est écrit indifféremment dessein ou dessin, impliquant la notion d’intention, de projet, dans un travail de plus grande portée, en architecture, en peinture, en gravure jusqu’au XVII siècle. La gestualité est mobilisée au service d’une intention de représentation et d’expression.  L’enfant organise des tracés et des formes pour créer des représentations ou exprimer des sentiments et les communiquer. «…Une fonction de langage » (3) Marie-Thérèse Zerbato-Poudou
     Visoth Kakvei

    Le dessin mobilise la gestualité dans une intention de représentation et d’expression (désir naturel de l’élève d’imaginer et de donner forme à développer). C’est un moyen d’expression qui aide à construire le mouvement utilisé pour l’écriture. (4)

     ____________________________________

  3. L’écriture :
    L’écriture est un moyen de communication qui représente le langage à travers l’inscription de signes sur des supports variés. L’écriture est une activité graphique et linguistique dont les deux composantes ne peuvent être dissociées Lorsque l’enfant écrit il doit prendre conscience qu’il reproduit des formes de graphismes arbitraires qui s’organisent selon les règles de l’espace de la page et ceux du système de codage propre à la langue écrite. Il utilise une gestualité formée et normée. (2)
    L’écriture est une activité graphique et linguistique dont les deux composantes ne peuvent être dissociées : utiliser et combiner les éléments du code en privilégiant la signification inhérente au signe. (3)
    L’écriture a pour visée la production de sens. C’est une activité de reproduction de formes de graphismes arbitraires qui s’organisent selon : les règles de l’espace de la page les règles du codage propre à la langue écrite. (4)
    Le dessin a une portée symbolique , le graphisme une dominante fonctionnelle tandis que l’écriture a une portée sémiotique (signe).
     

    Un tableau synoptique trouvé sur internet (5)

  1.  

    Lire ces documents pour plus d’information :

    (1) http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Ecriture/43/1/Ress_c1_Graphisme_graphisme_456431.pdf

    (2) http://www.ac-grenoble.fr/portail-pedagogique07/histoire_art/file/diaporama-graphisme-ecriture-2009-46pages.pdf

    (3)http://www2.ac-lyon.fr/services/loire/maternelle/IMG/pdf/dessin.pdf

(3) http://www2.ac-lyon.fr/services/loire/maternelle/IMG/pdf/ecriture.pdf

(3) http://www2.ac-lyon.fr/services/loire/maternelle/IMG/pdf/graphisme.pdf

http://www.cndp.fr/bienlire/02-atelier/fiche.asp?theme=1130&id=1413

(4) https://www.ac-caen.fr/dsden50/circo/mortain/IMG/pdf/dessin_graphisme_fiche_stagiaire.pdf

(5) http://imagesetlangages.fr/PE2/mater/Dessin____Graphisme____Ecriture_doc_ecole.pdf

La Réunion des Arts

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Voici un numéro spécial de l’Académie de La Réunion pour l’enseignement des arts plastiques à l’école maternelle et primaire.

A lire absolument et à relire.

Lettre_EAC6_ARTS_PLASTIQUES-2

L’air dans l’art

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L’air dans l’art.

Comment représenter l’invisible dans l’art ? Comment montrer l’intangible ?

Cet élément est un objet de recherches pour Léonard de Vinci dans ses carnets où il essaie de percer les mystères des éléments notamment l’air et l’eau.

De sa représentation à sa présentation dans l’art contemporain où il joue un rôle actif, l’air a traversé les époques en revêtant diverses formes.

Voici un petit article qui montre succinctement les diverses formes de l’air dans l’art.

L’air et sa représentation: la personnification

Dans la mythologie grecque, Ether est le Dieu de l’air. Lui-même personnifie le Ciel dans ses parties supérieures. L’air y est plus pur et plus chaud. C’est celui qui est respiré par les dieux, contrairement à l’Ær (en grec ancienἀήρ / aếr), l’air des parties inférieures du ciel, respiré par les mortels.

Zéphyr est aussi une autre représentation du vent.

Botticelli représente le Zéphyr dans La Naissance de Venus. Le vent est matérialisé par le mouvement de la chevelure et du tissu.

statue dans la cour de l’école nationale de la marine marchande à St Malo.

La vapeur :

Hans Haacke réalise un cube en verre avec de la condensation de l’air

MORRIS Robert (né en 1931), Steam (Vapeur d’eau), 1967 (photo de gauche) et 1974 (photo de droite), Bellingham, Western Washington University.

L’haleine :

Marcel Duchamp réalise Eau de voilette, belle haleine.

L’ouragan :

Philippe Charpentier représente une tornade avec la matière en peinture.

Otoniel Borda Garzón, tornado

Le vent :

Jean-François Millet La Tempête

William Turner Tempête en mer

Un soudain coup de vent, d’Hokusaї

Jeff Wall de l’œuvre d’Hokusaї

Calder,

mobiles

Bon vent et bonnes séquences !

D’autres thématiques ici :

https://perezartsplastiques.com/les-notions-dans-les-arts-plastiques/

Salustiano Garcia Cruz, preguntas, part 2

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Preguntas :

  1. Como situa sus retratos en la historia del género ?

Antes quiero aclarar que no considero que mis obras pertenezcan al género del retrato. Para mí, un modelo es un actor: un medio de transmisión de emociones en dirección al espectador. El modelo es quien transmite la emoción, pero nunca hacen de sí mismo.

2. Està influenciado por la pintura del Norte de Europa ?

Sí. En lo que se refiere a la parte formal, pero, como ya he dicho en otras ocasiones, conceptualmente estoy más cerca del pintor de las cavernas. Me explico: el arte nace con una intención religiosa y mágica, no decorativa, como se pudiera pensar. El hombre de Cromañón representaba en las cuevas todo lo que deseaba coger de la naturaleza que le rodeaba; estaba representando su ANHELO. Yo represento el mío, que es un mundo ideal, sereno, de una belleza sinónimo del Bien Absoluto.

3. La infancia es a la vez càndida y perturbadora tal como la representa. Le parece cierto ?

Sí. La infancia es la etapa más complicada de nuestras vidas. Tenemos que afrontar una realidad a veces muy dura sin las armas que otorgan la experiencia. Pero todos los niños que aparecen en mis obras tienen una actitud valiente.

4. Negro, Blanco, Rojo : parece un titulo de una trilogia tan oscura como iluminada. Una Divina Comedia plàstica. Como elige el color de sus personajes ?

La imagen que usted propone es muy poderosa, pero aquí el recorrido no sería rojo para el Infierno, negro para el Purgatorio y blanco para el Paraíso. Aquí seria rojo para el Paraíso, negro para el Paraíso y blanco para Paraíso. Los colores no van en función de los personajes sino del conjunto del cuadro.

5. Como consigue darle alma a sus figurantes ? Toma usted fotos preliminarias ? Que relacion establece con ellos ?

Sí, tomo fotos. El cuadro empieza en la propia sesión de fotos. Intento que la luz y la atmosfera ya sean las definitivas que va a llevar el cuadro. En cuanto a los modelos, establezco con ellos la misma relación que un director de cine mantiene con los actores de sus películas.

6.Los retratados parecen sorprendidos en una intimidad inquieta en el sentido que nos intriga… Que significa la infancia para usted ?

Es una época terrible de la vida. El niño suele crear una realidad paralela para poder sobrevivir en un mundo de adultos (como hacen muchos artistas). Es curioso que los niños tengan esa capacidad para comunicarse con nosotros a través de sus dibujos. Sus mensajes suelen ser muy claros y contundentes. Pero no sólo lo hacen en sus dibujos y pinturas. También en sus juegos y, en general, en todo lo que les rodea. Los niños tienen la  capacidad de transmutar los objetos, otorgándoles un uso contrario al usual hasta convertirlo en otra cosa distinta, despojándola de su propia identidad.  Es lo que Marcel Duchamp hizo con sus Ready-Made. En la infancia se aloja un cierto carácter destructivo. Motor del arte moderno.

7. Como elige oleo o acrilico en la misma pintura ?

Supongo que sus pinturas no presentan espesor o pegotes de materia en su superficie. Definiria su trabajo entre pintura y fotografia ?

Busco superficies lisas y limpias, como si fueran impresas. Como el pañuelo de la Verónica. Uso óleo o acrílicos indistintamente. Mi trabajo es 100% pintura. No hago hiperrealismo ni realismo fotográfico, sino realismo pictórico.

8. Mozas y mozos llevan tocados que dan a pensar en la pintura holandesa… Podria ser un tocado tradicional sevillano ?

Son tocados inventados. Pueden tener reminiscencias del arte clásico pero también de películas futuristas.

9. Los tocados confieren a los retratos una dimension escultural. Recorta los rostros de manera casi geométrica. Cual es el papel de estos tocados tanto las figuras femeninas como las masculinas ?

Por un lado, impregnarlos de un aura de atemporalidad. El estilo del cabello encuadra en los personajes en una época determinada. A mi me gusta colocar a mis personajes en un escenario sin tiempo. Por otro lado, les confiere un aspecto más espiritual. En la mayoría de las religiones las personas cubren su pelo, por lo que de una manera inconsciente los asociamos con el mundo espiritual. La espiritualidad es una de las materias primas de mi trabajo.

10. Tiene un papel el color dentro del cuadro que aparta los personajes del espacio al entorno ?

En realidad, mis fondos son paisajes “abstraídos”. De esta manera el espectador puede conformar su propio paisaje en ese fondo plano. Pero mi intención es que sea un paisaje limpio y pulcro, pero perfecto. Y la asepsia suele crear un distanciamiento.

11. Serian sus pinturas una sutil y delicada manera de representar la transicion hacia el estado de adulto ?

Aunque trabaje con modelos reales, en mi obra no aparecen seres humanos reales, sino una idealización de ellos. Los niños de mis cuadros juegan a ser adultos y los adultos tienen la pureza e inocencia de los niños. En sus caras se ha borrado todo rastro de decepción o frustración. Como en el retrato de Dorian Gray. Creo que por eso mismo la gente se identifica tanto con los personajes de mis cuadros, porque son el espejo que les devuelve la imagen de lo que anhelan ser.

12. Que representa el tiempo para usted ?

En mis cuadros nunca pasa nada. No son cuadros narrativos. Los personajes parecen suspendidos en el espacio pero no en el tiempo. Al no existir historia ni narración, desaparece el concepto de tiempo.

Esas figuras surgen de un fondo monocromo. Responden a una simbolica los colores ? O solo tienen un valor plàstico ?

Ni una cosa ni otra. Los colores nos influyen de manera fisiológica y no nos permiten defendernos de su influjo (influencia). Trabajo con los sentimientos, no con los símbolos.

13. Me ha venido la idea que tu obra de pintor tiene algo similar a la fotografia argentica en negro y blanco con la luz roja inactinica. Estas de acuerdo?

No creo. Siempre me han  resultado claustrofóbicos los laboratorios donde se revelaban los negativos en blanco y negro. Mi rojo viene de espacios abiertos. Está tomados directamente del crepúsculo.

14. La Joven de la perla de Vermeer… Tus personajes reflejan una expresion similar como sorprendida en el instante pero con mas oscuridad. Los juegos son serios : armas, hachas, columpios. Estaria fingida la juventud, como prisionera de una gravedad solemne ?Te ha inspirado La Joven de la Perla?

Sí, en la pregunta anterior te decía que mis fondos rojos vienen del crepúsculo. Ahora también te digo que la luz que ilumina los rostros de mis personajes es la luz de la mañana. Puede que esa gravedad que usted ve en mis obras no sea por los objetos que los niños tienen en sus manos. Por ejemplo, la niña que tiene un cuchillo en la mano no es una niña peligrosa, sino que puede estar ayudando a sus padres en la cocina; es probable, por ejemplo, que esté pelando patatas para cocinar una tortilla. El niño que porta un hacha juega a imitar a su papá cuando corta leña para encender la chimenea. El niño que tiene un cigarrillo en la mano no está fumando. En muchos países aún venden cigarrillos de chocolate para niños. Juegan a ser adultos.

Esa gravedad a la que usted se refiere vendría más bien por la pose, pues les dirijo para que lo hagan con una serenidad aristocrática. Son príncipes, reyes y reinas, pero con la responsabilidad inherente al cargo.

Y por último, sí, me fascina Vermeer, pero no está en la lista de los artistas que me han influido.

15. Se podria decir que sus pinturas son como los sudarios de la juventud representada de forma realista y lisa ? Como una imprenta màgica ?

Tus personajes parecen como retratados? Instando fugaz? es lo que buscas? Buscas una expresion solemne? Te ha inspirado El Sudario como técnica en tus obras? Parecen tus pinturas suaves y misteriosas. Hay una fuerte atraccion y al mismo tiempo un misterio inpenetrable. Estas de acuerdo?

Sí, aparecen como posando para ser “retratados”. Pero no posan para una cámara de fotos, una instantánea. Posan para la eternidad. Por otro lado, la referencia a los sudarios creo que metafóricamente es acertada. Porque el misterio es quizás el más importante pilar en el que se debe apoyar una obra de arte. No sólo en lo representado, sino también en  la técnica. Me interesa y conmueve la técnica de los artistas del primer renacimiento. La pintura parece no colocada por manos de un hombre, sino por manos divinas, de ángeles que depositan la pintura sobre la superficie sin esfuerzo, sin miedo, con infinita serenidad. Hoy en día, las máquinas podrían ser los sustitutos de la perfección de aquellos “ángeles”. Por ese motivo he dicho innumerables  veces que deseo que mis cuadros parezcan realizados con la facilidad con la que los haría una máquina.

16. Sus pinturas funcionan como extranas revelaciones… Nos encontramos captados entre suavidad y misterio. Nos atraen y nos hacen sentir el afuera al mismo tiempo. Seria esta la pardoja de un entre dos resultando de su bùsqueda ?

Todas estas sensaciones a las que usted hace referencia están dentro de mi declaración de intenciones. Los personajes, como usted dice, te hacen sentir cercanos a ellos y distantes al mismo tiempo. Me gusta pensar la obra de arte como un objeto difícil de alcanzar. Como cuando de niños mirábamos un juguete a través del cristal de un escaparate que nunca creeríamos conseguir.

17. Una indescriptible aura invade sus pinturas. Los personajes nos aparecen cercanos y lejanos, finjidos en una forma de intemporalidad. Walter Benjamin decia que « el aura de la obras de arte eran apariciones ùnicas de un lejano, tan cercano seria ». Tiene usted un secreto que revelar sobre el aura de sus pinturas ?

Por supuesto. El arte necesita un vehículo material que se recargue con el aura del artista a través de sus manos y del tiempo que pasa frente a ella durante la ejecución. Es por eso que, como dice Benjamin, no nos emocionamos de igual modo delante de la obra original que de una réplica de la misma. Todos estaremos de acuerdo en que ver una reproducción de las pinturas rupestres de las cuevas de Altamira no produce la misma emoción que verlas al natural.

18. Libros, hacha, collar, cofia etc. : Que revelan esos atributos ?

Al contrario que en las pinturas clásicas donde cada elemento que aparecía en los cuadros tenía una fuerte carga simbólica, los elementos que tienen algunos de mis cuadros no poseen significado alguno. No son símbolos ni metáforas de nada. Son elementos que tienen una intención sugerente y poética y será cada espectador el que les dé contenido. A unos el hacha le parecerá amenazante, a otros les recordará una escena bucólica.

19. Si se planteara definir un recorrido para descubrir sus pinturas, con que color se deberia empezar ? Y por cual terminar ?

Rojo. El rojo es el color por excelencia porque tiene el poder de trascender a su propia condición de color. Es más que un color, es un símbolo que provoca sentimientos de belleza, de ausencia de tiempo, de sosiego; es la expresión total de la fuerza, el color de la sangre y la religión. También he trabajado con fondos blancos y negros al mismo tiempo. El blanco es la luz, es decir, todos los colores, y el negro, la ausencia de ella. Ambos son el yin y el yan de los colores. El alfa y la omega. Los extremos contrapuestos desde donde se parte y a donde se llega.

20. Que puede compartir con nosotros de sus obras futuras ?

A corto plazo sí. Estoy trabajando en unos cuadros con un aire ligeramente pop. Después de esto. No lo sé.

Bientôt la traduction sur le site.

Bande-défilée, Cycle 4

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Voici une piste de séquence pour le début du cycle 4 et fin de cycle 3 (CM2/5ème)

La narration visuelle.

Bande défilée : 

Séance 1 :

Une pomme. Chercher trois manières différentes pour la représenter.

Références artistiques :

Caravage, nature morte aux fruits

Magritte,

Yayoi Kusama

Claes Oldenburg,

Séance 2 :

Une pomme tombe du pommier.

En trois images, raconter cette histoire. Papier crayon

Trouver une autre façon différente pour raconter cette même histoire.

Références artistiques :

Brueghel l’ancien, la chute d’Icare, 1558, huile sur toile

La chute de l’ange, second tome de la 6e heure, BD fantastique de Pona et Ferreyra

Yves Klein, le saut dans le vide, 1960

Velickovic, poursuite ou la chute

Hergé

Sharbakka Keny, stairs (série photographique)

 Séance 3 :

La pomme crie « aïe ! »

Trouver le plus possible de solutions différentes pour montrer ce cri du fruit.

Références artistiques :

Franquin :

Séance 4 :

Trouver des solutions différentes pour montrer les émotions de cette pomme. (en colère, fâchée, triste, frileuse, joyeuse, étonnée, surprise, etc)

Séance 5 :

Ma pomme change de dimensions …

Réaliser une bande-défilée (prévoir un support rectangulaire très allongé) montrant les aventures de la pomme au pays des changements d’échelle. (pour connaître le principe de la bande-défilée, télécharger l’application Phallaina)

Références artistiques :

Christian BOLTANSKI: Saynètes comiques: L’anniversaire. 974.

Travail unique.
Séquence de cinq photos:
1: « Je suis content que ce soit mon anniversaire »;
2: « Mon père me sourit »;
3: « Ma mère chante joyeux anniversaire »;
4: « Elle m’embrasse »;
5: « Il est temps, je souffle les bougies ».
Chaque photo: 29,7 x 20,4 cm.
Cadre en bois noir d’origine et panneau en plexiglas.

Taille totale: 37,90 x 112,60 cm.

phallaina : télécharger l’application de cette bande-défilée très originale avec des plans différents et un jeu d’animations époustouflant.

Duane Michals:

L’application chargée : il suffit de faire glisser l’image de la droite vers la gauche pour que celle-ci défile avec une bande sonore qui suit le mouvement de l’image. Le passage de plans à d’autres plans est époustouflant.

Le tapis dans l’art d’hier et d’aujourd’hui …

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Le tapis a joué un rôle important dans l’histoire de l’art. A la Renaissance, figuré dans les panneaux, ils incarnent la préfiguration de l’image peinte en trompe-l’oeil. La genèse de l’image est bien souvent relatée par la cohabitation des tapis avec la scène rendue de manière illusionniste.

Van Eyck en est un exemple. Dans la Vierge au Chanoine Van des Paele, de 1436, le tapis est au sol. Il épouse les reliefs des marches. Orné de figures géométriques il rappelle l’importance de cette partie des mathématiques dans la construction du tableau.

Francesco Noletti, ou encore Francesco Fieravino dit Il Maltese, né vers 1611 probablement à La Valette et mort en 1654 à Rome, est un peintre italien. Il propose cette nature morte au tapis très originale où celui-ci devient le sujet du tableau.

Le relief du tapis en général présenté à plat est saisissant.

Francesco Noletti (Malte 1611 – Rome 1654), un autre tapis :

Le tapis pourrait bien être l’ancêtre de la peinture abstraite !

Joseph Ducq en 1820–1829, dans Antonello de Messine dans l’atelier de Jean Van Eyck reprend la formule bien observée chez son maître.

Il est intéressant de voir dans cette toile la mise en abîme d’images : le sol est un simple quadrillage noir et blanc, un pavage. Puis vient le tapis avec des motifs géométriques plus complexes. La toile représentée en est une autre plus élaborée. Toutes ces images renforcent par contraste le caractère illusionniste de la toile.

Jean-Léon Gérôme – Le marchand de tapis (1887) : le tapis devient le sujet du tableau. Il barre toute profondeur : il s’affiche vertical comme une barrière vers l’extérieur. Il n’y a rien derrière le tapis s’offrant telle une obstruction dans le visible. Ne serait-ce pas là une belle métaphore de la religion musulmane où l’image cache et ne dévoile pas l’au-delà ?

Mais regardons ce que le tapis devient dans l’art contemporain :

Antonio Santin réalise des peintures de tapis sous lesquels on a caché un corps.

Les matériaux insolites sont exploités pour faireL’artiste chinois d’art contemporain Xu Bing, a joué sur les deux couleurs des cigarettes, a créé un « tapis tigre »

Artspéculation propose un tapis de prières avec des cartons perdants de la Française des Jeux.

 

Faig Ahmed propose des tapis fabriqués dans des règles de l’art mais déstructurés et proches de la peinture contemporaine.

Zoulikha Bouabdellah dans silence interroge l’objet dans son rapport à la religion et aux femmes. « Tiraillée entre tradition et modernité, respect de la religion et fantasme d’occidentalisation, c’est dans cet entre-deux que se manifeste la capacité des femmes à s’inventer, à l’intérieur d’un cadre figé, des espaces de liberté.  »

Miguel Chevalier Magic Carpet Kaleidoscope, projection de lumières dans une église. Quand les vitraux rejoignent le sol.

« Pour la peintre Fatma Shanan, le tapis d’ornement tissé à la main, un ameublement courant dans les foyers druzes, est un symbole de famille, de tradition et de communauté.

« Ces tapis répondent à leurs propres règles, ils possèdent leur esthétique et leur passé à eux », explique Shanan dans un entretien récent organisé au musée. « Le tapis a toujours été indissociable de l’expérience du foyer et de la famille et il est traité avec une sorte de respect disproportionné. On ne peut pas marcher dessus, il ne doit pas être souillé. Les femmes s’en occupent obsessivement : : il faut le nettoyer, le secouer, le brosser ». (1)

D’autres tapis à venir …

D’autres thématiques ici :

https://perezartsplastiques.com/les-notions-dans-les-arts-plastiques/

Les constituants plastiques : définitions

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Tout comme les mots et leurs sonorités pour l’écriture, les sons et leur intensité, leur hauteur pour la musique, les arts plastiques prennent appui sur un langage spécifique.

Dans les programmes, ce langage est défini par des éléments précis, étroitement liés aux domaines de pratique : forme, espace, lumière, couleur, matière, corps, support, outil, temps.

La forme :

Ensemble de traits caractéristiques qui permettent à une réalité concrète ou abstraite d’être reconnue Qualité d’un objet, résultant de son organisation interne, de sa structure, concrétisée par les lignes et les surfaces qui le délimitent, susceptible d’être appréhendée par la vue et le toucher, et permettant de le distinguer des autres objets indépendamment de sa nature et de sa couleur.

La forme peut être celle de l’objet artistique : peinture, sculpture, architecture. Mais elle peut être aussi celle de l’objet représenté.

Dans ce cas, il s’agit de rendre l’élève attentif à l’écart lié à toute représentation.

• forme et fonction : un objet peut avoir une forme différente et conserver sa fonction.

• forme et matériau : un matériau solide conservera la forme qu’on lui a donnée, un matériau souple pourra se plier à de nombreuses formes, ou même imposer sa forme

• forme ouverte et forme fermée : il s’agit ici des liens entre la forme et l’espace dans lequel elle se déploie.

Espace :

Milieu idéal indéfini, dans lequel se situe l’ensemble de nos perceptions et qui contient tous les objets existants ou concevables

L’espace est celui dans lequel l’œuvre s’inscrit matériellement.

L’espace est celui de l’artiste qui crée l’œuvre.

 

L’espace est celui du spectateur.

L’espace est enfin celui de l’œuvre.

Lumière :

Énergie émanant d’un corps agissant sur la rétine de manière à rendre les choses visibles.

La lumière joue un rôle essentiel dans la perception de l’œuvre

La lumière est celle présente dans l’œuvre.

La lumière peut être le matériau ou l’objet de certaines œuvres

Couleur :

Qualité de la lumière que renvoie un objet et qui permet à l’œil de le distinguer des autres objets, indépendamment de sa nature et de sa forme :

il y a un nombre infini de couleurs

La couleur, lorsqu’elle est liée à la figuration, peut s’éloigner du strict rôle d’identification.

La couleur peut prendre une importance particulière lorsqu’elle est liée à de grandes surfaces ou travaillée dans sa matérialité.

Matière :

Substance dont sont faits les corps perçus par les sens et dont les caractéristiques fondamentales sont l’étendue et la masse

L’œuvre est matérielle : elle est faite de matière

Les matériaux se sont ouverts à la diversité au cours du XXe siècle

On amènera l’élève à prêter attention aux changements de statut et à se défaire des représentations ou idées reçues : une image peut devenir matière, un objet peut devenir matériau.

Geste/corps :

corps : Ensemble des parties matérielles

Le geste est entendu comme prolongement de l’action de l’auteur, en cela, il engage également le corps.

Le corps peut également laisser des traces, ainsi que l’outil prolongeant la main.

L’enseignant accompagnera l’élève dans le « désir d’agir sur le support, de laisser trace1″. 

il amènera à varier les gestes : frotter, lancer, tourner, bloquer, appuyer, secouer, tracer, effleurer, pousser, écraser, etc.

Le corps est également celui représenté dans l’œuvre.

Support :

Fait de supporter une chose matérielle. Élément matériel susceptible de recevoir une œuvre graphique ou picturale.

Pour prêter attention au support, l’enseignant en variera :

• les formes :

• les matières :

• les formats :

• la position :

Outils :

Objet fabriqué, utilisé manuellement, doté d’une forme et de propriétés physiques adaptées à un procès de production déterminé et permettant de transformer l’objet de travail selon un but fixé. 

Les outils sont ceux du quotidien de l’élève ou ceux de l’artiste.

Ils peuvent être tout faits ou inventés

Ils peuvent être numériques

Temps :

 Milieu indéfini et homogène dans lequel se situent les êtres et les choses et qui est caractérisé par sa double nature, à la fois continuité et succession.Durée indéterminée et continue.

Dans les programmes de cycles 2 et 3, le temps est étroitement lié à la narration. La narration est l’acte de langage par lequel on raconte quelque chose. Les éléments du langage des
arts plastiques permettent ainsi de raconter de manière visuelle.

Dans le cas d’une image fixe, le spectateur (re)construit mentalement le récit

Le temps est également celui de la création de l’œuvre, pouvant être rendu lisible par l’artiste.

Le temps est celui de la contemplation de l’œuvre par le spectateur.


Matière noire, cycle 4

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Il me vient cette petite idée …

La relation du spectateur à l’oeuvre est au programme du Cycle 4. Cette idée conviendrait bien à cette fin de cycle.

L’expérience sensible de l’espace de l’oeuvre.

On pourrait imaginer un dispositif qui partirait des techniques traditionnelles pour s’achever avec le numérique …

Demande n°1 :

chercher des solutions différentes pour immerger un point blanc dans du noir. (taches, touches, relief, composition, épaisseur, matière, etc)

Demande n°2 :

Boîte à chaussures. Concevoir un espace où le spectateur sera immergé dans de la matière noire.

Demande n°3 :

Dans la classe avec des sacs poubelles noirs et divers matériaux noirs : installer les éléments dans l’optique d’immerger le spectateur.

Demande n°4 :

La communication autour de cet évènement :

-Réaliser plusieurs photos de l’installation et concevoir de plusieurs façons un flyer d’invitation à cette exposition.

-Monter un blog/site pour présenter cet évènement.

Références artistiques :

Jesus Rafael Soto, pénétrables

« Yayoi Kusama: Infinity Theory » (2015) at Garage Museum of Contemporary Art.  »

Chiharu Shiota Une longue journée, 2015.

Claude Lévêque, Le Grand Sommeil, MAC/VAL, 2006

De plus anciens :

Cathédrale gothique, Intérieur de la Sainte Chapelle sur l’île de la Cité à Paris. Édifiée par Saint Louis pour abriter les reliques de la Passion du Christ.

Claude Monet Nymphéas,

Kurt Schwitters, Merzbau

 

L’intelligence sensible en arts plastiques

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La sensibilité est au coeur des programmes d’arts plastiques. On lit dans les documents d’accompagnement des programmes ce titre : « Une éducation de la sensibilité par la sensibilité ». On peut légitimement se poser la question de cette sensibilité à l’oeuvre dans les apprentissages. Cette sensibilité ne doit pas être confondue avec la sensiblerie.

« Prendre en compte la sensibilité des sujets à qui nous nous adressons, en tant qu’intervenants dans nos pratiques de formation et de recherche, suffit-il donc pour nous assurer de leur émancipation ? Ne faut-il pas aussi savoir les former eux-mêmes à l’écoute et à la prise en compte de leur propre sensibilité, puisque cette dernière constitue, pour la personne qui sait s’y référer, le lieu de processus à la fois singuliers et universels permettant d’aborder des questions existentielles essentielles, de continuer à grandir en conscience tout au long de sa vie, de ne pas s’arrêter de ‘devenir’ ? »(1)

Jean Dubuffet, Le jardin d’hiver

La sensibilité connaît plusieurs acceptions :

  1. Propriété (d’un être vivant, d’un organe) de réagir d’une façon adéquate aux modifications du milieu.
    La sensibilité de la rétine. (excitabilité)
    2.
    Propriété de l’être humain sensible (traditionnellement distinguée de l’intelligence et de la volonté).
    Une vive sensibilité. (affectivité, coeur)
    Mais c’est la définition philosophique qui paraît être la plus précise :
    La sensibilité : [En parlant d’une pers.] Faculté de ressentir profondément des impressions, d’éprouver des sentiments, de vivre une vie affective intense.
    [En parlant d’un artiste] Faculté d’éprouver des sentiments et aptitude à les traduire, à les exprimer dans une création artistique.
    La sensibilité donc renvoie aux émotions et sentiments ressentis. Mais quelle est la différence entre émotions et sentiments ?

Une émotion : État affectif, plaisir ou douleur, nettement prononcé.

Un sentiment : Le sentiment est la composante de l’émotion qui implique les fonctions cognitives de l’organisme, la manière d’apprécier.

Si les émotions sont une pure réaction physiologique, les sentiments, eux, sont une construction mentale. Il s’agit d’un état affectif d’ordre psychologique, même si un sentiment peut être le prolongement d’une émotion (par exemple : l’angoisse par rapport à la peur, la déception par rapport à la tristesse…).

« La dimension du Sensible renvoie aux phénomènes et processus qui adviennent à la conscience d’un sujet quand celui-ci se met en lien avec son monde intérieur via un ressenti intime et profond de son corps. »(4)

Le rôle de l’enseignant consisterait donc à partir des émotions, de les verbaliser, de les conscientiser afin qu’elles se structurent en sentiments chez l’élève mais uniquement dans le but de les amener à mieux ressentir le monde par le biais de la pratique plastique et des oeuvres d’art.

Il ne s’agit pas de faire vivre des émotions, de les provoquer chez les élèves mais de partir de leur vécu sensible pour le changer en savoirs.

Ce n’est pas un entraînement à éprouver des émotions mais la reconnaissance de l’intelligence sensible de l’élève.

« « L’enfant ne peut connaître un épanouissement équilibré que si son intelligence rationnelle et son intelligence sensible sont développées en harmonie et en complémentarité. Il faut que l’enseignement prenne en compte chaque enfant dans son intégralité. Une rationalité excessive a pour effet de cantonner l’éducation artistique à la marge du système. Or, l’éveil de la sensibilité est la condition de la maîtrise de la langue. Elle est un sésame pour les autres formes d’intelligence. L’éducation artistique et culturelle développe une pensée mobile et souple pour faire face de manière inventive à des situations inédites. L’art est une discipline d’appropriation des savoirs qui fait appel à l’affectif, à l’intelligence sensible, à l’émotion : l’apprentissage modifie l’écoute, le regard, le rapport à soi et aux autres, il donne confiance en soi. Pratiquer une activité artistique est un antidote à l’ennui et une source de motivation. L’éducation artistique apporte aux enfants une sensibilité capable de structurer leur corps, d’élever leur esprit, d’aiguiser leur sens critique, et de développer la compréhension de l’autre. Par le chant choral, le jeu théâtral, la danse, l’enfant cerne son identité, affirme sa personnalité, rencontre les autres sur des bases créatives et constructives.».(2)

Qu’est-ce que l’intelligence rationnelle ? Sensible ?

L’intelligence rationnelle : qui est mue par la raison. Qui suit des sources internes, logiques ; qui est guidée par l’intellect (en opposition avec l’expérience ou l’émotion) (ex. analyse rationnelle).

L’intelligence sensible : Capable de sentiment, apte à ressentir profondément les impressions et à les traduire, les exprimer à en tirer des connaissances. Capable de sensation et de perception.

Christian Schloe

L’intelligence sensible, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne consiste pas seulement à éprouver des émotions dans l’absolu et à les dire, mais à sentir le monde (les choses, les êtres, les objets), de les percevoir de manière sensible par le corps et de manière active et réfléchissante. C’est en donnant les clés pour accéder à l’art par la pratique et les mises en commun que les élèves s’exprimeront par le biais de leur intelligence sensible.

« Dans ce contexte, les enseignements et l’éducation artistiques entretiennent un rapport spécifique au savoir, qui se développe à partir d’un agir en situation de production et de perception. Par la manière dont ils se déploient dans ce contexte particulier de manipulation et de confrontation avec des « objets » artistiques et culturels, ils tirent leur originalité des modalités pédagogiques auxquelles ils ont recours et que l’on désignera comme pédagogie du sensible. »(2)

Une émotion ne vient pas ex-nihilo. La pédagogie du sensible doit être une construction en arts plastiques. L’enseignant n’est pas un thérapeute chargé de faire revivre des émotions positives ou négatives. Il est en revanche celui qui permettra aux élèves de mieux cerner ce qui les meut et émeuvent par le biais des mises en commun et des échanges avec les oeuvres d’art.

La pédagogie du sensible doit se faire en mots et en actes.

Une question demeure importante : doit-on évaluer la sensibilité des élèves, leur aptitude à s’émouvoir ou alors est-ce autre chose que nous visons ?

Il n’est pas question de classer les élèves en hypersensibles ou en apathiques ! On ne note pas la personne ni ses facultés à s’émouvoir. D’ailleurs, ce sont les compétences qui sont évaluées.

Le triomphe de la Justice – Durameau, 1767

En revanche, il est possible de mesurer les progrès des élèves dans leur manière de voir et de traduire le monde. Plus les élèves découvriront des moyens nouveaux pour s’exprimer, plus ils pourront se représenter le monde et plus ils sortiront d’une vision égocentrée nécessaire à dépasser pour devenir un adulte libre et autonome qui connaît sa place dans le monde. « Les pratiques artistiques dans lesquelles l’élève s’implique à l’école le conduisent en effet à éprouver de nouvelles sensations, à recevoir et percevoir autrement, à être attentif au monde et donc à s’approcher soi-même. » « Proposer à l’élève de multiples expériences sensibles, lui donner les occasions d’explorer, d’inventer de nouveaux gestes, de porter un autre regard sur les choses, c’est bien lui donner la possibilité d’appréhender le réel autrement ; c’est lui permettre tout à la fois de découvrir la spécificité de son propre regard et de son action et d’enrichir sa relation à l’environnement ; c’est, par la pratique de langages artistiques, exercer la fonction symbolique, parallèlement au langage verbal. En évoquant le monde par des symboles et des signes, l’élève saisit le réel autrement que dans l’immédiateté, il devient capable de (se) représenter, d’anticiper, de planifier, de s’organiser. Il nourrit son image mentale des choses et du monde en enrichissant son imaginaire. ».(2)

Quand on lit les stades du développement du dessin chez l’enfant par Lucquet, on comprend que dès son plus jeune âge, l’enfant est pétri par sa volonté de saisir le monde, de le représenter, par une volonté de réalisme. Et faute de technique, il abandonne le dessin vers l’adolescence en se tournant vers l’écrit. Le cours d’arts plastiques et la pédagogie du sensible vont permettre à l’enfant de s’exprimer autrement et pas seulement par la voie du réalisme illusionniste. Il existe d’autres formes d’expression aussi légitimes et expressives que la voie de l’imitation.

« En effet, dans le cadre de ses expériences artistiques, le plaisir de faire et d’explorer de l’élève se conforte dans le désir de laisser une trace, de pouvoir exprimer ses émotions et de se sentir vivant. L’activité génère alors des émotions et des moments de partage avec les autres. Elle suscite aussi chez l’enfant le plaisir et le désir d’apprendre, plus encore l’envie de dire et d’exprimer le monde. Le plaisir de communiquer par d’autres biais est amplifié par la découverte de nouveaux modes de communication. En cherchant à échanger avec l’autre et à s’ouvrir à lui, l’élève développe son potentiel d’invention. « (2) Il est clair que ces émotions dont il est question éveillant à la sensibilité naissent du faire et dans l’action. L’élève prendra du plaisir ou ressentira des moments d’impuissance. Et c’est bien là que le statut de l’erreur prend sens dans nos cours. Ce sentiment d’impuissance grâce à l’intervention des pairs et du professeur se changera en faculté de créer. Comment ? En apprenant qu’il n’y a pas de solution unique au problème ouvert posé.

« En ce sens, une autre compétence essentielle est développée par les enseignements et l’éducation artistiques, l’exercice de la pensée divergente, condition de la créativité, de la liberté de pensée et d’agir, de l’exercice du jugement critique et de l’ouverture d’esprit. Plus intuitive, induisant la capacité à chercher, à s’étonner, elle intègre l’errance, la possibilité de prendre des chemins de traverse ou de commettre des erreurs, compétences et attitudes inhérentes à tout processus de construction de projet, comme de construction du sujet. ».(2) La reconnaissance de l’errance et de l’erreur est fondamentale. L’intelligence sensible n’est pas linéaire : elle se poursuit et se développe selon des méandres liés au sujet de la personne. Fort de son expérience, par la rencontre avec les pairs et les oeuvres d’art, l’élève se forgera une culture personnelle basée sur la tolérance et l’acceptation de l’autre.

L’empathie :

Nathalie Bello, Empathie, 2013

« Ce travail ne peut se faire qu’à la condition d’une culture de l’empathie, parce que se mettre à la place de l’autre constitue une disposition émotionnelle majeure dans la construction de la relation aux autres. L’expérience artistique nourrit en effet l’empathie, celle-là même qui permet d’entrer dans l’être d’un autre et de partager ce qu’il ressent. ». (2)

Empathie : Capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent.

Il ne s’agit pas de s’assimiler à l’autre par l’éducation à l’empathie mais de permettre aux élèves de développer leur capacité à comprendre l’autre dans ce qu’il ressent.

Cette intelligence sensible ainsi aiguisée permettra aux élèves d’acquérir d’autres compétences liées aux savoirs-être et qui ne seront pas sans conséquences dans l’intelligence rationnelle.

« Il apprend l’ouverture d’esprit et la tolérance en respectant les choix et les modalités d’expression envisagés par les uns et les autres. Il cherche à faire passer un message et s’enrichit. Il renouvelle ses savoir-faire et plus encore, construit sa manière d’être là, développe une pensée personnelle et progresse dans le champ de la pensée rationnelle. »(2)

L’intelligence sensible est donc reconnue comme ayant un impact dans l’intelligence rationnelle. En effet, le mal-être peut être un frein dans celle-ci. Viser l’épanouissement des élèves, dans le sens de l’accroissement des facultés de leur sujet dans le domaine des savoirs-être, aura des incidences dans le cheminement de leur raison. C’est bien là la grande nouveauté de ces programmes : accorder un statut particulier à cette intelligence sensible.

Cette intrication du rationnel et du sensible est nouvelle dans les programmes. Ce métissage de l’une dans l’autre permet de préciser notre rôle auprès des élèves et de le rendre plus humain. N’est-ce pas permettre la manifestation en acte de la pensée complexe ?

« Quand je parle de complexité, je me réfère au sens latin élémentaire du mot « complexus », « ce qui est tissé ensemble ». Les constituants sont différents, mais il faut voir comme dans une tapisserie la figure d’ensemble. Le vrai problème (de réforme de pensée) c’est que nous avons trop bien appris à séparer. Il vaut mieux apprendre à relier. Relier, c’est-à-dire pas seulement établir bout à bout une connexion, mais établir une connexion qui se fasse en boucle. Du reste, dans le mot relier, il y a le « re », c’est le retour de la boucle sur elle-même. Or la boucle est autoproductive. À l’origine de la vie, il s’est créé une sorte de boucle, une sorte de machinerie naturelle qui revient sur elle-même et qui produit des éléments toujours plus divers qui vont créer un être complexe qui sera vivant. Le monde lui-même s’est autoproduit de façon très mystérieuse. La connaissance doit avoir aujourd’hui des instruments, des concepts fondamentaux qui permettront de relier. » Edgar Morin.

Le tissage de l’intelligence rationnelle avec l’intelligence sensible permet aux élèves d’apprendre en re/connaissant les émotions et sensations qui traversent leur corps tout au long de leurs apprentissages.

« Autrui se donne à moi dans chacun de ses détails, comme l’artiste-peintre que l’on reconnaît dans chaque coup de pinceau qu’il assène à la toile, ou comme lorsque nous lisons un texte anonyme et que nous pouvons nous exclamer après la lecture de quelques mots « ça, c’est du Proust ! ».(…) »C’est justement parce que l’autre se donne à ma conscience perceptive dans les moindres détails que je peux l’identifier à moi-même. (…) L’empathie est le remède universel à ce doute, fondatrice d’une égalité et d’une fraternité nécessaire et naturelle des hommes au sein de la communauté. » (4)Jonathan Daudey

Ainsi nous comprenons bien que l’expression des émotions en arts plastiques ne se traduit pas exclusivement par la représentation de celles-ci, de la joie ou de la colère par exemple. C’est bien à chaque cours, à chaque classe, pour chaque élève que se jouent les émotions « plastiques » avec la pratique mais aussi la rencontre avec les oeuvres d’arts et les propositions des pairs. Il serait dommage de réduire cette entrée à cette seule effectuation. Les émotions en arts plastiques ne se commandent pas sur le champ et à l’unisson : elles s’éprouvent différemment, se manifestent personnellement, se vérifient par le partage, s’analysent dans l’échange, se commentent tout au long de n ‘importe quel cours tout au long du dispositif de manière singulière et authentique. On peut très bien rencontrer le cas d’élèves qui ressentiront une vive colère en exprimant la joie … s’ils n’y arrivent pas …. ou qui éprouveront un réel plaisir à exprimer la tristesse car ce sentiment les inspire …

Bibliographie

(1)-http://danis-bois.fr/?p=1349

(2)-Plan pour les arts et la culture à l’école, CNDP, 2001, p. 7.

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Arts_plastiques_et_education_musicale/43/1/2_RA_C2_C3_EEA-_education-sensibilite_570431.pdf

https://www.ac-paris.fr/serail/upload/docs/application/pdf/2014-06/la_sensibilite_limaginationla_creation.pdf

(3)-http://synestheorie.fr/2017/02/06/pensee-sensible-these-aumonier/#.WpPk3hPFInM

(4)https://unphilosophe.com/2016/12/05/philosophie-de-lempathie-contre-heidegger-sartre-et-merleau-ponty/

L’escalier dans l’art

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Un petit article sur l’escalier dans l’art.

Léonard de Vinci a dessiné l’escalier du Château de Chambord qui a la particularité d’être à deux révolutions: ceux qui montent ne croisent pas ceux qui descendent.

PENTAX Image

Etude de Leonardo da Vinci pour un escalier à quatre volées.

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Madonna alla Scala, vers 1491, par Michel-Ange (1475-1564)
Casa Buonarroti, Florence.

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Piranese grave en 1745 les escaliers d’une prison imaginaire. L’image est très graphique. Le monde est sombre et clos, on peut voir des barreaux, des voûtes monumentales, des passerelles, des gibets, des escaliers vides, des roues gigantesques. Cet espace peu amène peut faire songer à la torture.

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Escher représente des escaliers dans une perspective impossible. On peut se demander si Escher n’a pas été influencé par les gravures de PIranese.

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Marcel Duchamp, peint Nu descendant un escalier. On voit le mouvement décomposé d’un homme descendant un escalier.

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Salvador Dali peint son Nu montant un escalier

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Fernand Léger, Escalier, 1914

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Picasso dans Les Ménines compose son tableau autour d’un escalier central. Les tableaux sont placés comme des marches d’un escalier en colimaçon.

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Robert Doisneau,

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Cartier Bresson

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Brassai, chien dans l’escalier

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Un escalier recouvert de crochet

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Shannon Bool Pub Stair Carpet, 2010 Laine 79 x 385 cm Vue de l’installation Avec l’aimable autorisation de la Galerie Kadel Willborn Photo : Tobias Hübel

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Anish Kapoor,

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Balint Alovits, photographe d’escaliers, artiste hongrois

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L’escalier dans le street art

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Le «Vessel» est un assemblage spectaculaire de 150 escaliers extérieurs grimpant en paliers jusqu’à une hauteur de 15 étages.

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Escaliers au design intéressant:

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Attention, ne tombez pas dans l’escalier !

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L’erreur en arts plastiques

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Image ci-dessus: "Les Riches Fruits de l'Erreur" de Jean Dubuffet, 1963 

L'erreur ou je préférerai dire l'"errance" en arts plastiques est souvent mal vécue par les élèves. Parfois ils vont même jusqu'à détruire leur production. Cette erreur bien souvent est liée au fait que l'élève ne parvient pas à mettre en forme son idée. Les situations d'apprentissage en arts plastiques fonctionnant sous forme de problème ouvert doit permettre aux enseignants d'accompagner les élèves à tirer parti de leurs doutes. Maiscomment faire pour faire changer d'avis de ces élèves sur leurs errances ?

Inviter à l'exploration :

L'enseignant propose des problèmes aux élèves qui devront mettre en oeuvre leurs connaissances et compétences pour y répondre. Bien souvent ce sont les compétences graphiques qui ne sont pas au goût de l'élève. En effet, jusqu'au cycle 4, les élèves sont pétris par un souci de réalisme. Par exemple la demande suivante : "représenter de plusieurs façons une feuille" est une question ouverte posée aux élèves. Tout le matériel est mis à disposition des élèves : peinture, pastels, papier kraft, pâte à modeler, matériaux de récupération.

Questionnement de la situation en cycle 3 :

La question de la représentation d'un objet ou d'une personne est vaste. Tous les éléments plastiques participent à cette représentation.

"Les effets du geste et de l'instrument et leur impact dans la représentation plastique. La manifestation du support dans la représentation. Le statut de l'écart également intervient dans ce dispositif". Les élèves devront comprendre les incidences de leurs choix dans les productions.

Dès le début de la pratique, l’enseignant s’assure de l’engagement des élèves dans la recherche plastique : il n'y a pas de perte de temps dans les explications diverses mais bien l'accompagnement des élèves à entrer le plus rapidement dans le travail.

La mise en commun permet aux élèves de comprendre l'expressivité de l'écart.

Mais lors de cette situation (ce sont les étudiants de l'ESPE), un étudiant qui ne savait pas dessiner était complètement bloqué. J'ai discuté avec lui sur d'autres sujets (ses centres d'intérêt) et cela a débloqué la situation. Cela lui a permis de rendre une feuille très conceptuelle et très riche.

Puis, continuant à relater son expérience, cet étudiant passionné de botanique a réalisé avec les noms des botanistes de La Réunion le contour de la feuille.

On voit bien dans ce cas précis que partir sur le vécu de l'élève peut dénouer bien des situations. Par la suite, on peut lui demander de réaliser sa fameuse feuille en matériaux résistants.

Démarches d'élèves Remédiation
L’élève ne prend pas en
compte la proposition de
travail donnée à la classe.
Il s’agit de prêter attention à l’ensemble du dispositif
(consignes, matériel, outils, etc.)
L’élève attend que les autres élèves agissent ; il
demande à l’enseignant la validation de chaque action.
Il attend la bonne réponse, n’ayant pas compris l’attente
qui invite à rechercher pour apprendre.
L’enseignant rassure, encourage. Il invite l’élève à reformuler
la proposition de travail. De manière générale, il
veille à varier les dispositifs pour habituer les élèves à
s’emparer de la diversité des propositions.
L’élève commence à prévoir
son projet sur un carnet de
recherche, se projetant dans
la réalisation. La situation se
rencontre davantage en fin de
cycle 3.
L’enseignant peut encourager cette démarche en
soulignant la nécessité d’expérimenter les outils en
conservant la trace. Il s’agit d’éviter une projection trop
éloignée de la mise en œuvre. L’enseignant encourage
ainsi l’élève à réajuster son projet en fonction des difficultés
rencontrées ou effets observés.
L’élève s’engage dans une
production apparemment
non conforme à la demande
initiale
L’enseignant accompagne l’élève dans l’observation des
effets produits par son action, fait expliciter les choix
engagés et permet ainsi une ouverture à la diversité des
démarches.

"Ainsi, pour encourager l’exploration dans ce premier temps de recherche, l’enseignant :

• définit un cadre : matériaux et outils aptes à créer l’appétence, temps de recherche défini ;

• varie les approches en début de séquence afin que l’élève s’ouvre à la diversité ;

• engage rapidement les élèves dans l’effectuation, la réalisation ;

• rassure, encourage à essayer, de manière individuelle ;

• accueille avec bienveillance les essais, encourage à poursuivre la recherche ;

• met en œuvre les conditions d’écoute permettant de partager ces recherches" Eduscol (1)
Eduscol statut erreur

Les élèves deviennent plus confiants et finissent par accepter leur errance et de la mettre à profit.

Les essais comme fondements des apprentissages :

Il ne s'agit pas de conduire les élèves à produire des travaux aboutis mais de les amener à explorer le champ des possibles. Voici quelques conseils pouvant être donnés aux élèves.





"Cet accompagnement se fait en restant attentif au projet de l’élève. L’échange oral est nécessaire pour prendre en compte les choix que fait l’élève et ne pas imposer une vision qui serait celle de l’enseignant. Ce dernier veille à être « également attentif aux inventions des élèves qui peuvent être inattendues, au sens où elles ne relèvent pas d’un conditionnement pédagogique, mais d’intentions rendues possibles par la pédagogie. » Eduscol

La sérendipité : tirer parti de l'imprévu

Il est important de faire prendre conscience aux élèves de l'expressivité de l'inattendu comme cela a été le cas pour le support ajouré. "Il arrive toutefois que l’élève pense avoir commis une erreur : soit parce qu’il commet une maladresse ou fait une tâche qui perturbe son projet, soit encore parce que l’effet observé ne correspond pas à l’effet projeté ou imaginé."Eduscol. L'errance ainsi est source de création pour les élèves. Le dispositif d'enseignement avec les problèmes ouverts permettent de modifier la perception que les ont de leurs propres productions.

"Ainsi, l’élève apprend progressivement que l’erreur est propice à construire ses apprentissages. Plus encore, en arts plastiques, il découvre qu’il peut tirer parti de ce qu’il pensait être une difficulté insurmontable pour faire évoluer son projet. Il apprend également que, dans une démarche exploratoire, il y a lieu de multiplier les essais, de les observer pour découvrir l’ensemble des possibles. Il gagne ainsi en autonomie et en réflexion. " Eduscol.

On peut également relater l'anecdote de Léonard de Vinci qui n'arrivait pas à représenter l'écume des naseaux d'un cheval et qui a jeté de colère une éponge. Puis, observant le résultat : il fut entièrement satisfait.

(1) http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Arts_plastiques_et_education_musicale/24/0/RA16_C2_C3_AP_erreur_en_AP_743240.pdf

Définitions

Erreur : 

  1. Acte de l'esprit qui tient pour vrai ce qui est faux et inversement.
    Erreur des sens.
     
    2.
    État d'une personne qui se trompe.
    Être, tomber dans l'erreur.
     
     
    « Sérendipité » ne figure même pas dans les dictionnaires français. Issu de serendipity, il signifie « don de faire des trouvailles ». Le terme, forgé par le collectionneur Horace Walpole en 1754, faisait partie du jargon des bibliomanes anglais.
    La sérendipité est le fait de réaliser une découverte scientifique ou une invention technique de façon inattendue à la suite d'un concours de circonstances fortuit et très souvent dans le cadre d'une recherche concernant un autre sujet. La sérendipité est le fait de « trouver autre chose que ce que l'on cherchait »

L’assemblage d’un plastique et d’un journal, cycle 4

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Entrées des programmes

La transformation de la matière

Les qualités physiques des matériaux

Questionnement sur la présence matérielle de l'œuvre dans l'espace, la présentation de l'œuvre

L'intérêt de cette séquence est de faire travailler les élèves en grand format afin de créer une nouvelle perception de l'espace. Avec peu de matériel, leurs installations seront spectaculaires.

Objectifs

objectif 1 :
Comment trouver différentes solutions plastiques pour réaliser un assemblage ?
-
Mettre l’élève en situation d’expérimenter des solutions plastiques pour donner à voir un assemblage
 
objectif 2:
Trouver des solutions plastiques pour installer l'assemblage dans le collège
.
Mettre l’élève en situation d’expérimenter des solutions plastiques pour donner à voir l'assemblage exposé de façon spectaculaire
 
objectif 3 :
Mettre l’élève en situation de réinvestir des
solutions plastiques pour mettre en œuvre
une installation plastique

1ère phase d'expérimentation exploration

Matériel demandé : papier journal, sac poubelle noir.

Demande exploratoire : trouver différentes solutions plastiques pour assembler un morceau de papier journal et un sac poubelle. noir.

Durée : 20 minutes

Mise en commun : 

Quelles sont les solutions plastiques pour faire votre assemblage ?
Listez les propositions plastiques trouvées.

Références artistiques

Dorota Buczkowska, Cerveau

Le Château d'Edimbourg, sac poubelle,  Takahiro Iwasaki

Ou les oeuvres de Kikid avec des sacs poubelle noirs:

 

Deuxième phase exploratoire

Demande : rendez votre assemblage plus spectaculaire.

En combinant les solutions plastiques trouvées précédemment, trouvez de nouvelles solutions pour faire de votre assemblage un volume spectaculaire.
 
Points observables : repérer les capacités des  élèves à entrer dans une démarche exploratoire.
Observer la maîtrise technique pour réaliser un assemblage spectaculaire et à réinvestir les trouvailles.
 
Mise en commun : en quoi l'assemblage est-il devenu spectaculaire ?
 
 
 

Références artistiques

Références artistiques :

Claire Morgan, 

Kurt Schwitters, Merzbau

 

Réinvestissement

Réinvestissement : groupe de 4

«
En utilisant les solutions plastiques trouvées au cours des phases d’expérimentation, donnez à voir un assemblage qui occupera un maximum d'espace. 35 minutes 
 
Points observables :
 
Capacité de l’élève à travailler en équipe.
 
Repérer la capacité des élèves à recombiner des solutions dans une pratique plastique.
 
Repérer la
capacité des élèves à combiner les techniques
 
`Mise en commun des productions :
 
Quelle relation entretien l'assemblage avec le collège ?
Quelles-sont les qualités visuelles de ces nouvelles productions ?
Quels effets produisent-elles ?
 

Références artistiques :

Sacs en Plastique par Pascale Marthine Tayou à Rome

Ninety Six est une installation spécifique au site créée par Nils Völker pour l'exposition Höhenrausch au OÖ Kulturquartier à Linz en Autriche. Il comprend 96 plastiques disposés dans une matrice. Les sacs en plastique peuvent être individuellement gonflés et dégonflés selon différents rythmes qui créent des animations ondulantes dans le mur.


 

 

Prévoir de demander aux élèves de venir avec un rouleau de sacs poubelle noir de 30 à 50 litres et avec plusieurs journaux.

Prévoir, scotch, ciseaux, ficelles, cordes, liens divers.

Les élèves pourront utiliser tout l'espace du collège.

Installation dans le collège

Demande : installez dans le collège votre assemblage spectaculaire de telle sorte qu'il joue avec l'architecture.

Références artistiques

Kawamata, château de Versailles

Chiharu Shiota,

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