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Le point de vue dans l’art

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Il existe une quantité innombrable de points de vue dans l’art. De face, de profil, de dessous ou par dessus, les oeuvres d’art parfois nous révèlent des points de vue inédits. C’est de ceux-ci qu’il sera question dans cet article. Des oeuvres déroutantes, étranges, terribles et parfois sublimes où le spectateur devient actif et où l’artiste joue avec l’effet recherché. Le choix des oeuvres présentées a été guidé par leur singularité.

« L’expression « point de vue » reçoit, dans l’usage courant, un sens très général et abstrait, synonyme d’« opinion particulière ». Or son sens premier, dont les bons écrivains tiennent toujours compte, se réfère à une expérience fondamentale. Selon la place qu’occupe l’œil d’un observateur devant un objet, se dessine une image particulière de cet objet. Est‑ce donc la place de l’œil qui constitue le point de vue ? Avant de répondre, il faut rappeler que l’expression appartient d’abord au vocabulaire technique de la perspective : elle suppose l’existence, non seulement d’un observateur et d’un objet, mais encore celle d’un tableau sur lequel l’objet est représenté.  » (1)

« Les premières traces d’une idée de perspective datent du début du Magdalénien, soit 15 000 ans avant Jésus Christ. En fait, c’est surtout une idée de profondeur que le peintre recrée en étageant sa composition ou en rapetissant les objets éloignés, ou encore en utilisant les ombres et les lumières. « (2). Le point de vue est de profil.

C’est dans les fresques Egyptiennes que l’on rencontre une confrontation de points de vue double dans la représentation d’un jardin. Celui-ci est montré d’un point de vue aérien tandis que la végétation est représentée de face.

Peinture murale, 64 × 72 cm, British Museum, Londres.

La perspective était bien connue des Grecs qui s’en servaient dans l’architecture. Les colonnes des temples étaient plus larges à la base et plus fine en hauteur pour accentuer l’effet le dynamisme de leur bâtiment. Le spectateur est invité à lever les yeux au ciel et à observer le temple en contre-plongée.

L’Héphaïstéion d’Athènes, temple d’Héphaïstos et d’Athéna Ergané, l’un des temples grecs doriques les mieux conservés.

Dans l’art byzantin, l’art est hiératiquement frontal. L’image fait face au spectateur et aucune profondeur vient s’immiscer dans l’arrière-plan. Le fond d’or agit comme une barrière dans le visible mais réfléchissant : présence divine mise en scène.

Dans l’art du Moyen-âge, la perspective est abandonnée pour des vues frontales hiérarchisées en plans frontaux successifs. Le point de vue est frontal.

Manuscrit ancient, Bible de Maciejowski, moyen-âge central, Feuillet 10V, Joshua au XIIIème siècle

Toujours dans ce même manuscrit, un début de perspective est remarquable dans les bâtiments de l’arrière-plan. Les points de vues différents sont assemblés pour donner un effet de profusion.

Il faut attendre 1480 où Andrea Mantegna représente un Christ mort vu de dessous. Ses pieds blessés sont à la hauteur du visage afin d’attiser la compassion du spectateur. Ce nouveau point de vue est spectaculaire pour l’époque.

Hans Holbein en 1533 dans Les Ambassadeurs, réalise un tableau avec deux points de vue qui se téléscopent : le point de vue frontal sur les deux hommes avec l’anamorphose d’un crâne à leurs pieds.

« Ainsi les tableaux vus de trop loin et de trop près. Et il n’y a qu’un point indivisible qui soit le véritable lieu. Les autres sont trop près, trop loin, trop haut ou trop bas. La perspective l’assigne dans l’art de la peinture […] (21‑55) » Blaise Pascal, qui plus loin dans ses pensées se demande qui dans la morale l’assignera.

Andrea Pozzo propose une perspective en contre-plongée extraordinaire. ANDREA POZZO, SAINT IGNACE EN GLOIRE, 1691-1694, 36MX17M, ROME, EGLISE SANT’IGNAZIO. Le spectateur en levant les yeux participe activement à cette « élévation » sprirituelle.

En 1875, Caillebotte peint Les ponceurs de parquet avec une vue légèrement en plongée ce qui a pour effet de montrer une plus grande partie du sol.

Paris : Les Nymphéas de Claude Monet au Musée de l’Orangerie – Jardin des Tuileries – Ier | Paris la douce, expose un point de vue panoramique sur les nymphéas. Durant les années 1920, l’État français y a construit deux pièces ovales pour l’exposition permanente de ces huit peintures du bassin aux nénuphars par Monet. Ces huit compositions sont de même hauteur (2 m) mais de longueur variable (de 5,99 m à 17,00 m), réparties sur les murs. L’ensemble forme une surface d’environ 200 m2 qui en fait une des réalisations les plus monumentales du siècle. Monet a peint ces compositions pour qu’elles soient suspendues en cercle, comme si une journée ou les quatre saisons s’écoulaient devant les yeux du spectateur. (wiki). Le spectateur est littéralement plongé dans le coeur de l’oeuvre.

Le cubisme plus tardivement propose plusieurs points de vue sur un même plan. Violon et chandelier, huile sur toile, de Georges Braque en est un exemple

Dali expérimente des points de vue monumentaux sur des thèmes religieux traditionnellement représentés de manière frontale. Ascension du Christ 1958

Le Christ de Gala;, Dali

Duarte Vitoria propose un point de vue inédit sur son modèle :

Jusqu’ici, mise à part le tableau de Hans Holbein, le peintre choisissait le point de vue pour le spectateur. La relation du public à la toile se faisait de manière frontale. Avec l’anamorphose, dans l’art contemporain, c’est le regardeur qui doit parcourir l’espace environnant pour découvrir le bon point de vue de l’oeuvre peinte ou installée.

Voici un exemple avec Tom Murphy par Bernard Pras.

Georges Rousse en réalise des spectaculaires :

Felice Varini joue avec l’architecture des façades : La Villette

ou encore, à Paris

L’islande utilise l’anamorphose pour transformer ses passages piétons en 3D

le travail du street-artiste portugais Odeith n’est pas vraiment de la 3D, mais de l’anamorphose, procédé qui consiste en une déformation de l’image par un système optique. En utilisant les coins et angles des murs sur lesquels il peint, le Street-Art d’Odeith nous livre des oeuvres impressionnantes, qui semblent sortir littéralement du mur.

Wang Du reprend des photos de journaux dont il amplifie le point de vue dans des installations monumentales.

Rabih Mroué, ou le Liban vu par l’artiste, dans Double Shooting, met en scène une scène violente de tir où règnent plusieurs points de vue. Ce dernier permet de montrer le mouvement de ce tir sur le spectateur. Une installation composée de petits panneaux photographiques où un sniper met en joue le visiteur. Le point de vue coïncide avec celui du sniper.

La fragmentation du point de vue : l’installation de « Fourteen Less One » (2009/2013) de Michelangelo Pistoletto. « L’oeuvre réalisée in situ est constituée de 14 miroirs, délimités par un cadre épais, mesurant chacun 3 mètres sur 2 et brisés à coup de maillet à l’exception d’un d’entre eux, laissant un sol jonché de milliers d’éclats de verre. L’artiste joue ainsi avec le reflet d’une réalité fragmentée, erronée, à travers la représentation picturale du miroir brisé, délimité classiquement par l’imposant encadrement doré. » (3)

Robert Smithson en 1970 réalise Spiral Jetty et propose une intervention sur un site où l’oeuvre n’est visible dans son ensemble que d’un point de vue aérien.

On voit bien que ce petit point de vue, au départ enjoint à la perspective s’est libéré de son poste d’assignation dans le cadre du tableau pour devenir une quête spatiale, une question posée au regardeur qui, s’il n’est pas attentif, risque de passer à côté de lui et de ne rien voir et de se faire tirer dessus …

(1) https://journals.openedition.org/ccibp/587

(2) http://laperspective.canalblog.com/

(3) http://regardsdejanus.blog.lemonde.fr/2013/10/23/le-bling-bling-dans-lart-contemporain/

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Les constituants dans les arts plastiques


L’intime dans l’art

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“La poésie, c’est tout ce qu’il y a d’intime dans tout.”Victor Hugo. L’intime est cette partie de soi où de l’oeuvre qui ne se laisse pas dévoiler dès le premier regard sinon c’est ouvrir les portes de l’obscène. C’est cette zone du privé qui de temps à autre fait irruption dans le public. L’intime est la délicatesse du vivant face à l’autre, une caresse dans le visible, une promesse du dedans émergeant dans le dehors. Cette poésie du sensible anime bien des artistes dans cette pudeur du voir. “Les doutes, c’est ce que nous avons de plus intime.” écrivait Camus. On comprend bien ce doute plastique, on croit savoir et voir alors que peut-être nous ne savons rien et nous ne voyons rien. L’intime est le corollaire du questionnement. Mais quelle est la différence entre l’intime et l’intimité, quelles limites existe-t-il en érotisme, obscénité et l’intime ?

La Joconde de Léonard de Vinci nous interroge depuis bien longtemps. Sourit-elle vraiment ? Ce sourire s’adresse-t-il au spectateur ou à l’artiste exclusivement ? L’intime est ce qui baigne dans cette oeuvre magistrale où il est à la fois l’expression du proche dans le lointain et du lointain dans le proche.

L’intime est peut-être la condition pour l’oeuvre’ de résister dans le t’emps. Elle pousse à l’interprétation et aux avis divergents. Elle ne formate pas le spectateur dans une forme de pensée unique mais invite à l’ouverture.

L’intime n’est pas de l’ordre du voyeurisme comme le montre Marcel Duchamp dans Etants donnés : le spectateur est invité à regarder à travers un trou d’une fausse porte pour découvrir une scène macabre.

C’est une interprétation très contemporaine de la traditionnelle Suzanne au bain par exemple du Tintoret.

L’Odalisque  de James Pradier, XIXème, en est un bel exemple. Cette statue de cette femme presque entièrement nue est une métaphore absolue de l’intime. Elle se dérobe de tous les côtés à notre point de vue. (Voir article « Promenade au Musée de Lyon).

On ne peut la saisir totalement de face car elle pose dans une forme spiralée. Par cette posture, sa nudité échappe à notre regard.

Dans l’art contemporain, l’intime est profondément exploré par les artistes. Il s’insinue dans les expositions et questionne le regardeur de manière parfois inquiétante ou mélancolique.

Lucian Freud avec la puissance de ses touches et de ses pinceaux nous révèle l’intime de ses modèles.

Dans son autoportrait, la dualité dessin/peinture fait émerger l’intime de manière spectaculaire. La peinture agit comme un masque qui non pas cache le visage mais le révèle.

Francis Bacon dans les siens fragmente le visage en plusieurs parties. Ce n’est pas l’espace du dehors que cherche Francis Bacon mais bien cet espace, comme dirait Henri Michaux, du dedans.

Jacques Damez, La 25ème heure : l’autoportrait inaccessible, 1990
Vue de l’exposition Entre intime et autoportrait [Un temps dilaté], du 19 septembre au 15 novembre 2015

L’autoportrait est bien ce genre qui met en scène l’intime de manière évidente. L’artiste doit aller puiser cette partie cachée de lui-même pour faire pénétrer l’intime enfoui en lui dans sa représentation.

L’homme au turban rouge de Van Eyck connaît cette force dans son panneau. L’homme au Turban Rouge nous montre les moindres détails du visage de l’artiste avec une minutie extrême. Le rouge, couleur de la Passion du Christ amplifie la mélancolie de cet autoportrait.

De Francesco Furini, le spendide Saint Jean l’évangéliste, 1635-236. Le portrait est surpenant et tout est composé pour diriger notre regard vers la manche blanche et le fil contrastant avec le fond sombre. Le rouge a une qualité très profonde et tout dans cette peinture invite à la méditation. Une relation très intime se noue entre le visiteur et le peintre.

On voit bien ici que l’intime ne se limite pas à la nudité mais bien qu’il se niche dans une manière de paraître au public : peut-être est-ce cette « inquiétante étrangeté » ou cette « apparition d’un lointain si proche soit-il » définissant l’aura des oeuvres d’art selon Walter Benjamin.

L’intime est aussi ce Je-ne-sais-quoi ou ce Presque-rien définit par Jankelevitch. Il est insaisissable, fuyant, il esquive notre regard. Il est de l’ordre de la communion silencieuse entre l’artiste et le spectateur comme le montre Marina Abramovic dans sa performance :

Mais ici, il y a une mise en abîme de l’intime : un ancien compagnon vient s’asseoir devant elle. L’artiste perd pied et nous voyons ici non pas l’intime se dérouler entre eux mais bien une douce intimité s’installer en eux.

Une fois par jour, durant vingt-trois jours, Vito Acconci choisit au hasard une personne dans la rue pour la suivre jusqu’à ce qu’elle entre dans un lieu privé. Following Piece (1969) met en scène un intime volé au spectateur.

Pierrick Sorin nous fait entrer dans l’intimité de ses réveils matinaux. L’image est brute et non travaillée, comme pris sur le vif<.

Sophie Calle dans Prenez soin de vous, 2007, affiche un message au public plutôt familier.

Louise Bourgeois, Femme-maison, 2001

Nous voyons bien à travers ces exemples qu’il existe deux types d’intimes dans l’art d’hier à aujourd’hui : l’intrusion dans la vie privé de l’artiste témoignant de sa volonté de se rapprocher au plus près de son public et intime de l’oeuvre d’art qui s’affiche sans s’afficher.  Il n’est rien de si doux que l’intimité d’une grande âme qui s’ouvre à nous sans réserve ! 
Citation de Johann Wolfgang von Goethe ; Les souffrances du jeune Werther (1774)

“Tout mon travail repose sur l’approche intime d’un environnement. ”Guiseppe Penone. L’intime entre cet arbre et la main ne serait-il pas incarné par les marques déformées de la croissance de cet arbre, cette empreinte du temps laissée dans son écorce ?

Nicole Tran Ba Vang. sans titre 06, montre dans un photomontage une femme nue mais pas nue ôtant un corset cousu dans de la peau. L’intime ici frôle l’érotisme.

L’intrusion dans la vie privée de l’artiste le rend public : l’intime est de l’ordre de l’intimité. L’intime en son essence se manifeste dans le visible. Parfois trouble et discret, il nous faut du temps pour l’appréhender, L’intime serait-il l’émergence d’un non-dit dans le visible, l’émanation du flou dans l’oeuvre comme une sorte de frisson intangible dans le voir ?

Joel Meyerowitz, New York, 1963

Pour son installation, l’artiste japonaise Chiharu Shiota a récolté auprès de son public 400 chaussures individuelles accompagnées de notes personnelles, de souvenirs associés à ces chaussures. Elle part à la quête de l’intime du public. “Le sentiment d’appartenance est une conviction intime qui va de soi ; l’imposer à quelqu’un, c’est nier son aptitude à se définir librement.”Fatou Diome

L’artiste met en scène l’intime dans cette installation gigantesque. Il côtoie ici la notion de secret car les souvenirs pour la plupart ne sont pas accessibles.

L’intime serait-il l’expression d’un secret entre l’artiste et le regardeur sussuré à l’oreille ?

A bruit secret de Marcel Duchamp, 1916, cache dans son assemblage un petit objet qui se dérobe au regard du spectateur mais qui se manifeste de manière sonore.

Insaisissable et incertain, l’intime nous touche dans les oeuvres d’art. Mais pour que cela se produise, une juste distance est nécessaire pour le mettre en scène et afin de le faire vibrer. Trop près, il devient obscène, trop loin il se perd dans l’invisibilité. L’intime ne serait-il pas la manifestation d’un désir sublimement interdit dans l’art, sublime que partagent le temps de la rencontre l’artiste et le regardeur comme c’est le cas dans l’installation de Marina Abramovic ?

C’est bien ce qui se joue dans Extases  d’Ernest Pignon-Ernest où l’intimité des femmes est montrée dans leur état extatique et où l’installation plastique met en scène l’intime : la lumière, le mouvement du support, l’atmosphère amenant au recueillement.

La rencontre avec l’intime dans l’art invite à la méditation. Méditation sur soi et son paraître, sur son soi et son être, entre soi et le monde. C’est un miroir, un ineffable entre-deux, impalpable, pudique et secret qui reflète notre intériorité par l’intrusion délicate d’une altérité qui se mue en identité et où l’artiste et le spectateur communient ensemble. L’intime c’est l’esthétique sensible du « nous ».

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Les constituants dans les arts plastiques

L’oblique dans l’art

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L’horizontalité et la verticalité ont une longue histoire dans l’art: ce sont des symboles du pouvoir et de la stabilité. Mais qu’en est-il au sujet de l’oblique, du travers, du penché invitant au déséquilibre ? Existerait-il une esthétique de l’oblique dans l’art invitant au déviant, à l’accident, à la chute ? Dans Le Rerum de Natura, Lucrèce imagine la naissance du monde comme une pluie d’atomes tombant verticalement. L’un d’entre eux a dévié de sa course, percuté un autre et ainsi de suite jusqu’à la formation de la terre. La matière émanerait donc d’un accident né de l’oblique, du déviant de sa trajectoire verticale, d’une sorte de mouvement rebelle, incontrôlable. L’oblique interroge le regard, elle le questionne dans son rapport à l’équilibre et à la stabilité. Il y a des oeuvres obliques desquelles émanent à la fois la stabilité et la puissance. Il suffit de songer à la perspective euclidienne où l’oblique contribue à l’équilibre de la représentation spatiale. Mais également les pyramides égyptiennes où les plans obliques et symétriques évoquent le pouvoir en place et sa grande stabilité. L’oblique contiendrait donc en son sein un paradoxe paroxystique : entre stabilité et déséquilibre.

Les pyramides égyptiennes sont l’expression la plus stable de l’oblique dans toute sa puissance. Elles convergent en un point ultime dans une symétrie totale. L’oblique met en scène la hiérarchie sociale culminant en la personne du pharaon.

 

Dans les temples grecs, l’oblique des colonnes du temple rendent le bâtiment plus aérien, plus léger. En effet, les lignes sont légèrement obliques.

L’Héphaïstéion d’Athènes, temple d’Héphaïstos et d’Athéna Ergané, l’un des temples grecs doriques les mieux conservés.

Dans l’architecture gothique, les arcs boutants obliques permettent de construire des bâtiments s’élançant davantage en hauteur.

Au Moyen-âge, la verticalité et l’horizontalité structurent les enluminures. Mais dans les scènes de combat, les glaives des guerriers permettent de composer des images plus complexes.

Chroniques de Saint-DenisXIVème siècle (British Library, Londres)

Mais à la Renaissance, les obliques permettent de représenter la profondeur de l’espace. Avec la perspective euclidienne, les peintres peuvent montrer l’étendue de l’espace.

Piero della Francesca, Cité idéale, 1475-1480

Toutes les obliques convergent en un point : le point de fuite central. L’oblique est la matérialisation de la profondeur de l’horizontalité dans l’espace.

L’oblique par la suite permet de composer des tableaux de manière plus élaborée: souvent les lignes obliques structurent la composition de la peinture. Mais c’est aussi ce que recherchent les sculpteurs dans leurs oeuvres.

Van der Weyden. Descente de croix (1435), les corps obliques du Christ et de la Vierge suscitent le chagrin et la peine chez le spectateur.

Enguerrand Quarton, mi XVème, propose une Pieta où le corps du Christ incarne une oblique qui occupe presque la totalité de la largeur du panneau.

 

Matthias Grünewald dans son Ascension du Christ  (1512-1516) réalise une composition très originale où les obliques structurent la dynamique du panneau. Les jambes du Christ sont obliques et presque perpendiculaires au tissu blanc et les corps en perspective des soldats endormis mettent en scène de belles obliques dans l’espace.

L’oblique incarne à la fois la vie et la mort, le passage d’un état à un autre soit par la chute ou l’ascension. L’oblique est dynamique et indique un mouvement.

Antonio CANOVA (1757 – 1822)
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour

La composition forme un grand « X » avec les ailes de l’Amour traduisant l’envol de la sculpture.

Les compositions pyramidales sont analysées dans un article précédent : elles structurent de nombreuses oeuvres dans un but d’élévation spirituelle.

la composition pyramidale dans l’art

L’architecture se libère de la verticale avec le métal : Tour Eiffel. Mais la verticalité est encore bien présente dans son ensemble vue de loin. Les obliques deviennent spectaculaires lorsqu’on est à ses pieds.

 

Wassily Kandinsky Traits obliques XXème siècle fait de l’oblique le sujet principal du tableau. Cet élément géométrique n’est plus au service de la narration ou de la représentation.

Malevitch, les obliques sont sublimées par les contrastes de couleur :

Wassily Kandinsky, ‘Circles in a Circle’ (1923), un mouvement est suggéré par les obliques et donnent la profondeur du tableau où les cercles sont frontaux.

Nicolas de Stael, 1948, Composition (séries parallèles lég. obliques) propose un tableau presque abstrait composé d’obliques :

Lignes verticales, horizontales et obliques avec Sol LeWitt

ou alors cette peinture dans l’espace toujours de Sol Lewitt :

André-Pierre Arnal, en 2005 propose ses Déchirures obliques

Ignacio Uriarte Quatre ensembles de géométrie Triangle avec des équerres.
Ce travail d’Ignacio Uriarte a été créé en utilisant le logiciel Excel de Microsoft – normalement un programme réservé au calcul des nombres, et non à la création d’œuvres d’art. L’image établit des parallèles avec les débuts de l’utilisation du PC, style MS-DOS. Les obliques sont créées avec des segments horizontaux et verticaux.

Les neuf lignes obliques de Bernar Venet sont monumentales et installées in situ.

Piero Dorazio en 1984 peint des obliques avec des couleurs vives :

John Cornu, obliques en béton ou métalliques sur un socle ou installées dans l’espace

Vera Molnar, Parallèlles et Obliques, 2015

Mais c’est dans l’architecture que l’oblique est la plus phénoménale. Des bâtiments déstructurés apparaissent dans le paysage jouant avec brio avec les directions dans l’espace :

José António Barbosa et Pedro Guimarães, architectes, grâce aux structures métalliques réalisent un bâtiment tout en obliques.

Benjamin Dillenburger – Oblique Circulation. Architecture …

Oblique Glass Pyramid Thrusts Skyward de SOM’s Leadership Centre at US Military Campus

La maîtrise de l’oblique ne serait-elle pas liée à l’histoire de la maîtrise de l’homme sur la nature ? En effet, l’oblique est intimement liée aux progrès scientifiques et mathématiques. L’oblique n’incarnerait-elle pas la pensée en acte, la pensée vivante et mouvante chez l’être humain ? On peut se poser alors le postulat suivant : comment la verticalité et l’horizontalité peuvent-elles représenter l’humain ?

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Les constituants dans les arts plastiques

Les notions en audio

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Les oeuvres religieuses à l’école ou au collège ?

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Marina Abramovic

Abramović interprète The Artist Is Present  , pièce silencieuse statique de 736 heures et 30 minutes, dans laquelle elle reste immobile dans l'atrium du musée tandis que les spectateurs sont invités à tour de rôle assis en face d'elle. Ulay est un ancien compagnon qui est venu lui rendre une visite imprévue. Les retrouvailles sont poignantes.

Construire une séquence d’arts plastiques

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Architecture de plis, 3ème, cycle 4

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Questionnement

Comment envisager l'architecture sous un angle contemporain ?

Comment le pli peut-il devenir un élément architectural ?

 

Ancrage dans les programmes

  • L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur

  • l’espace en trois dimensions (différence entre structure, construction et installation), l’intervention sur le lieu, l’installation)
  • La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre

  • les relations entre matières, outils, gestes ;
    la réalité concrète d’une œuvre ou d’une production plastique ;

Demande n°1 : chercher le plus possible de solutions différentes pour faire des plis dans du papier.

Demande n°2 : pour chacune des solutions trouvées, chercher des solutions différentes pour faire monter le volume.

Demande n°3 : "Une architecture toute en plis "

Demande n°4 : par groupe de 4, fusionnez vos architectures pour n'en faire qu'une seule et rendez le tout spectaculaire !

Demande n°5 : faire une photo de votre architecture en l'intégrant dans un paysage.

Des noms de plis

Références artistiques

Références artistiques demande n°2

Richard Sweeney, architectures de plis

 

 

One Fold réalisé par le cabinet Patkau Architects

Références artistiques réinvestissement

Franck Gehry, Disney hall

Franck Gehry

Franck Gehry, Fondation Louis Vuitton

Sol Madridejos et Juan Carlos Sancho, La chapelle Valleaceron

KB Home Studio

AA House – Studio OAB

Corps éclaté, Cycle 4, 4ème

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Présentation

Questionnement

Comment figurer un corps éclaté dans l'espace ? Comment lui faire perdre son unité ?

L'unité d'un corps peut-elle être visible dans l'éclatement ?

Comment établir une relation entre le corps et l'espace ?

Ancrage dans les programmes

  • La présence matérielle de l’œuvre dans l’espace, la présentation de l’œuvre : le rapport d’échelle, l’in situ, les dispositifs de présentation, la dimension éphémère, l’espace public ; l’exploration des présentations des productions plastiques et des œuvres
  • La ressemblance : le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art ;

Séquence

Demande n°1 : réaliser de plusieurs manières différentes un carré éclaté dans l'espace. Papier à dessin A4

Demande n°2 : Ce carré occupe le plus possible d'espace.

Demande n°3 : Chercher trois solutions différentes pour établir un lien entre votre carré éclaté et l'espace. Prendre des photographies.

Réinvestissement : Par groupe de 4, installer un corps éclaté dans l'espace du collège. Feuilles grand aigle blanches et noires. Ficelles, cordes, scotch, rubans divers, fil de fer, grillage fin, papier journal, colle à tapisserie, fil de nylon

Références artistiques

Buren, 1984, La cabane éclatée

L’œuvre ci-dessous est une création des artistes cubains Dagoberto Rodriguez et Marco Castillo. Tous deux sont connus pour leurs sculptures, leurs installations, et leurs œuvres originales. La guerre du feu ça continue sur tous les fronts..." /

Fabian Oefner

Sans titre, 1970, contrebasse brûlée incluse dans le plexi, 200 x 160 Arman

Yuichi Ikehata

Haejin Lee

Nelson Mandela par Cianfanelli


Lecture spiralaire des programmes

Collaboration ou coopération en arts plastiques ?

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Le travail remonte à la nuit des temps et dès que celui-ci s’est spécialisé c’est-à-dire que se sont posées les questions de son organisation : la collaboration et la coopération ont été des moyens pour pouvoir y répondre’.

François Bocquet

Quand parle-ton de travail collaboratif ?
« Quand deux ou plusieurs personnes
- échangent des points de vue sur des informations existantes
- planifient et gèrent leur temps
- organisent leur travail collectif
- partagent de l'expérience
- définissent des objectifs communs
- construisent des informations ensemble
- construisent des compétences ensemble

Quand parle-ton de travail collaboratif ?
Quand deux ou plusieurs personnes travaillent en mode synchrone
- dans le même milieu (salle de réunion, cafétaria, préau ou couloir...)
- dans des lieux différents (audio-conférence, visio-conférence, partage d'application). » (5)

La collaboration :

La collaboration est l'acte de travailler ou de réfléchir ensemble pour atteindre un objectif. Dans son sens commun, la collaboration est un processus par lequel deux ou plusieurs personnes ou organisations s’associent pour effectuer un travail intellectuel suivant des objectifs communs. wikipedia

"La responsabilité est globale et collective. Tous les membres du groupe participent à l’action et en concertation. Chacun peut concourir pour augmenter la performance du groupe et les échanges sont constants. C’est la cohérence des actions qui permettra au groupe d’atteindre son objectif. Le travail collaboratif engage davantage l’humain que le travail coopératif et dans ce sens il est plus difficile à mettre en place car certains voudront occuper une place plus importante que les autres. Mais sa performance est sans égal : la valorisation du capital humain est une marque d’intelligence collective." (1)

La collaboration signifie alors « travailler avec ». C’est un travail d’équipe qui s’élabore autour d’un projet qui n’appartient pas toujours à tout le groupe. On collabore souvent aux projets des autres sans en avoir l’initiative ni la gestion de leur développement. En conséquence, il est possible de collaborer au projet d’un autre en « faisant avec », sans nécessairement mettre en valeur le « faire ensemble ». Il est possible, par la collaboration, d’avoir un rapport particulier avec un groupe sans nécessairement faire partie du groupe. Ce qui compte avant tout dans un processus collaboratif, c’est le résultat de la collaboration. (3)

Organisation du travail qui s’entend sur une situation de travail collectif où les tâches et les buts sont communs.

Travail collaboratif
« Dans le cadre d'un travail réalisé de façon collaborative, il n'y aura aucune répartition du travail entre ses participants. En effet ces derniers travailleront tous ensemble à chaque étape de l'élaboration du travail. Il sera donc impossible, une fois le travail réalisé, d'identifier le travail fourni par chacun.
Ce type de travail se base sur les capacités de communication et d'interaction de chacun. » (5)

La coopération

Le terme de « coopération », dérivé du latin « co-operare » (signifiant œuvrer, travailler ensemble) recouvre différentes significations. Selon la signification la plus large et la plus courante, la coopération décrit un état d'esprit et un mode de comportement où les individus conduisent leurs relations et leurs échanges d'une manière non conflictuelle ou non concurrentielle, en cherchant les modalités appropriées pour analyser ensemble et de façon partagée les situations et collaborer dans le même esprit pour parvenir à des fins communes ou acceptables par tous. wikipedia

Dans la coopération la répartition du travail est bien définie vers un même objectif. La négociation se fait au préalable puis les membres du groupe agiront de manière autonome.

Etymologiquement, « operor » signifie travailler, effectuer, produire et « laboro » se traduit par travailler, se donner de la peine, le préfixe « co » supposant le fait d’agir ensemble et donc, nécessairement, à plusieurs. Par conséquent, entre opération et labeur, la notion de collaboration révèle une implication plus forte par la peine à laquelle elle fait référence (1)

"Coopérer est différent. Cette action signifie « faire oeuvre commune » c’est-à-dire construire ensemble un ouvrage collectif. La coopération exige un haut degré de confiance en soi et en l’autre. Elle implique continuellement une responsabilité mutuelle. Une forme de permanence est présente dans le concept de coopération. La coopération exige l’union d’un groupe de personnes autonomes et responsables, poussé par un intérêt commun, à explorer ensemble des possibilités novatrices qui permettent de répondre à un besoin partagé qu’une personne ne peut réaliser seule."(3)

Organisation collective du travail dans laquelle la tâche (résultat attendu) est fragmentée en sous-tâches.

Travail coopératif
« Dans le cadre d'un travail réalisé de façon coopérative, il y aura une répartition claire du travail entre ses participants. De façon concrète, il sera assigné à chaque élève une tâche claire et concrète. Par la suite, les travaux individuels de chaque élèves seront assemblés et formeront le travail final.
Dans cette forme de travail l'apprenant sera responsable de sa propre production, mais il devra néanmoins apprendre à interagir avec les autres participants afin que le travail final puisse être cohérent. » (5)

Ce que disent certains chercheurs… (2)

« Le mode coopératif résulte d’une division négociée (rationalisée) a priori d’une tâche en actions qui seront attribuées (réparties) entre des individus qui vont agir de façon autonome. Les interactions se limitent à l’organisation, la coordination et le suivi de l’avancement (souvent sous la responsabilité d’un individu chargé de s’assurer de la performance individuelle de chacun). La responsabilité de chacun est limitée à garantir la réalisation des actions qui lui incombent : c’est la concaténation progressive et coordonnée du fruit de l’action de chacun qui permet d’atteindre l’objectif. » (Jean Heutte, 2003)

« Une certaine division du travail existe dans toute collaboration mais celle-ci est spontanée, basée sur un engagement, un désir de participation libre, alors que dans la coopération, elle est demandée et raisonnée. » (M-F. Blanquet)

« Au contraire de la compétition, la coopération favorise les interactions entre les individus, la responsabilité de chacun envers les autres et le développement d’habiletés sociales. » (Donald Long) (2)

Travail coopératif vs simple travail en groupe

Pour Alain Derycke, le travail en mode  coopératif va plus loin que le simple travail en groupe. Il les distingue de la manière suivante :

Travail coopératif Travail en groupe
Interdépendance positive. Absence d’interdépendance.
Hétérogénéité dans la composition du groupe. Homogénéité dans la composition du groupe.
Partage de la fonction de leadership. Un leader par groupe.
Responsabilité de chacun des partenaires. Responsabilité de soi-même.
Accent sur la tâche et la gestion de l’interaction pour la réalisation. Accent exclusivement sur la tâche.
Formation pour le développement des compétences au travail en équipe. Méconnaissance des compétences requises pour le travail en équipe.
Position active du responsable ou meneur qui observe et intervient dans l’interaction. Position passive du responsable oou meneur qui ne prend pas une place d’acteur (médiation) dans l’interaction.

Ainsi, « le travail coopératif est accompli par une division du travail dans laquelle chaque personne est responsable d’une partie de résolution d’un problème. La collaboration implique un engagement mutuel des participants dans un effort coordonné pour résoudre ensemble le problème. (1)

Jean Heutte
« La distinction entre coopératif et collaboratif s'opère en distinguant les relations qu'entretient chaque individu avec les membres du groupe, sa responsabilité par rapport aux actions, sa capacité à influer sur la définition et l'enchaînement des actions permettant d'atteindre l'objectif assigné au groupe. »

Nous en déduirons, en conséquence, que le travail coopératif se définit comme une forme d’organisation conjointe du travail où chacun des opérateurs est responsable pour sa part, parce qu’elle est identifiable, mesurable et prédéfinie par un coordinateur, responsable et représentant de l’autorité alors que le travail collaboratif est une forme d’organisation solidaire du travail où chacun est responsable pour le tout, sans que la part individuelle puisse être systématiquement isolée, la coordination se faisant par ajustement mutuel. (1)

À la lumière de cette analyse, le succès de la collaboration repose sur les relations interpersonnelles et, de façon plus précise, sur la capacité à gérer nos relations professionnelles alors que le succès de la coopération s’appuie davantage sur l’efficacité des processus de travail. La capacité à gérer ses relations professionnelles est une compétence transversale et préalable à plusieurs autres compétences. (4)

Schéma de la collaboration

Prolongements

Image : Bray, Jan de Regents of the Children's Orphanage in Haarlem

La voix dans l’art

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Quelle place occupe la voix dans les arts plastiques ? Comment utiliser ce médium dans nos cours à la fois de manière disciplinaire et transversale ? La voix est en effet de plus en plus présente dans notre environnement à la fois concret et virtuel. Le monde du numérique intègre de plus en plus la voix dans ses productions.

Il a fallu attendre les futuristes pour que le son s’introduise dans les arts plastiques. « Ce sont les Futuristes qui ont, de la manière la plus marquante, introduit le son dans les arts plastiques. Ils n‘ont pas seulement parlé de „la peinture du son, des bruits, des odeurs“ (Carlo Carrá), ils ont effectivement créé des objets sonores » (1) »Dans son manifeste de 1913, L‘Arte dei rumori, Russolo éleva le bruit au rang de matériau musical « (1) Il a également fallu attendre les progrès technologiques liés à l’enregistrement du son et à sa restitution. Nous aborderons cet article à travers cinq entrées : le murmure, la parole, le cri, le chant, le silence ou voix intérieure pour faire le tour des productions plastiques dans lesquelles la voix joue un rôle actif.

Le murmure :

Bruce Nauman dans Get out of this room, get out of my mind, propose une salle vide peinte en blanc avec des enceintes placées derrière les murs. Quand nous entrons dans cette pièce, un murmure attire notre attention. Une voix monocorde masculine prononce ces mots « get out of this room, get out of my mind ». La voix est le matériau plastique de l’installation. Et pourtant, elle nous invite à sortir de la pièce et de la pensée de l’artiste.

La parole : « Dans On Air d’Alain Michard2, deux femmes sont dans ce qu’on imagine être une pièce d’appartement plongée dans la pénombre. Elles se racontent alternativement, évoquant le rapport qu’elles entretiennent avec leur propre corps à travers des histoires intimes.  » (2)

ON AIR from LOUMA on Vimeo.

Le cri : On connaît tous la représentation du cri par Munch ou Francis Bacon. « Dans l‘action Sound Barrier de Vito Acconci et Jay Jaroslav (1971), nous retrouvons le cri. Cette fois-ci, un cri crié. Jay crie le plus fort possible tandis que Vito essaie de fermer cette bouche criante. Acconci pense que le public s‘identifie avec celui qui veut arrêter ce cri énervant. » (1)

En 1968 Bruce Naumann propose une autre méthode pour ne pas avoir à écouter le cri : Concrete Tape Recorder Piece . Ici le cri est enregistré sur une bande puis empaqueté et finalement coulé dans un bloc de béton » (1) Nauman à la fois dans Get out …  et Concrete Tape Recorder Piece semble vouloir faire parler les murs, les sols et plafonds. Le béton renvoie à l’urbain et c’est un cri de la ville qui est mis en scène.

Quand on branche la prise de courant, le cri se répète sans fin sur la bande.

Hom Nguyen peint des toiles rugissantes :

Le chant : François Dufrene est poète et peintre. Il réalise des vidéos où la voix chantée rencontre des cris, des sons étranges émis par la voix. Dans Crirythme, la voix met en scène l’image projetée à l’écran où les signes se mélangent aux lettres et au texte. Cantate des Mots Camés (1977)

Le silence ou voix intérieure : Marina Abramovic en 2010 réalise une performance durant laquelle elle se place hiératiquement devant le public qui vient s’asseoir face à elle durant un instant. C’est bien un dialogue de voix intérieures qu’elle met en scène dans cette performance.

La voix est donc bien un moyen plastique à part entière comme le montrent ces artistes et c’est grâce à elle que les oeuvres deviennent étranges en changeant notre perception des choses. L’oeuvre devient vivante et déroutante. On ressent le même frisson en pénétrant dans la pièce de Nauman qu’en écoutant et regardant la vidéo de Dufrene ou d’Abramovic. Serait-ce ce supplément d’âme que ces artistes chercheraient dans leurs productions ? Le Verbe se fait chair : n’est-ce pas le mystère de l’incarnation qui serait mis en scène dans ces réalisations ?

(1) http://ariarium.de/voix.htm

article très complet sur la voix dans l’art contemporain pour aller plus loin.

(2) https://journals.openedition.org/marges/431

D’autres thématiques ici :

Les constituants dans les arts plastiques

Le robot dans l’art

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A l’occasion de l’exposition au Grand Palais « les robots dans l’art », voici quelques oeuvres traitant de ce sujet.

Olympe de Gouges, Nam June Paik, la fée électronique, 1989 Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, née à Montauban le  et morte guillotinée à Paris le , est une femme de lettresfrançaise, devenue femme politique. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme français.

Toujours de Nam June Paik, Robot

Les robots de Mike Rivamonte réalisé avec des objets de récupération vintage.

Le robot-peintre The Big Picture, du collectif Robotlab (Allemagne), réalise de son côté une oeuvre picturale grand format pendant… les neuf mois de l’exposition.

« Senseless Drawing Bot », de So Kanno etTakahiro Yamaguchi. (Yohei Yamakami)

« Rien ne vient de rien » est une installation de l’artiste Michael Salter, mettant en vedette son robot à grande échelle, assis en position de lotus, fabriqué à partir de matériaux d’emballage en mousse de polystyrène recyclé.

Robot exposé à Londres

 

Anti-Robot de Karel Appel

Sophie Cavaliero

Autoportrait Robot (Arman)

« Guido, le robot guide » (2015), de Paul Granjon.

Studio Rémi Villaggi –

ArtStation – Eddie , Paul Braddock

WE ARE ROBOTS YANN SCIBERRAS : ARTYCLIP

Le robot permet de recycler des matériaux et des objets pour leur donner une nouvelle vie. Le pionnier dans cet art fe l’assemblage de moniteurs et télévisions est Nam June Paik qui a de plus donné une vision sociale et politique de son robot avec Olympe de Gouges. Elle lève le bras comme pour lever le poing. « Olympe de Gouges est un assemblage de 12 postes de télévision en bois, 12 moniteurs couleur, 1 lecteur vidéodisque laser, tissu, fleurs en tissu.
Sur les parois latérales idéogrammes chinois peints : « femme française ; Vérité ; Bonté ; Beauté ; Liberté ; Passion »
Ce pseudo robot est un des éléments d’une installation commandée à Nam June Paik par la Ville de Paris à l’occasion de la célébration du bicentenaire de la révolution française en 1989. » (1) L’ensemble installé dans l’entrée du musée d’art moderne est composé d’une grande structure évoquant un portique antique : « La Madeleine Disco » ; et de quatre autres robots : « Rousseau » ; « Robespierre » ; « Voltaire » ; Diderot ».(1)

La peinture servant de décor à cette installation est La fée électricité  de Raoul Dufy.

(1)https://www.collegebrossolette.com/spip.php?article520

Préparer sa rentrée en arts plastiques

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Le matériel élèves

Ne figurent pas les ciseaux, colle, scotch car cela fait partie du matériel général.

matériel enseignant

 

Pour les écoles : 2l de gouache par couleur suffiront. Vous adapterez les quantités par rapport au nombre d'élèves. (ex : une ramette A3 et A4 devront suffire)

sitographie pendant les vacances

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Comment construire une séquence d'arts plastiques :

http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/arts-plastiques-insitu/enseignement/construire-une-sequence-pour-un-cycle-975361.kjsp

http://artsetculture89.ac-dijon.fr/IMG/pdf/arts_visuels_._etapes_d_une_sequence_._tout_cycle.pdf

Des trucs pour monter des séquences d’arts plastiques …

http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=71673 : site du Ministère de l’Education nationale.

http://eduscol.education.fr/arts-plastiques

Musée d’Orsay

http://www.musee-orsay.fr/fr/accueil.html

Musée du Louvre

http://www.louvre.fr/

Centre Pompidou

https://www.centrepompidou.fr/

Des sites de collègues d'arts plastiques :

https://artpla.co/

http://blogdesmontagnarts.over-blog.com/

Des logiciels en ligne de retouche d'image :

https://www.queeky.com/app

https://pixlr.com/

https://www.sumopaint.com/

Pour faire de la bande dessinée en ligne

http://stripgenerator.com/strip/create/

Pour faire des schémas pour vos cours :

https://cacoo.com/

Des logiciels gratuits de retouche d'images :

Pour Windows : Photofiltre

http://www.photofiltre-studio.com/

Gimp

https://www.gimp.org/fr/

Des ressources pour l'enseignement de l'HDA

Fiche de préparation de cours d'arts plastiques vierge

Modèle à télécharger : en docx

fiche de prép

La pédagogie active

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Pour Emmanuel Kant «La pratique sans la théorie est aveugle. La théorie sans la pratique est impuissante». Selon les propos du philosophe allemand, l’assimilation de connaissances ne peut se passer d’expériences.

Les élèves dans nos classes vont constituer la population active dans une trentaine d’années. Ils vont exercer plusieurs métiers durant leur vie dont pour la plupart n’existent pas encore aujourd’hui. « En effet, selon le Département du Travail des États-Unis, 65 % des enfants actuellement sur nos bancs d’école, une fois diplômés, pratiqueront des métiers qui n’ont pas encore été inventés au moment d’écrire ces lignes; il en va de même pour les technologies. Bref, le paysage de la société évoluera grandement et rapidement, ce qui nous laisse croire que l’école contemporaine se doit de développer des adultes qui se démarqueront par leur degré d’ouverture à la nouveauté, leur aptitude à gérer le changement et à s’y adapter ainsi que leur capacité à tirer profit de l’incertitude que tout cela génère. » Manifeste de la Pédagogie active

La pédagogie active est une méthode consistant à mettre l’élève au centre de ses apprentissages par le biais de l’action, la coopération, les projets et l’investigation. Ce type de pédagogie part du principe que c’est en faisant que l’on apprend, à l’inverse de la pédagogie traditionnelle qui part de la théorie pour aller vers la pratique. Elle préconise des situations d’investigation, d’expérimentation et de recherches. « La Pédagogie Active faisant partie des méthodes qui ont décidé de ce que l’apprentissage expérientiel (1), c’est à dire « apprendre en faisant ». Il s’agit d’impliquer l’apprenant dans les situations (fictives ou réelles) pour qu’il puisse utiliser ses compétences et les faire évoluer au cours de la formation. » (2)

« Quelques postulats liés à la pédagogie active :
– On apprend par l’expérience pratique, pas seulement dans un contexte académique => apprentissage expérientiel
– On apprend mieux avec les autres => socio-constructivisme. apprentissage collaboratif
– On apprend mieux quand on rencontre un problème particulier => apprentissage par problème
– On apprend mieux quand on est impliqué dans un projet particulier = apprentissage par projet » (1)

La pédagogie active se définit, selon le Dictionnaire actuel de l’éducation (Legendre, 2005), par une approche où « l’activité motrice et intellectuelle de l’élève est le principal catalyseur du développement et de la structuration de ses savoirs, de ses habiletés et de ses attitudes ». (3)

« Pour y parvenir, nous estimons qu’il y a six critères incontournables d’une formation contemporaine de qualité. » (3)

  1.  Facilitation du développement des compétences informationnelles :Ces dernières représentent « l’ensemble des aptitudes permettant aux individus de déterminer les moments où ils ont un besoin d’information et de trouver, d’évaluer et d’utiliser cette information » (CREPUQ, 2005). Les informations sont partagées et échangées par les élèves ce qui favorise la coopération. Se pose la question de l’évaluation : doit-on évaluer les connaissances acquises ou les processus mis en oeuvre par les élèves pour les atteindre ? Ou alors ne doit-on pas envisager l’évaluation comme un acte de formation ? « La loi de Miller donne une indication sur le nombre moyen d’éléments que l’on peut mémoriser sur une courte durée.  Cette indication peut également être employée pour estimer notre capacité à traiter les informations. D’après cette loi,  nous ne pouvons, en moyenne, traiter simultanément plus de sept éléments. Ce nombre est du à notre empan mnésique ou mémoire à court terme. » (5)
  2. Favorisation de la métacognition « Les savoirs sont en mouvement et certains ont une date de péremption. Apprendre à apprendre, à structurer l’information, à la diffuser et à la transformer en connaissances est devenu essentiel dans notre monde en mutation. »(3)
  3. Valorisation de la curiosité, de la créativité, de l’expérimentation et de l’innovation 

« Nous sommes des êtres d’émotions avant d’être des êtres de raison. Les tonalités émotionnelles jouent un rôle fondamental et organisateur, tandis que les structures cognitives sont plus passives. En conséquences, la transmission idéale des connaissances devrait se faire à partir d’une nuance émotionnelle. ». Avec ces mots le psychiatre W. Gray explique combien l’affect joue un rôle majeur dans le processus d’apprentissage.

  1. Intégration de différents outils technologiques
  2. Encouragement de la collaboration
  3. Responsabilisation et octroi de latitude : Offrir de la latitude aux élèves signifie alors leur apprendre à la gérer de sorte que cette nouvelle liberté ne devienne pas anxiogène, mais plutôt un puissant levier d’apprentissage ». (3)

Face à la mondialisation, les spécialistes constatent la nécessité de passer de méthodes frontales (type cours magistral) à des méthodes constructivistes habituant l’apprenant à construire son savoir lui-même, seul ou en groupe. La pédagogie active est une méthode largement utilisée en Finlande.

« D’une façon générale, on peut constater que :

  • Plus une formation est orientée sur les contenus et plus ces contenus sont spécialisés : plus on aura tendance à utiliser des méthodes directives (méthodes traditionnelles appelées encore méthodes didactiques)
  • Plus une formation est orientée sur les personnes et plus les contenus sont généraux : plus on aura tendance à utiliser des méthodes actives à base d’implication de l’apprenant. » (4)

On peut en tirer qu’une formation centrée sur le contenu sera plutôt qualifiée « d’enseignement » et que par contre une formation centrée sur les personnes sera plutôt qualifiée « d’éducation ».

Il existe un manifeste de la pédagogie active (3).

(1) https://pedagotheque.enpc.fr/2016/05/04/quest-ce-que-la-pedagogie-active/

(2) https://www.ongdefi.org/la-pedagogie-active

(3) http://www.pedagogieactive.com/

(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thodes_en_p%C3%A9dagogie_active

(5) http://www.usabilis.com/definition-loi-de-miller/


Le cheval dans l’art

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Le cheval est un animal difficile à représenter à cause de son anatomie complexe. C’était un exercice de style dans l’enseignement des Beaux-Arts car l’artiste pouvait faire preuve de sa virtuosité dans la représentation de cet animal. Le cheval a accompagné l’homme depuis la nuit des temps. Il y a un article complet sur Wikipedia sur le cheval dans l’art mais dans cet article, nous verrons l’odyssée de sa représentation et de sa présentation dans l’art.

Le cheval est représenté pendant la préhistoire sur les parois des grottes. (trait, forme, contours)


Les avantages militaires mis à part, le cheval dans l’Égypte antique va être utilisé comme un nouvel attribut de la puissance des pharaons.

Bas-relief sculpté sur un mur du temple de Médinet Habou

La Grèce antique

Le quadrige de Saint-Marc à Venise : l’origine de cette œuvre grecque reste, aujourd’hui encore, sujette à controverses. Certains spécialistes la datent du IVème siècle avant J.-C.  d’autres du IIème siècle de notre ère. Ornant l’hippodrome de Byzance, ce quadrige fut transporté à Venise après le sac de Constantinople en 1204. De 1798 à 1814, il fut installé sur l’Arc de triomphe du Carroussel, à Paris, avant de revenir dans la Cité des Doges. (1)

La Rome antique

La statue équestre de Marc Aurèle est une statue antique conservée dans les musées du Capitole, à Rome.

Copie en bronze de la statue originale romaine de Marc Aurèle, aujourdhui conservée au Palazzo Nuovo

 

Le Moyen-âge :

Le cheval au Moyen Âge est largement utilisé par l’Homme pour la guerre, le transport, et dans une moindre mesure l’agriculture. Ces animaux diffèrent par leur conformation et leur élevage du cheval moderne, et sont en général de plus petite taille.

Image du xve siècle représentant Charlemagne avec un cheval de type médiéval.

Un samurai qui monte son cheval dans la guerre contre la Mongolie.

Une part de la peinture en rouleau « Moko shurai ekotoba » (13eme siecle)

La Renaissance :

La bataille de San Romano, 1438, peinte par Paolo Uccello : le mouvement s’empare des animaux.

Léonard de Vinci étudie l’anatomie des chevaux

Jacques Louis David représente Le Premier Consul franchissant le Saint Bernard, 1800. Le cheval représente le pouvoir et son étendue. Le portrait équestre est un genre à part entière.

Le Cavalier bleu (en allemand : Der blaue Reiter) est un groupe d’artistes d’inspiration expressionniste, qui s’est formé à Munich. Ce groupe organise deux expositions (en 1911 et en 1912) et publie un almanach en 1912.Cheval dans un paysage de Franz Marc (1880-1916), la couleur du cheval ordonne la composition du tableau.

Parfois, toujours sous les mêmes pinceaux de l’artiste, les chevaux deviennent bleus.

Le cheval dans l’art contemporain:

Un corps d’étalon suspendu par des sangles est exposé à la vue de tous à Genève. Les réactions sont plutôt vives. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’œuvre de Maya Bösch et Régis Golay est saisissante. (2)

Cheval en repli par Emilie Pitoiset

« En sa présence scellée dans son immobilité se condense toute l’histoire de l’art : l’épopée du « Cavalier bleu », la légende animalière de Franz Marc, Yves Klein et ses morceaux tangibles du ciel. Ce cheval si matissien, si kitsch, si pop, si neuf, peut se multiplier, comme la forme dans une toile de Viallat, pour remplir l’espace.  » Assan Smati expose ses chevaux bleus. (3)

Claudia Fontes expose « El Problema del Caballo » (‘Le Problème du cheval »). L’animal est représenté selon le point e vue de la petite fille. Le cheval apparaît géant et nous renvoie à des sensations ressenties durant notre enfance face à cet animal.

Conçu il y a un petit moment par l’artiste Babis Panagiotidis résidant en Allemagne, voici une réplique de Cheval de Troie de la mythologie grecque entièrement composé de touches de claviers liées les unes aux autres à l’aide de câbles et de résine.

 

Comment ne pas songer aux intrusions malveillantes sur nos ordinateurs ?

 

(1) http://biofaune.canalblog.com/archives/2013/02/28/26525706.html

(2) https://www.lematin.ch/suisse/cheval-mort-c-lart/story/24918227

(3) https://www.artcotedazur.fr/actualite,109/art-contemporain,34/assan-smati,3444

D’autres thématiques ici :

Les constituants dans les arts plastiques

Des vidéos pour la rentrée

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La pédagogie active

Retrouver la joie de de comprendre et d’apprendre, Meirieu

La pédagogie inversée

Pédagogie et Didactique définitions

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QUELQUES DÉFINITIONS

La Pédagogie :

1. La pédagogie, c’est l’art d’enseigner ou les méthodes d’enseignement propres à une discipline, à une matière, à un ordre d’enseignement, à un établissement d’enseignement ou à une philosophie de l’éducation.

Le sens étymologique du terme pédagogie (science qui a pour objet l’éducation des enfants) semble avoir été quelque peu oublié. L’usage a retenu son sens de méthode éducative, ce qui a donné lieu à des expressions du type pédagogie universitaire.

La didactique porte sur les méthodes ou les pratiques d’enseignement tandis que la pédagogie porte sur l’éducation ou l’action éducative.

Grand dictionnaire terminologique de l’Office de la langue française

2. La pédagogie, c’est :

  • La science de l’éducation des enfants.
  • Une méthode d’enseignement.
  • La qualité d’une personne qui a le sens de l’enseignement.

Antidote

3. Le mot « pédagogie » vient du grec ancien « enfant » et « conduire, mener, élever ». La petite histoire raconte que ce mot grec désignait la personne (généralement un esclave) accompagnant les enfants sur le chemin de l’école et ceci afin d’éviter de mauvaises rencontres.

La pédagogie, c’est :

  • L’instruction, l’éducation des enfants.
  • La théorie des méthodes et des procédés d’instruction et d’éducation.
  • Par extension, les méthodes d’éducation que l’on emploie pratiquement.

Wiktionnaire

Les côtés du triangle symbolisent les différentes relations qui se tissent entre les trois éléments d’un acte pédagogique :

  • la relation d’apprentissage se construit entre l’apprenant et le savoir dans sa démarche pour apprendre.

  • la relation didactique est le rapport entretenu par l’enseignant avec le savoir et qui lui permet d’enseigner.

  • enfin, une relation pédagogique lie l’enseignant à l’apprenant pour former ce dernier.

La Didactique : 

1. La didactique, c’est l’étude systématique des méthodes et des pratiques de l’enseignement en général, ou de l’enseignement d’une discipline ou d’une matière particulière.

On distingue :

  • La didactique générale qui s’intéresse à la conduite de la classe (cours magistraux, leçons dialoguées, travaux pratiques individuels ou collectifs, utilisation de manuels, etc.);
  • La didactique spéciale qui s’intéresse à l’enseignement d’une discipline particulière pour une classe, un cycle d’études ou un ordre d’enseignement.

La didactique porte sur les méthodes ou les pratiques d’enseignement tandis que la pédagogie porte sur l’éducation ou l’action éducative.

En tant qu’adjectif, le mot « didactique » qualifie ce qui concerne les méthodes et les pratiques de l’enseignement, ou l’enseignement à proprement parler. On emploie souvent l’adjectif didactique pour préciser qu’une technique ou qu’un matériel est utilisé à des fins d’enseignement.

Grand dictionnaire terminologique de l’Office de la langue française

2. La didactique, c’est la science qui a pour objet l’étude des méthodes et des théories de l’enseignement.

Comme adjectif, « didactique » concerne :

  • Ce qui est destiné à enseigner (ex. : matériel, manuel didactique);
  • Ce qui appartient à une langue de spécialité (terme didactique).

Antidote

3. Le mot « didactique » vient du grec ancien didaktikόs (« doué pour l’enseignement »), dérivé du verbe didáschein (« enseigner », « instruire »).

La didactique, c’est l’ étude des questions posées par l’enseignement et l’acquisition des connaissances dans les différentes disciplines scolaires.

La didactique se différencie de la pédagogie par le rôle central des contenus disciplinaires et par sa dimension épistémologique (la nature des connaissances à enseigner).

S’il est adjectif, le mot « didactique » réfère à :

  • Ce qui est instructif, explicatif, pédagogique (ouvrage didactique, poème didactique);
  • Ce qui appartient à un vocabulaire spécialisé (terme didactique).

Wiktionnaire

http://www.appac.qc.ca/didactique.php

http://www.appac.qc.ca/pedagogie.php

http://sydologie.com/2013/10/pedagogie-et-andragogie-soyons-precis/

Histoire sans fin, cycle 4, 5ème

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Questionnement

Comment le hasard peut-il contribuer à l'élaboration d'une histoire visuelle ?

Comment l'ordre des images influence-t-il la narration visuelle ?

Comment avec les mêmes images raconter de nouvelles histoires ?

Ancrage dans les programmes

  • La narration visuelle : mouvement et temporalité suggérés ou réels, dispositif séquentiel et dimension temporelle, durée, vitesse, rythme, montage, découpage, ellipse...
  • (pratiques en deux et trois dimensions, images fixes et animées, créations numériques)

Séquence

Demande n°1 : trouver une série de trois images qui se suivent. (carrés de 10X10cm) et qui racontent une histoire sans parole en noir, blanc et rouge.

Matériel : feuilles blanche, noire, rouge.

Demande n°2 : trouver une manière de raconter une nouvelle histoire avec les images de votre voisin: cela fera 6 vignettes en tout.

Demande n°3 : Ajouter une vignette entièrement rouge, noire ou blanche. Trouver différentes façons de l'intégrer à votre histoire.

Demande n°4 : brasser les images en les retournant et bien les mélanger. Les retourner les unes après les autres et voir quelle nouvelle histoire est issue de cet ordre venu du hasard. Ajouter des vignettes s'il le faut.

Réinvestissement : produire une série d'images qui se suivent afin de raconter une histoire en boucle. (sans début ni fin). Réaliser un gif animé.

Références artistiques

Mordillo

Clément Ouellet, « Superbobinette »

Francine Labrie, « La Casse »

Uno Moralez.

Colin Raff

Adrian Locre Crego, intervient dans des zones urbaines et donne vie à des oeuvres de street art.

De la composition à la matière, Cycle 3, 6ème

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De la composition à la matière, 6ème

Matériel : peinture, brosses diverses, rouleaux, pinceaux, pailles, cartons ondulés, sable, papier bulle, scotch, ficelles, fils, coton, tissus, polystyrène, bois, sciure, grains divers, sacs plastiques, papiers de couleur, papier machine.

Questionnement : Quelles incidences a la composition dans le visible ? Quel impact a la matière dans la perception sensible d’une oeuvre d’art?

Demande n°1 : 

Dessiner et associer de trois manières différentes un cercle avec un carré.

Demande n°2: 

Trouver trois manières différentes pour ajouter un triangle dans l’une des compositions précédentes.

Demande n°3 : 

Trouver trois manières différentes pour assembler un rectangle à la composition de votre choix parmi les précédentes.

(Compositions stables, équilibrées, symétriques, asymétriques, instables …)

Demande n°4 : 

Trouver trois manières différentes pour donner de la matière à l’une des compositions précédentes. Une matière différente par forme.

Demande n°5 : 

Rendez ces matières spectaculaires.

(Matières lisses, poreuses, effritées, striées, mates, brillantes, transparentes, diaphanes, transparentes, spongieuses, etc )

Demande n°6 : 

Avec le IPad, photographiez la composition précédente et avec des effets accentuez de manière spectaculaire la matière.

Références artistiques : géométrie matière

Jacques Villon, 1914, Portrait de M. J. B. peintre (Jacques Bon),

Paul Klee, Lune brillante, 1919

Paul Klee, Le ballon rouge, 1922

Sujet: no. 61 rouille et bleu
Artiste: mark rothko
Type d’illustration: Peintures à l’huile , Impression sur toile , Affiches

Mark Rothko, Sans Titre, 1967

Références artistiques : matières spectaculaires

Miquel Barcelo, Têtes de sardines, 

Date: 1999

Technique: Technique mixte sur toile

Dimensions: 200 x 307 cm

Es Baluard Musée d’Art Moderne et Contemporain de Palma, Le dépôt de la Collection Poltun

Yves Klein Blaues Schwammrelief (Relief eponge bleu: RE19), 1958 Poster Kunstdruck

Simon Hantaï, Etude, 1969

Art contemporain, peinture, matière, Conscience, abstrait, Roberto Giuliani, Genève,

Roberto Giuliani : Louange 17, 2007, acrylique, sable de quartz noir et pigments métalliques sur toile

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