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Le froid dans l’art

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Le froid dans l’art.

L’hiver approche et les températures baissent. Comment les artistes montrent-ils l’hiver dans leurs oeuvres ?

Peter Bruegel, Chasseurs dans la neige, 1565. Les nuances de blancs sont fines et la dominante verte rafraîchit la composition d’ensemble.

P. Bruegel, Paesaggio invernale con pattinatori e trappola per uccelli, 1565

Utagawa Hiroshige, Paysage enneigé de nuit à Kambara, 1833 La scène est blanche et seuls le chapeau du paysan et la couverture du cheval donnent un peu de chaleur à l’ensemble.

Vue du mont Haruna sous la neige, Utagawa Hiroshige

ALEXEY SAVRASOV  1894

Claude Monet, La pie, 1868 – 1869/ La touche et les nuances de blancs représentent la lourdeur de la neige. Des blancs légèrement jaunâtres se bagarrent la surface de la toile avec des blancs légèrement violacés.

1885– » Entrée de Giverny sous la neige  » Claude Monet

Albert Dubois-Pillet (1846-1890), Le Puy en hiver

St Michel d’Aiguilhe, du même artiste. Les bleus sont très variés et la touche fine.

Paysage Avec Neige De Vincent Van Gogh

Casimir Malévitch, Paysage sous la neige

Pablo Picasso (1881 – 1973), Paysage de neige, Circa 1924

Alexander Calder, Snow Flurry, 1950 © David Goldman – AP Photos. Le mobile suggère la danse des flocons de neige.

 

Yayoi Kusama, Snow, 1990 © DR

L’oeuvre de Sonja Hinrichsen, des pas dans la neige. La neige devient le support de l’oeuvre d’art.

William Forsythe installe des ballons blancs dans une oeuvre froide où les flocons sont suspendus dans les airs.

Pierre Ardouvin Retour dans la neige, 2015, présente des décors d’intérieur totalement sous la neige.

Le Land art explore la plasticité de la neige et de la glace. Andy Goldsworthy est un des précurseurs.

Nils Udo, Nid de neige

Le contraste chaud froid :

D’autres thématiques ici :

Les constituants dans les arts plastiques


L’arbre du futur, TD M1

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L’arbre du futur, TD M1

Les relations avec les programmes :

 

Consigne N°1 : Avec les objets de récupération, réaliser un arbre du futur. Temps 25 minutes. Matériel de récupération apporté par les élèves.

La consigne est écrite ou projetée au tableau et un chronomètre mesure le temps. L’enseignant passe dans les rangs pour voir comment les élèves réagissent à la consigne. Il peut prendre des notes pour relever les différentes postures des élèves.L’enseignant passe dans les rangs et observe le fonctionnement des groupes. Il prend des notes sur la posture et le cheminement des élèves, détermine les compétences mises en oeuvre durant la phase de pratique.

Mise en commun des travaux 10 minutes: L’enseignant rassemble les travaux et demande aux élèves de s’installer autour.L’enseignant pose des questions au sujet des solutions trouvées par les élèves et les amène à mieux considérer les travaux.L’enseignant évalue les élèves à l’oral.

Consigne N°2 : faites un croquis de votre arbre du futur sur une feuille A4.

Mise en commun des travaux : L’enseignant rassemble les travaux et demande aux élèves de s’installer autour. Il pose des questions au sujet des productions pour les amener à cerner les difficultés liées à la consigne.

Consigne N°3 : Réaliser 4 croquis différents de votre arbre du futur en amplifiant de 4 manières différentes son aspect futuriste. Choisir une option et améliorer votre arbre en fonction de celle-ci.

Consigne N°4 : Placer dans 4 endroits différents votre arbre de telle sorte qu’il soit mis en valeur. Prendre une photographie de chaque solution.

Mise en commun des travaux : Comment avez-vous fait pour mettre en valeur votre arbre ?

Une variante possible :

Evaluation de la séquence :

L’évaluation : un outil pour penser la différenciation.

Références artistiques :

Pierre Malphettes, Un arbre en bois sous un soleil électrique, 2005, bois, acier, moquette, ballon éclairant.

Pierre Malphettes, Arbre et lierre, 2010, néons, transformateur et câbles électriques.

Laurent Perbos, The Birds 2012
Résine polyuréthane (oiseaux), aluminium (arbre), 3 pompes immergées, colorants universels, tubes capillaires en caoutchouc, tuyaux d’arrosage, bac à gâcher, gravier calcaire, dimensions variables
Production FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur
Vues de l’exposition à la Valerie Lambert Gallery durant Slick Art Fair Brussels 2012

Laurent Perbos, souches, arbre qui pleure, 2007, gare de Marseille Saint Charles, été 2013

Jean-Charles de Castelbajac a imaginé un arbre métallique recouvert de néons lumineux, baptisé l’Arbre de Noé, sur lequel seront accrochées des factures Gaz de France.

Christo et Jeanne-Claude ont enveloppé 178 arbres dans le parc Berower / Fondation Beyeler à Bâle, entre le 13 Novembre et le 14 Décembre 1998.

FRIEDMANN Gloria (née en 1950), Monument, 1990,
Essen, Moltkeplatz,
(arbre mort noyé dans le béton ; l’artiste mélange formes
 minimalistes et préoccupations écologiques).
COLOSIMO Gianni (né en 1953), L’Arbre de Jake & Dinos, 2011,
socle et arbre octogonal en acier articulé et démontable recouvert de centaines de poupées
et accompagné de figurines de jeux de stratégie sur le socle, 500x300x70 cm,
exposition « L’Art contemporain raconté aux enfants », Lyon, La Sucrière, 2012,
(l’artiste revisite ici et s’approprie de nombreuses œuvres contemporaines et notamment l’oeuvre des frères Chapman).
 VEILHAN Xavier (né en 1963), La Forêt, 1998,
tissu synthétique, dimensions variables, Genève, Collection MAMCO
OPPENHEIM Dennis (1938-2011), Trees (From Alternative Landscape Components), 2006,
Dennis Oppenheim, Alternative Landscape Components, 2006 © Dennis Oppenheim. Courtesy Dennis Oppenheim Estate
IMBERI Jan (né en 1973), Sans titre, Série blanche, n° 5, 2010, installation de 9,80×12,50×51 m, photographie couleur de 91,5×110 cm,
SAYEG Magda (née en 1973), Untitled (Color Sock Tree), 2008
photographie couleur

La narration visuelle : un vrai défi

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Sculpture de lumière, TD M2

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image de couverture : Amour et Psyché de Canova.

Sculpture de lumière :

Références aux cycles et aux programmes :

Préambule : Découverte des matériaux

Consigne N°1 : Faites une sculpture avec trois matériaux blancs différents qui capte la lumière.

Mise en commun :

Consigne N°2 : rendre votre sculpture spectaculaire.

Consigne N°3 : Mettre en scène la lumière pour sublimer votre sculpture.

Mise en commun :

Consigne N°4 : ma sculpture joue avec les ombres portées

expérimentation N°1 expérimentation N°2 expérimentation N°3 expérimentation N°4 expérimentation N°5

Références artistiques autour du blanc dans l’art. Pour la lumière, référez-vous à cet article =

la lumière dans l’art

Le blanc dans l’art :

Télécharger les diaporamas ici:

en keynote :

blanc

en pptx :

blanc

La dentelle dans l’art

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La dentelle dans l’art est relativement récente. « Une dentelle est un tissu sans trame ni chaîne, généralement en fil de soie, lin, nylon ou fibres plus riches selon les cas, exécuté par les dentelliers(ères) à la main ou à la machine, à l’aide de points semblables ou non formant un dessin, à bords dentelés ou non. Il n’existe aucune information précise des dates et lieux originels de la dentelle. Il est toutefois admis qu’elle aurait vu le jour au xvie siècle, dans la région de Venise, notamment à Burano. D’abord nommée passementerie (1539). Apparaît pour la première fois sous le mot « dentelle » (c’est-à-dire « petites dents ») en 1545, dans l’inventaire de la dot de la sœur de François Ier. » (1)

Le célèbre tableau de Vermeer La dentellière, 1669-1671 représente une femme à l’ouvrage dont on ne voit pas le travail. Le parallèle dentelle/peinture est évident. Les fils de couleur sont en fait des coulures de peinture maculant la toile.

Francis Moreeuw réalise une interprétation contemporaine de la Dentellière de Vermeer. Il incruste dans sa toile des petits napperons.

 

Pourbus le jeune représente à la perfection la dentelle dans ses portraits.

Isabelle-Claire-Eugénie d’Autriche avec dentelles flamandes première moitié du XVIIème siècle:

Marie de Médicis par Pourbus le Jeune en 1569

Auguste Renoir représente dans ses toiles des femmes avec des dentelles :

Femme avec voilette, 1870

1873 Danseuse espagnole portant une mantille de dentelle Huile sur toile x cm collection privée par Mary Cassatt. Par de vives touches blanches, Mary Cassatt suggère la légèreté de la dentelle. Une grande peinture de dentelle exécutée par le geste et l’outil.

Pablo Picasso, Le Corrigan à la Dentelle, 1962. L’artiste taille dans le vif de la dentelle pour faire son portrait très sculptural. Il s’agit d’un photogramme : images produites sans appareil photo en plaçant des objets à la surface d’un matériau sensible à la lumière, tel que le papier au bromure, et en l’exposant à la lumière.

La dentelle après avoir été représentée entre magistralement telle quelle dans de somptueuses oeuvres contemporaines. Elle confère aux oeuvres un côté précieux et met en scène la patience, la minutie, le coeur mis à l’ouvrage.

Lace Effects 2 : Ine van Son, Earth-flower. Dentelle au crochet en lin. 2012

Joana Vasconcelos recouvre de dentelles des objets et transforme ainsi la perception des choses.

Elle réalise des sculptures d’animaux en dentelle.

Ernesto Neto installe de la dentelle dans l’espace.

Toujours Ernesto Neto dans Madness,


Le spectateur entre dans le ventre de la dentelle.

Nadya Bertaux sculpte le fil d’aluminium comme de la dentelle.

Le street art se met à la dentelle aujourd’hui. Street art dentelle par NeSpoon – NetKulture L’artiste polonaise recouvre les murs du monde entier de pochoirs géants inspirés de broderies traditionnelles.

La technique du pochoir permet de réaliser ces dentelles urbaines.

Pierre Fouché réalise des dessins de dentelles très précieux avec parfois du fil de soie.

Aiden’s Metamorphosis ( 2010) Trois couches de dentelle aux fuseaux en coton, bobines anglaises pailletées de verre et lapis-lazuli, ruban adhésif en toile, fil de polyester noir. Dimensions d’installation variables. Collection privée.

La représentation de la mort flirte avec la dentelle dans de nombreux dessins d’artistes qui montrent leur virtuosité graphique. (nom de l’artiste non repéré sur la toile)

Lydie Chamaret. Dentelle, Le bruissement du silence. 2012

Marie Thérèse Bonniol, réalise cette toile entièrement en dentelle. Elle reprend des points classiques et en crée de nouveaux.

Sandra Moreaux, réalise des dentelles en aluminium. Dentelle, 2011

L’architecture se met à la dentelle avec  Rudy Ricciotti et le MUCEM de Marseille. Mais on ne citera que cet exemple car la dentelle en architecture fera l’objet d’un autre article. En effet cet art a de tous temps cherché à manipuler le vide dans ses réalisations. Il suffit de songer à l’art gothique jusqu’à la tour Eiffel qui avec la structure métallique permet de créer du vide dans les volumes et de faire pénétrer la lumière.

FRANCIA MUSEOS:MAR10 MARSELLA (FRANCIA) 12/06/2013.- Dos mujeres contemplan el mar desde el Museo de civilizaciones europeas y mediterráneas (MuCEM) de la ciudad de Marsella, al sur de Francia, hoy, miércoles 12 de junio de 2013. Este museo fue inaugurado el pasado 4 de junio de 2013 por el presidente francés, François Hollande. EFE/Guillaume Horcajuelo (MaxPPP TagID: efespseven950390.jpg) [Photo via MaxPPP]

Pour finir quelques robes de mariées toutes en dentelles !

Oksana Muhka réalise ces robes de luxe de mariée.

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Dentelle

Sitographie :

https://culturebox.francetvinfo.fr/mode/a-calais-la-dentelle-flirte-avec-des-demarches-artistiques-contemporaines-156599

D’autres thématiques ici :

Les constituants dans les arts plastiques

architecture figurative, TD M1

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Préambule :

« L’architecture programmatique mimétique est caractérisée par des constructions en forme d’objets qu’on n’associe généralement pas à un bâtiment, comme des personnages, des animaux ou des objets domestiques. Ce peut aussi être un élément de caricature ou de dessin animé associé à de l’architecture. »Wiki. On pourrait distinguer l’architecture mimétique qui imite les formes des choses, animaux, objets divers et l’architecture figurative qui emprunte les structures de ces mêmes éléments et où l’imitation n’est pas le centre de la composition.

Cycle 2 ou 3

Consigne N°1 : avec des matériaux de récupération blancs, construisez un arbre du futur.

Production des élèves :

Mise en commun :

Consigne N°2 : transformez votre arbre en habitation.

Productions des élèves :

 

Mise en commun :

Consigne N°3 : rendez votre habitation créole.

Mise en commun :

Consigne N°4 : amplifiez l’aspect créole de votre habitation. Il doit devenir spectaculaire !

Productions des élèves :

Références artistiques :

L’architecture figurative :

Le Pavillon Hyundai  par Unsangdong suggère le mouvement des vagues et leur puissance.

Par Calatrava la gare TVG de Saint Exupéry ressemble à un envol d’oiseau.

Le paquebot de Ricciotti © Ricciotti / Ametis

Les architectes du cabinet de Zaha Hadid ont réalisé une extension de l’ancienne caserne de pompiers du port d’Anvers avec un batiment en forme de bateau de verre le Havenhuis.

« One Ocean, le pavillon thématique de l’exposition Yeosu 2012 conçu par l’agence d’architecture Soma, incarne le thème des « Côtes et des Océans Vivants » grâce à sa forme de poisson adossé à des massifs de coraux. »(2)

L’architecte du Kazakstan  Aibek Almassov présente son projet mettant en point central une maison écologique… Construire autour d’un arbre.

Patrick Dougherty construit des maisons avec des arbres.

Le 25 vert a été pensé comme une forêt, et là où les arbres laissaient un peu d’espace, on y a mis des habitations. « C’est la maison qui s’est adaptée au vert, une maison au milieu des arbres, celle dont nous avons tous rêvés quand nous étions enfants », déclare l’architecte Luciano PIA.

L’architecture créole :

Le lambrequin :

En architecture, un lambrequin est un ornement découpé et souvent ajouré, plus ou moins épais, en bois ou en métal, (zinc, fer-blanc ou fonte de fer), fixé en bordure de toit ou à la partie supérieure d’une fenêtre.

Les bardeaux :

Un bardeau est un petit élément de revêtement permettant de protéger des intempéries les toitures et les façades.

Les varangues :

Le terme vient de l’architecture maritime. Plus tard, varangue, mot de charpentier, a servi à désigner la véranda typique de l’architecture créole, qui orne la façade avant des cases (« maisons » en créole) des maîtres.

« D’autres éléments comme le « Guétali » (kiosque surélevé et mini salon d’extérieur qui donne sur la rue et permet de voir les passants sans être vu et de papoter), ou encore le « Baro » (grand portail souvent en fer forgé qui permet d’isoler la maison du reste de la rue), constituent d’autres spécificité de la case créole traditionnelle. »(1)

Sitographie :

(2)Le Moniteur

https://www.lemoniteur.fr/article/yeosu-2012-architecture-mimetique-pour-une-exposition-internationale-dediee-aux-oceans.1328749

L’architecture créole :

L’architecture créole réunionnaise

La haute couture : coups de coeur

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Voici quelques exemples de vêtements de haute couture extraordinaires :

Iris van Herpen Haute Couture Printemps 2018 qui utilise l’impression 3D pour certaines de ses pièces. « Iris van Herpen , créatrice de mode néerlandaise, repousse constamment les limites de la technologie à chaque saison. Pour son   défilé haute couture de l’automne 2013 , elle mélange  des  chaussures imprimées en 3D ,  des blouses coupées au laser et  des  pièces de silicium moulées pour créer un affichage vraiment imaginatif. »(1)

Iris Van Herpen Couture Spring 2018

Tony Ward, 2017-2018

Les Vagabonds de Viktor & Rolf portent des vêtements de haute couture fabriqués à partir de chutes de tissus recyclés

VIKTOR & ROLF HAUTE COUTURE FALL/WINTER 2016
VIKTOR & ROLF HAUTE COUTURE FALL/WINTER 2016

Elie Saab / Viktor & Rolf, Photos : www.nicolasdanhier.com

Guo Pei, designer chinois

SCAD Atlanta – Fall 2016 – Exhibitions – Guo Pei – Garment Documentation – “Legend of the Dragon, 2012 #6” – silk jacquard fabric with golden fiber thread and cotton thread embroidery and a silk flower accessory – Photography by Kevin Wells
SCAD Atlanta – Fall 2016 – Exhibitions – Guo Pei – Garment Documentation – “1002 Nights, 2010 #2” – silk and fox fur with silk thread and metal wire embroidery – Photography by Kevin Wells

 

Bea Szenfeld et ses robes en papier :

 

(1) http://tyrannyofstyle.com/home/13864711/iris-van-herpen-fall-2013

Le support, TD M1

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Le support est un élément particulier dans les productions bidimensionnelles. Il peut avoir de nombreuses incidences sur l’oeuvre elle-même. Dans cette séquence les élèves devront produire leur propre support et entamer des recherches autour de celui-ci.

Tout d’abord voici la définition du terme support : Le support d’une œuvre bidimensionnelle, est l’espace sur lequel l’artiste intervient : une feuille, une toile, un mur etc.

« Le support se décline selon :

  • ses formes
  • ses matières
  • ses textures
  • ses formats
  • sa position
  • ses effets
  • Le support peut être :


Noli me tangere dans l’art

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Noli me tangere (« Ne me touche pas » ou « Ne me retiens pas » ) est une locution latine qui est traduction des paroles prononcées par Jésus ressuscité le dimanche de Pâques à l’adresse de Marie-Madeleine (Marie de Magdala). En effet, Madeleine l’a reconnu et manifesté le désir de le toucher après l’avoir considéré comme disparu. De cette injonction est née l’idée qu’une oeuvre d’art devait être intouchable. Pendant de nombreux siècles ce fut le cas. Mais avec l’art contemporain et notamment le Prière de me toucher de Marcel Duchamp en 1947, le rapport à l’oeuvre d’art est repensé de manière à entrer en interaction avec le visiteur. Le tabou ancestral sur l’oeuvre d’art est tombé.

Mais revenons à l’histoire de cet épisode du Nouveau Testament. « Selon certains auteurs tel Maurice Zundel, en demandant à Marie Madeleine de ne pas le toucher, Jésus indique qu’une fois la résurrection accomplie, le lien entre l’homme et sa personne ne doit plus être physique, mais doit être un lien de cœur à cœur. « Il faut qu’Il établisse cet écart, il faut qu’elle comprenne que la seule voie possible, c’est la foi, que les mains ne peuvent atteindre la personne et que c’est du dedans, du dedans seulement, que l’on peut s’approcher de Lui. » (1)

Ainsi on comprend bien le transfert de cette histoire dans le domaine artistique avec la relation que celui-ci doit établir avec le spectateur: une relation basée sur l’émotion et le coeur.

  1. Marie se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Or, tout en pleurant, elle se pencha vers l’intérieur du tombeau
  2. et elle voit deux anges, en vêtements blancs, assis là où avait reposé le corps de Jésus, l’un à la tête et l’autre aux pieds.
  3. Ceux-ci lui disent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur dit : « Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis. »
  4. Ayant dit cela, elle se retourna, et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
  5. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je l’enlèverai. »
  6.  Jésus lui dit : « Marie ! » Se retournant, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! » – ce qui veut dire : « Maître ».
  7. Jésus lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : “Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.” »

 

  1. Duccio di Buoninsegna Création : entre 1308 et 1311. 

La scène est divisée en deux parties presque symétriques : ce qui est intéressant dans cette version c’est le traitement des drapés des deux figures. Les plis des étoffes ne sont pas les mêmes sur Jésus et sur Marie. Les plis de Madeleine sont traités de manière plus moderne avec des modelés tandis que les plis de la tenue de Jésus respectent la tradition byzantine avec les cernes dorés.

La version de Giotto dans la Chapelle des Scrovegni à Padoue en 1306 est plus avantgardiste. En effet, ce qui est saisissant dans cette fresque ce sont les raccourcis sur les visages des deux soldats endormis : les figures sont en perspective ce qui est très osé pour l’époque.

Fra Angelico, en 1441 dans le couvent San Marco de Florence réalise sa version toute en lumière et éclatante. Ce qui est intéressant c’est la posture des deux personnages se rencontrant. Le Christ tourne légèrement la tête vers Madeleine tandis qu’il marche dans une autre direction. Ce contrapposto discret donne de la dynamique à la scène. Le jardin est clos : c’est une référence à l’Hortus conclusus : L’hortus conclusus (« jardin enclos » en latin) est un thème iconographique de l’art religieux européen qui joue un rôle prééminent dans la poésie mystique et la représentation artistique de la Vierge Marie ici transposé à Marie-Madeleine.

Jean Bellegambe dans Le triptyque de la Passion du Christ représente en grisaille la scène. Les volets séparent à jamais la Madeleine et le Christ. Les modelés des corps sont saisissants.

Sandro Botticelli, en 1491-93, Philadelphia Museum of Art, est un panneau de petite dimension. Il n’y a pas d’horizon au centre de l’action. Les couleurs rouges et ses nuances confèrent à la scène un côté inattendu de l’ordre de l’interdit. Les mains des protagonistes se touchent presque. Un contraste de couleurs complémentaires font rayonner l’espace. Il y a une veduta dans la partie droite du panneau qui s’ouvre vers l’horizon avec un dégradé de couleur. La houe que porte le Christ sur l’épaule contraste avec la douceur de Madeleine : dirigée dans sa direction. Le tabou est violent et cette quantité de rouge évoque bien évidemment le sang.

«Le Christ et la Madeleine, Noli me tangere»
École italienne
Huile sur marbre, XVIe siècle

Cette représentation est spectaculaire : la pierre immisce ses veines dans la scène. « Ce tableau de l’École italienne, ci-dessus, fait exception : il inclut dans la scène deux saintes femmes porteuses de vases contenant des onguents pour embaumer le corps du Supplicié. » On pourrait songer au concept de figuralité de Jean-François Lyotard dans cette pièce. La figuralité s’inscrit dans la figuration en jouant avec les personnages. Ce sont des auréoles naturelles et étranges qui ont la particularité d’évoquer le rayonnement de ces personnages sacrés.

Le Titien en 1514 est une nouvelle proposition : un arbre sépare les deux protagonistes : la nature sépare le divin de l’humain.

Franciabigio, Noli Me Tangere
Italien, 1520-25
Florence, Musée du Cenacolo de San Salvi
Une fois de plus, Jésus porte une houe sur son épaule.

Le Corrège (1525), musée du Prado : la scène est plus classique. Les bras des deux personnages indiquent deux directions : la nature terrestre de Madeleine avec sa main tournée vers le sol et le bras gauche du Christ tourné vers le ciel pour indiquer son origine et destination divines.

Bronzino en 1531 reprend la composition d’un carton de Michel-Ange perdu.

Hans Holbein le Jeune (1532-1533), château de Hampton Court représente une scène dynamique avec des postures très suggestives de Madeleine et du Christ. Contrairement à Fra Angelico, la scène se situe dans l’obscurité. Le Christ n’a pas encore fini son ascension. Les tons sombres donnent un caractère tragique à l’épisode : le tabou/tableau est obscur et le ciel bien chargé. Là encore, une échappée vers l’horizon se fait par le biais de la perspective colorée avec des tons bleutés pour figurer le lointain.

Hans Baldung, Hessisches Landesmuseum, Darmstadt en 1539 quant à lui peint de manière à la fois ancienne et très contemporaine. Deux épisodes se superposent dans le tableau : on voit Madeleine à l’arrière-plan et au premier plan. Cette technique consistant à fusionner des moments distincts du récit dans une même image date du Moyen-âge tandis que la représentation minutieuse des corps et la perspective colorée sont contemporaine de l’artiste.

Sustris (Musée de Lille) entre 1548 et 1560 représente une scène de manière très graphique avec un gigantesque jardin mis en perspective. On croirait voir une illustration d’un roman courtois.

Poussin en 1657 représente le thème de manière très sculpturale. Les tons sont plus veloutés et le Christ semble être de modeste condition: il tient une pelle cette fois-ci et non une hache. Poussin insiste bien sur l’origine humaine et terrestre du Christ bien campé dans le paysage et manifestant un lien profond avec la terre.

Veronese adopte une autre gestuelle pour illustrer l’évènement. Les couleurs des drapés sont éclatantes. La couleur rosée crée un trait d’union entre le Christ et Marie Madeleine. On retrouve la présence de trois femmes pour l’embaumement et d’un ange.

Peter Paul Rubens. 1577-1640 et Jean Brueghel le Jeune 1601-1678. Anvers. Noli me tangere. Le Christ apparaît à Marie Madeleine après la Résurrection. 1626. Bremen Kunsthalle. Le bleu et le rouge se partagent la composition du tableau: le sang et le ciel sont mêlés. Les mouvements deviennent plus dynamiques. Les fleurs ont une dimension symbolique.

En 1640, un peintre espagnol Alonzo Cano représente l’épisode avec un nouveau regard : le Christ pose une main sur le sommet de la tête de Madeleine. Lui seul a le droit de toucher l’humain. C’est par ce geste que la foi se transmet du divin à l’humain.

Après Francesco Solimena (Italien, 1657-1747) : l’originalité est dans la position de dos de Madeleine.

Maurice Denis 1895-1896 reprend le thème de manière très graphique. Les personnages sont éloignés et la couleur les réunit. Un phylactère reprend les paroles du Christ : technique du Moyen-âge et du début de la Renaissance.

Mickaël Soyez

Ne me retiens pas.
Noli me tangere use de la vue et du geste photographique comme d’un toucher différé, tente de s’emparer de l’irréversible mouvement des corps en partance et de l’urgence des rencontres, du difficile abandon de soi au regard, à la caresse du monde. Noli me tangere est une série en cours de construction.

Et dans l’art contemporain, ce tabou entre l’oeuvre et l’artiste continue son chemin. Marina Abramovic, dans une performance durant plusieurs heures s’installe sur une chaise et face à un spectateur qui doit respecter le silence. La communion et la foi artistique doit circuler entre eux deux mais sans contact. Mais lors de cette représentation, un ancien compagnon qu’elle n’avait pas revu depuis longtemps refait apparition. Mais dans la performance, le Christ est une femme !

Orlan quant à elle invite les visiteurs à embrasser l’artiste.

Une mise en scène spectaculaire par Stelarc, Ear on Arm Suspension. © Polixeni Papapetrou, 2012.

Mais jusqu’où peut-on aller ? Wagner Schwartz, danseur  brésilien, a réalisé une performance où il était nu et où tout le monde pouvait venir le toucher, le tripoter, le malaxer. Un scandale a éclaté quand une fillette de quatre ans est venu le toucher. « La mère et sa fillette de 4 ans lui ont touché les pieds et les jambes. Le danseur était toujours tout nu à terre, le sexe à l’air. De nombreux internautes outrés ont fait des photos de la performance et ont parlé de « pédophilie » et de « pornographie ». »(2)

Une exposition de mai 2017 au Musée d’art Moderne de Paris, Bijou et tabou, montre une série de bijoux en forme de serpents, de champignons vénéneux …

Merci à Marie Lavin qui m’a fait parvenir les représentations de Bellegambe et du Musée de Dole qui sont particulièrement originales pour l’époque.

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Noli_me_tangere

(2)http://www.fawkes-news.com/2017/10/polemique-un-danseur-nu-se-fait-toucher.html

Autres thématiques bibliques ici :

La crucifixion dans l’art

Invitation à changer la dénomination des arts savants ou populaires dans nos programmes.

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B.O. N°17 du 23 avril 2015[1], on peut y lire ce passage particulièrement important: « L’histoire des arts intègre autant que possible l’ensemble des expressions artistiques du passé et du présent, savantes et populaires, occidentales et extra-occidentales. Son enseignement s’appuie sur le patrimoine, tant local que national et international, en exploitant notamment les ressources numériques ».

Il est navrant de constater qu’aujourd’hui encore une hiérarchie soit définie aux sein des arts de la planète. Voici un trait d’humour : il y aurait donc des arts savants impopulaires, et des arts populaires totalement ignorants ? Comment peut-on véhiculer des concepts pareils dans la tête de nos élèves ?

Cette distinction existe depuis la nuit des temps. On parlait autrefois de l’art high and low, soit de l’art bas et de l’art haut. « Le concept de haut et de bas remonte aux idées du 18ème siècle sur les beaux-arts et l’artisanat. Les écrivains des années 1700 ont tracé une ligne de démarcation entre les travaux envisagés uniquement pour des raisons esthétiques (beaux-arts) et les travaux ayant une sorte d’utilité ou de fonction (artisanat). »(2)

Ces distinctions sont assez incongrues et dégradantes pour les artistes par exemple des autres contrées dans le monde.

Ce qu’implique la notion d’art savant c’est qu’il s’agit d’un art qui a ses propres principes, théories, analyses, concepts, et autres exégèses en tous genres de manière écrite.

Les arts populaires seraient liés à des traditions orales.

« L’art populaire regroupe l’ensemble des réalisations qui reflètent les traditions ou la culture d’un peuple ou d’un groupe social. Souvent il n’est pas élitiste c’est-à-dire qu’il est accessible à tous, incluant les gens n’ayant peu ou pas de connaissances dans le domaine artistique. Transmission orale L’artiste populaire est essentiellement autodidacte (2). Il n’a pas acquis ses connaissances dans un milieu académique, plus savant. L’art savant regroupe donc l’ensemble des réalisations (des œuvres) qui nécessitent d’avoir des connaissances étendues et approfondies lors de la création. Transmission écrite. » (3)

Cette définition ci-dessus n’est pas suffisante. Bachelard était un autodidacte et un grand savant.  Le grand architecte Frank Lloyd Wright a bien été au lycée, mais il semblerait qu’il n’ait pas obtenu son bac. ET il y en a d’autres.

Le critère de l’élitisme n’est pas également pertinent car par exemple en Polynésie, il n’est pas donné à tout le monde d’entrer dans les sphères artistiques. « En France, la méritocratie scolaire s’est imposée comme modèle de société. » (4)

Nous préférerons les arts tout simplement de transmission écrite et ceux de transmission orale. C’est le seul critère objectif et neutre pour distinguer les différentes formes artistiques sans créer de hiérarchie entre elles. Les arts océaniens (5) de tradition orale sont tout aussi complexes que les arts occidentaux.

[1] http://www.cndp.fr/portails-disciplinaires/fileadmin/user_upload/arts/histoire_des_arts/Histoire_des_arts_cycle_3_B.O._26.11.15.pdf

(2) https://www.therapidian.org/high-and-low-art

(3) https://www2.ac-lyon.fr/etab/colleges/col-69/faubert/IMG/pdf/1.generalites_art_populaire_-_art_savant.pdf

(4) http://onymiarisoa.com/40-celebrites-devenues-riches-sans-ecole-sans-diplome-et-sans-longues-etudes/

(5) dans son site Didier Zanette explique bien la complexité des arts océaniens. http://www.dz-galerie.com/portrait-didier-zanette/

 

Le rhinocéros dans l’art

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Les rhinocéros sont les mammifères périssodactyles appartenant à la famille des rhinocérotidés (Rhinocerotidae). Toutes les espèces de rhinocéros sont actuellement en voie de disparition.

Rhinocéros blanc :

Le rhinocéros possède un statut particulier dans l’imaginaire européen puisque sa connaissance et ses descriptions ont longtemps vécu en parallèle avec la composante mythique véhiculée par la licorne.

« Le rhinocéros, dont le nom en latin, rhinoceros, est déjà fixé à l’époque romaine et signifie littéralement corne sur le nez, est un animal qui a toujours impressionné l’homme par son aspect terrifiant et massif. Représenté dès les temps préhistoriques, il a, au cours des siècles, été souvent l’objet d’estampes, de tableaux ou de sculptures. Ce thème apparaît également dans la littérature ou le cinéma. »Wiki.

Le rhinocéros est bien présent dans l’art et cela depuis la préhistoire. Dans la grotte Chauvet, un rhinocéros à grande corne s’affiche sur les parois. Le trait est précis et vif. La maîtrise du geste est à couper le souffle.

Le rhinocéros dans l’Egypte antique est confondu avec la licorne. Il existe des représentations de cet animal par exemple Thoutmôsis chassant le rhinocéros.

Il y a également un rhinocéros à deux cornes sur la Mosaïque Barberini de Préneste (Palestrina), qui reproduit un original égyptien du IIe s. av. J.-C

En Chine, des vases en bronze (zun) en forme de rhinocéros ont été découverts, datant des dynasties Shang (XIe s. av. J.-C.) et des Han occidentaux4 (206 av. J.-C. – 9 ap. J.-C.).

Le rhinocéros fait son apparition dans l’Antiquité romaine. Rhinocéros, mosaïque de la Grande Chasse de la villa romaine du Casale, Sicile, Italie : un groupe de soldats romains capture au lasso un rhinocéros indien dans un marécage.

Il faut attendre la Renaissance pour que le Rhinocéros de Dürer circule dans toute l’europe et soit connu du public. Cet animal est recouvert d’une dure carapace et une corne de licorne est placée sur sa tête. Ce modèle restera d’actualité jusqu’au XVIIIème siècle avec la tournée de Clara qui fut exposée dans toute l’Europe au cours des années 1740 et 1750.

Dürer n’avait jamais vu de rhinocéros et a réalisé sa gravure à partir d’un texte écrit et d’un rapide croquis d’un rhinocéros indien. Cette gravure de Dürer est encore la source d’inspiration de nombreuses oeuvres d’art dont celle de Dali.

Au XVI ème siècle, Jean Bologne figure un rhinocéros. Florence, Villa Medicea di Castello : sculpture de Jean Bologne. On reconnaît l’influence de la gravure de Dürer.

Jean-Baptiste Oudry. 1749. « Clara le rhinocéros. Staatliches Museum, Schwerin. Clara, née vers 1738 dans l’Assam et morte le 14 avril 1758 à Londres, est un rhinocéros indien femelle. C’est le cinquième rhinocéros à parvenir vivant dans l’Europe moderne, et le premier à gagner une célébrité internationale comparable à celle du Rhinocéros de Dürer »wiki

Le Rhinocéros Clara, France ou Allemagne, vers 1750-52

« Clara fut adoptée en Inde par le directeur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales qui s’en défit en 1740. Elle fut alors envoyée en Europe où son propriétaire l’exposa un peu partout en Europe. En 1749 elle est reçue par Louis XV puis présentée pendant cinq mois à Paris où la mode « à la rhinocéros  » fait fureur et où Oudry lui tire le portrait. elle est ensuite à Venise où Pietro Longhi l’immortalise aussi. »Marie Lavin.

Clara à côté d’un squelette humain, gravure de Jan Wandelaar pour les Tabulae sceleti et musculorum corporis humani de Bernhard Siegfried Albinus.

Rhinocéros d’Oudry

Rhinocéros de Longhi :

Clara et un Turc, 1752, porcelaine de Meissenpar Johann Joachim Kändler.

Clara à Venise, 1751, tableau de Pietro Longhi (ou de son atelier).

Circle of Pietro Longhi
Italian, about 1751
Oil on canvas
21 7/8 x 28 3/8 in.
EX.2007.1.48
Banca Intesa Collection, Vicenza

Clara à Augsbourg, 1748, gravure de Johann Elias Ridinger. La représentation est plus naturaliste.

Le Rhinocéros unicorne de l’Histoire naturelle de Buffon, édition de Leipzig, 1767.

 Joseph Charles BEUZON Dessin animalier représentant un Rhinocéros chargé par des chiens de chasse en Afrique Crayon sur papier, oeuvre du XIXème siècle

Le Rhinocéros de Jacquemart André a été commandé pour l’Exposition Universelle de 1878 et placé dans les jardins du Palais du Trocadéro. Lorsque le Palais a été démoli, la sculpture a été localisée entre 1935 et 1985, Porte de Saint-Cloud, Paris. En 1986, il fut attribué au musée d’Orsay à Paris, restauré et exposé dans l’esplanade. Wiki

Rinoceronte vestido con puntillas, de Salvador Dali en 1956 reprend les caractéristiques de la gravure de Dürer.

« Sculpteurs inclassables, Claude et François-Xavier Lalanne ont toujours exposé ensemble, avec l’idée commune de donner parfois à la sculpture une fonction. De ces oeuvres souvent hybrides, naissent l’étonnement, l’amusement, une poésie empruntée de surréalisme guidée par le jeu de mots, des formes et des matières »(1). Les animaux sont détournés pour créer des meubles parfois insolites et drôles.

Le rhinocrétaire, exposition de 1977

Niki de Saint Phalle réalise son rhinocéros coloré. Rhinocéros, 2000
Sérigraphie originale sur papier ajouré

Xavier Veilhan (1963 – )

Le Rhinocéros 1999 – 2000 Résine, peinture polyester, vernis 110 x 415 x 140 cm Poids : 100 kg

« Quand je fais Le Rhinocéros rouge, je fais un rhinocéros « le plus rhinocéros et le plus rouge ». Si je peux pousser le bouton à fond, je ne m’en prive pas. J’aime l’idée de concevoir des oeuvres qui puissent fonctionner comme des souvenirs – comme des images qui, à la manière des icônes sur un écran d’ordinateur, transportent intellectuellement ceux qui les activent ». Xavier Veilhan. L’oeuvre est donc le souvenir icônisé. » Xavier Veilhand

Oeuvre de Veilhand créée pour la boutique Yves Saint-Laurent Rive gauche Homme à New York et présentée de février à mai 2000

Wang Ruilin, artiste chinois offre une épure de rhinocéros toute en finesse et élégance.

 

NoeTwo…graffiti …Rhino le rhinocéros figure dans le monde du graff

Unicorn par A-MO, 2015. Seulement quatre couleurs sont présentes dans ce graffiti.

Paul Le Gall, Rhino en 2015. fait un jeu de mots.

DTone Métamorphose Camo, 2016, le rhinocéros est superposé à un tank.

German Rhinoceros (Tank Hunter)

 » Rhino tank  » (initialement appelé  » Rhinoceros « ) était le surnom américain attribué aux chars alliés équipés de « défenses », ou dispositifs de coupe à haies , pendant la Seconde Guerre mondiale .

« Le photographe anglais Nick Brandt a parcourut l’Afrique pour produire une trilogie de livres sur les animaux sauvages, contrairement à la photographie de nature classique, il travaille en noir et blanc avec un moyen format et sans utiliser de téléobjectif puissant ce qui l’oblige à s’approcher des animaux. »(2)

Cet animal est en voie de disparition.

Bientôt nous n’aurons plus que les sculptures hyperréalistes de Jacques WETTERER  qui est un sculpteur qui se consacre à la reproduction du monde animal, pour nous rappeler la présence des rhinocéros dans le monde.

Rhinocéros blanc furieux

(1) http://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/expositions/expositions-terminees/les-lalanne/presentation-2429

(2) http://www.laboiteverte.fr/les-animaux-africains-de-nick-brandt/

D’autres thématiques ici :

Les constituants dans les arts plastiques

Initiation à l’urbanisme, TD M2

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Mini séquence :

Milieu Cycle 3 pour la première partie

Les relations de l’objet à l’espace

Première partie

Consigne N°1 :

Faire une sculpture avec toute la feuille A3.

Consigne N°2 :

La sculpture monte le plus haut possible.

Travaux :

Deuxième partie 6ème :

Consigne N°3 : distribuer autant de petits carrés découpés dans une feuille A4 et demander aux élèves de trouver une forme de plan d’une ville imaginaire avec eux. Définir les caractéristiques d’une ville (rues, places, quais, etc). Un carré = une tour.

Consigne N°4 : réaliser avec les tours de papier qui s’élèvent le plus haut possible une ville conformément au plan élaboré lors de la séance précédente. Prendre des photos de cette ville.

Travaux :

Consigne n°5 :

Trouver une manière de mettre de la couleur sur vos tours de telle sorte qu’elle mette en valeur le plan de la ville.

Consigne N°6 :

Trouver différentes solutions pour éclairer la ville vue de nuit.

Références artistiques :

Plan de Manhattan :

Plan de Los Angeles

Plan de Barcelone avec la célèbre diagonale qui traverse toute la ville :

Plan de Dubaï

Paris le plan Haussmann :

Cette manière de concevoir l’urbanisme de Paris a posé le fondement de la représentation populaire de la capitale française à travers le monde en superposant au vieux Paris et à ses ruelles pittoresques un Paris moderne fait de grands boulevards et de places dégagées.

Plan de Lyon :

Plan de Carcassonne, ville médiévale

plan d’une ville imaginaire :

 

Le blanc de Cattelan

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Le blanc est une valeur pour les uns ou une couleur pour les autres voire du point de vue de l’optique la somme de toutes les couleurs. Le blanc fascine, on ne peut voir que lui aussi infime soit-il dans une oeuvre sombre. Il est comme un bruit venant rompre le silence. Le blanc ne passe jamais inaperçu. « Le blanc est riche, il peut être brillant ou mat, léger ou saturé, lumineux ou terne ; sa difficulté particulière a tenté de nombreux artistes. Le blanc est un révélateur de couleur, sans lui les autres n’existent pas. »écrit Solange Bergougnoux dans son article consacré au blanc.

Nous proposons ici la suite de son histoire avec le cheminement du blanc dans l’art de Maurizio Cattelan. De nombreux artistes s’aventurent dans la quête du blanc soit dans la planéité soit dans le volume et même des installations. Le blanc permet de dégager les formes pures et de se concentrer uniquement sur elles. Il n’y a que l’histoire des ombres propres et portées qui nous est relatée par les oeuvres faites de blanc.

All, de Maurizio Cattelan, en 2010, présente neuf corps taillés dans du marbre de Carrare recouverts chacun d’un drap blanc, face à un gisant du XVe siècle sculpté dans de la pierre .

L’oeuvre interroge sur le sens de la vie et de l’histoire des hommes. La nouveauté dans cette oeuvre tient dans son absence de couleur mais également dans l’horizontalité choisie par rapport au matériau utilisé. En effet, le marbre est fait pour exalter la hauteur, pour caracoler avec le ciel. Mais là, il dort comme si la sculpture n’avait plus rien à offrir que des plis et des drapés allongés sur le sol. Le sculpteur ne grimpe plus sur des échelles : il rampe au sol pour faire légèrement émerger des corps gisants. Désastre naturel ou folie humaine ? Que dénonce l’artiste ? Le marbre n’est plus au service de la représentation d’hommes illustres, de héros ou de saints mais d’inconnus recouverts d’un drap blanc comme dans une morgue. Maurizio Cattelan nous livre-t-il un souvenir de son passage en tant qu’employé dans une morgue ? Cette oeuvre, comme de nombreuses autres de l’artiste, a fait scandale lors de sa présentation.

Le blanc de All figure cette blancheur qui s’empare des corps des défunts. dans certains pays c’est la couleur du deuil. Cattelan comme cela est précisé dans le titre nous rappelle que nous retournerons à cette blancheur tôt ou tard. Il s’adresse à nous comme à l’humanité entière responsable de guerres et de mises à mort terribles. La blancheur dans cette oeuvre nous serre à la gorge : elle devient insupportable au regard car elle nous met face à face avec la mort. C’est peut-être dans cette blancheur là que Cattelan parvient à figurer cette transcendance du blanc dont Solange Bergougnoux écrit « On évoque le rouge Rothko, le bleu Klein mais le blanc infini, absolu n’a toujours pas trouvé son maître. »(1) Peut-être que ce blanc à la fois attirant et repoussant de Cattelan atteint le sublime cet infini absolu dans cette insoutenable installation. En effet, c’est un blanc qui fait froid dans le dos.

11 novembre 2018

 

(1) https://www.observatoire33.fr/une-s%C3%A9lection-d-articles/carte-blanche/le-blanc-dans-l-art/

 

Anna Coleman Ladd

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Anna Coleman Ladd est une sculptrice américaine qui a permis aux gueules cassées de la première guerre mondiale de retrouver un visage. Les « Gueules cassées  » ont survécu à cette guerre mais ont été victimes de mutilations terribles au visage.

Otto Dix les a immortalisés dans sa célèbre peinture Les joueurs de skat.

Mariée à un médecin pour soigner les blessés en France, elle a conçu des prothèses faciales pour permettre à ces blessés de guerre de recouvrer leur dignité. Ces soldats, environ 15 000, pour beaucoup d’entre eux ont vécu dans la marginalité ayant une honte phénoménale les empêchant de rejoindre leur famille à cause du rejet de leur apparence. Anna Coleman ouvre un atelier en 1917 avec le soutien de la Croix Rouge. Les nouvelles armes de combat de cette funeste guerre comme le gaz, les obus, les lances-flammes avaient fait de nouveaux dégâts.

C’est le début d’une nouvelle chirurgie plastique que met au point cette grande dame. Elle a fait des moulages des visages de ces victimes et a sculpté les parties manquantes puis peint en respectant la couleur du teint de ces mutilés. Le résultat est saisissant pour l’époque. Elle travaillait à partir d’anciennes photos pour retrouver l’image des visages de ces gueules cassées.  » Elle faisait un moule en plâtre du visage de son sujet, remplissant les parties manquantes, puis galvanisait le résultat dans le cuivre. Après des raccords et des ajustements répétés, ce qui pouvait durer plusieurs semaines, Ladd positionnait le masque sur le visage de son sujet, puis appliquait un masque qu’elle peignait ensuite selon la couleur de la peau de l’homme »(1). « Ensuite, un masque de gutta-percha (type de latex) a été fabriqué pour la zone à restaurer. Certains masques couvraient tout le visage, mais la plupart étaient des masques partiels, couvrant un menton et une joue, ou un nez et un œil, tout ce qui avait été endommagé. » (2) Mais en 1920, faute de moyen après la réalisation de presque 200 masques, elle doit fermer son atelier. Elle a reçu la Légion d’honneur en 1932.

« La rangée supérieure des moulages montre la première étape du processus car ils ont été moulés à partir des visages défigurés des soldats. La rangée inférieure présente les moules avec un travail de restauration sculpté par Anna Coleman Ladd. »(2)

Deux soldats jouent aux cartes tout en portant l’ouvrage de Ladd.

Je me souviens, petite, de rencontre dans mon quartier d’une gueule cassée avec la moitié du visage mutilé qui marchait dans la rue avec un tissu sur le visage. Je ne l’ai vu qu’une seule fois à visage découvert : il n’avait plus de nez et un menton en creux. Il rasait les murs et ne regardait pas les passants, fixant le sol. J’écris ce texte en sa mémoire en imaginant avec effroi le calvaire que cet homme avait enduré après la guerre.

(1) Wikipedia

(2) https://rarehistoricalphotos.com/anna-coleman-ladd-masks-1918/

Le corps dans l’art


Les masques, TD Mayotte

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Non!!! Si!!, Cycle 2/3

La chimère, Cycle2/3

La chimère dans l’art

Le hasard dans l’art

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